Parmi les suites numériques, certaines suites sont particulières. Après avoir vu les suites arithmétiques, nous allons étudier les suites géométriques.
I. Exemples et définition
Exemple :
Soit la suite −1 , +2 , −4 , +8 , −16 , +32 ,….
On passe d'un terme au suivant en multipliant par −2. On dit que cette suite est la suite géométrique de premier terme −1 et de raison (qui est la constante par laquelle on multiplie systématiquement) −2.
Définition :
Une suite (u) est une suite géométrique s'il existe un nombre q tel que pour
tout entier n, on a : un+1=q un.
Le nombre q est appelé raison de la suite.
Exemple :
Soit la suite géométrique de premier terme u1=8 et de raison 12. Donner les 5 premiers termes de la suite.
u1=8
u2=u1×12=8×12=4
u3=u2×12=4×12=2
u4=u3×12=2×12=1
u5=u4×12=1×12=12.
II. Forme explicite d'une suite géométrique
Dans l'exemple précédent, on a calculé les 5 premiers termes. Si maintenant il est demandé de calculer u100, cela va être très fastidieux.
Entre u1 et u2, on multiplie par 1 fois la raison.
Entre u2 et u3 , on multiplie par 1 fois la raison. Donc entre u1 et u3 , on multiplie par 2 fois la raison.
u3=u1×q×q=u1×q2=u1×q(3−1) et de proche en proche on montre que
un=u1×q(n−1).
Mais si le premier terme de la suite s'appelle u0, nous avons une multiplication par la raison supplémentaire et cela donne un=u0×qn.
Afin de retenir facilement ce type de formule, on peut résumer les différentes formules en une seule :
Revenons à l'exemple. Je connais u1=8 et la raison q=12. On me demande u100.
u100=8×(12)99 que l'on peut légèrement simplifier car 8=23.
u100=23×1299=1296 que nous laissons sous cette forme.
III. Sens de variation d'une suite géométrique
Soit (u) une suite géométrique de raison q. Dans la suite de ce cours, nous allons nous intéresser aux suites géométriques à termes strictement positifs.
- Si 0 < q < 1 alors pour tout n , un+1−un=qun−un=un(q−1) est le produit d'une quantité strictement positive un avec q−1 qui est négatif. Le produit est donc négatif. On obtient : un+1−un < 0 et la suite (u) est décroissante.
- On démontrerait de même que si q > 1, alors la suite (u) est croissante
- Et que si q=1, alors la suite est constante.
Retenir : pour une suite géométrique (u) à termes strictement positifs,
IV. Représentation graphique
V. Un exemple classique : les intérêts composés
Les intérêts composés sont une formule dans laquelle la somme prise en compte pour le calcul des intérêts comprend les intérêts précédents, ceux qui ont été accumulés au cours des années précédentes.
Enoncé :
Au 1er janvier 2019, j'ai placé un capital de 30 000 euros sur un livret rémunéré à intérêts composés à un taux annuel de 3%. De quelle somme disposerai-je au 1er janvier 2026 ?
Solution :
Il se sera écoulé 7 années pleines.
Le coefficient multiplicateur correspondant à un taux de 3% est égal à 1,03.
Tous les ans le capital déposé doit être multiplié par 1,03.
Au bout de 7 ans, le capital sera multiplié par 1,037, soit :
30 000×1,037≈36 096,22 euros.
Autre rédaction possible :
Soit C0 le capital (en euros) déposé en 2019. On a : C0=30 000
La somme obtenue au bout d'un an, soit en 2020, est :
C1=C0+3100×C0=C0 (1+3100)
C1=1,03×C0
On démontrerait de même que pour toute valeur de n, Cn+1=1,03×Cn
La suite (Cn) est une suite géométrique de premier terme C0 et de raison 1,03.
On désire calculer C7.
C7=C0×1,03(7−0)=C0×1,037.
On retrouve bien entendu le même résultat.