Depuis quelques décennies, on assiste à la multiplication des accords économiques régionaux. Si ce phénomène contribue à développer la mondialisation à une échelle plus fine, ces organisations ont parfois tendance à se superposer ou à se concurrencer.
I. Les accords et leurs enjeux
1) De nombreux accords économiques
Tous les continents semblent relativement intégrés sur le plan économique. En Amérique du Nord, l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain) associe depuis 1994 le Canada, les États-Unis et le Mexique. En Amérique du Sud, le Mercosur signé en 1991, regroupe l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay.
En Asie, l’ASEAN (Association des nations d’Asie du Sud-Est) regroupe 11 pays autour de l’Indonésie, Singapour et la Thaïlande.
La grande majorité de ces accords consistent en des unions douanières et des zones de libre-échange.
2) Des retombées non négligeables
Certains de ces accords ont été très favorables pour leurs membres. Le Mexique a ainsi profité de l’ALENA pour accueillir des capitaux et des entreprises américaines, ce qui a favorisé l’emploi et la croissance. Les États-Unis ont développé leur commerce avec le Mexique et le Canada.
L’ASEAN semble également avoir profité à l’ensemble de ses membres. Malgré la crise économique, cet espace capte 11 % des IDE du monde.
Chiffres clés
Entre 2007 et 2014, l’ASEAN a connu une croissance de 7 % par an, et le commerce entre ses membres a augmenté de 1 000 milliards $.
II. Des accords parfois inégaux et limités
1) Des accords défavorables
Ces accords économiques ne favorisent pas nécessairement le développement, c’est-à-dire l’amélioration du bien-être des populations, ni le recul des inégalités.
De plus, ces accords peuvent créer une dépendance des États les plus faibles envers les États les plus puissants. Ainsi, dans le cadre de l’ALENA, le Mexique est devenu plus dépendant des États-Unis pour ses importations et ses exportations.
Certains accords sont instrumentalisés. L’OCS (Organisation de coopération de Shanghai), qui associe la Chine, la Russie et certains États d’Asie centrale, vise principalement à faciliter l’approvisionnement de la Chine en matières premières.
2) L’effet doublon des nombreux accords
En Afrique, il existe de multiples accords économiques régionaux. La CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) a été créée en 1975 et regroupe 15 membres. On trouve également la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe), autour de l’Afrique du Sud. Mais, à part la CEDEAO, ces accords demeurent peu efficaces.
En Amérique latine et en Asie, nombre d’accords économiques se superposent. Le Venezuela, bien que suspendu du Mercosur en raison des troubles politiques, appartient aussi à l’ALBA.
Mot-clé
L’ALBA (Alliance bolivarienne pour les Amériques) est une organisation régionale qui s’oppose à la domination états-unienne sur la partie Sud du continent.
Enfin, nombre de ces accords peinent à s’approfondir. L’idée d’une monnaie commune avait été évoquée pour l’ALENA mais sans succès.
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Les corridors de développement en Amérique latine
Les corridors de développement associent plusieurs pays dans le cadre de la réalisation d’un projet d’intérêt commun. Cette coopération s’avère aujourd’hui particulièrement nécessaire en Amérique latine.
Le projet de corridor bi-océanique a été décidé en 2007 entre le Pérou, la Bolivie et le Brésil afin de construire une ligne de chemin de fer transcontinentale reliant océan Pacifique et océan Atlantique. Le projet devrait profiter aux trois pays et permettre à la Bolivie d’être moins enclavée.