La connaissance, notamment scientifique, a une vocation universelle qui la destine à circuler, du monde savant à l’ensemble du public, sous l’impulsion de multiples acteurs.
I. Une meilleure circulation du savoir
1) Des savants qui circulent pour mieux construire la connaissance
Faire circuler la connaissance, c’est permettre une meilleure élaboration des savoirs, par la collaboration des chercheurs , la comparaison des axes de recherche, mais aussi pour faire émerger la controverse qui corrige et enrichit la compréhension.
Depuis le XVIIe siècle, cette circulation s’accélère : les savants voyagent au sein des cours des princes mécènes, échangent entre universités et académies, traduisent les ouvrages de référence. Les progrès des moyens de transport et de communication facilitent ces mobilités. Les TIC entraînent une explosion des circulations, le cyberespace ouvre des perspectives inédites.
Aujourd’hui, la recherche est internationale, chercheurs et étudiants travaillent en réseau et participent à des échanges (Erasmus). Certains pays émergents font le pari de la croissance par le transfert de la connaissance. Les revues scientifiques diffusent les savoirs et les rendent accessibles.
2) Un public qui s’élargit
Le public, restreint jusqu’au XVIIIe siècle, s’élargit grâce aux sociétés savantes et à l’essor de la vulgarisation scientifique dans la presse spécialisée.
Mot-clé
Apparu au milieu du XIXe siècle, le concept de vulgarisation promeut l’idée de mettre les connaissances scientifiques, toujours plus pointues, à la portée des non-spécialistes.
Au XIXe siècle, avec le développement de l’alphabétisation , le savoir s’ouvre à de nouveaux publics. Les universités se réforment (Allemagne) et favorisent la liberté de recherche ainsi que la circulation des professeurs et des étudiants.
INFO +
Il existe plus de 29 termes relatifs au partage des connaissances en anglais, tels que knowledge transfer ou exchange, ou dissemination.
En français, on utilise le plus souvent les termes de circulation, transfert ou échange de connaissances.
À partir du XXe siècle, les connaissances sortent des milieux traditionnels (universités, spécialistes) et touchent la majorité de la population dans le cadre d’une économie du savoir. La mondialisation ouvre un espace planétaire des connaissances mais n’abolit pas les hiérarchies.
II. L’État, acteur central
1) Un facilitateur essentiel de la circulation…
Les États favorisent les échanges pour en tirer un profit scientifique, économique, militaire ou diplomatique, que ce soit à l’intérieur du pays (organisation des universités, mobilités professorales et étudiantes) ou vers l’étranger.
Des coopérations sont encouragées par des programmes d’échanges scientifiques ou l’organisation de colloques. En 2018, l’Union européenne construit un espace européen de la recherche dans lequel chercheurs, connaissances scientifiques et technologies circulent librement.
2) … mais qui en organise également le contrôle
Les États assurent aussi un rôle de régulateur des circulations (transferts de compétences, brain drain ) et le système des brevets permet de mieux surveiller les connaissances les plus essentielles à l’industrie.
Ils limitent les transferts quand les enjeux sont stratégiques, voire les interdisent quand la circulation peut mettre en danger le pays. Les dictatures filtrent le savoir à disposition des habitants par la censure ou le contrôle du cyberespace (Chine).
Les États n’hésitent pas à organiser l’espionnage des connaissances qu’ils ne maîtrisent pas et qu’ils estiment indispensables.