Fiche révisions en philosophie : la raison

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Introduction

La raison est une notion incontournable en philosophie et plus encore dans les programmes de terminales quels qu’ils soient. En effet, elle appartient aux trois grands domaines de réflexion que sont : l’existence humaine et la culture, la morale et la politique, et la connaissance. C'est une notion polyvalente qui touche à tous les niveaux de la vie humaine.

I. Définition de la notion

La raison équivaut à la partie intellectuelle en nous, et a pour synonyme l’esprit. Elle est l’autre du corps et de notre partie sensible. L’homme ayant une nature duelle doit toujours composer entre la raison et son autre penchant : émotif, imaginaire, matériel, sensuel, inconscient. C’est ce qui rend son existence à la fois unique et difficile (une lutte perpétuelle ayant lieu en lui). La raison est le propre de l’homme, ce qui fait son essence même, par la conscience aboutie qu’il est le seul à arborer (le « je pense, donc je suis » de Descartes). Elle est ainsi de l’ordre de la culture.

La raison permet aussi d’accéder à la connaissance et à la sphère des idées, jusqu’aux concepts. Elle est ce qui dote l’homme de tout un panel de capacités théoriques (le langage, les mathématiques, les réflexions métaphysiques, l’action délibérée et choisie, etc.) et qui lui permet de réfléchir, de prendre de la distance quant au monde qui l’entoure et aux choses et êtres qu’ils rencontrent.

Enfin, elle permet aussi d’aller dans la moralité, ce lieu qui fait de lui un être de bien, de justice et de vertu, qui lui permet de prendre de la hauteur et de se distinguer.

II. Références

  • Pascal explique que l’homme est « un milieu entre rien et tout, entre le néant et l’infini », en vertu même de sa raison. Cette faculté qu’il a de penser et concevoir le monde, le place à un rang supérieur à celui des animaux, quant à eux vissés à l’instinct, mais très inférieur au monde divin, quant à lui uniquement omniscient et détaché de la nature, auquel l’homme n’a d’ailleurs accès que par un pont, le cœur (Pensées).
  • Kant élabore une théorie de la connaissance incroyable, dans laquelle la double nature de l’homme a cours : le « transcendantal ». Parce que l’homme est doté d’un caractère sensible, il ne peut connaître que par le biais de ses sens et est limité à son champ d’expérience possible, bornée aux dimensions du temps et de l’espace, deux dimensions de sa sensibilité. Sa raison ne peut se détacher de son corps, sans outrepasser ses possibilités. Ainsi l’homme ne peut rationnellement avoir un avis sur Dieu, l’origine du monde ou la vie après la mort, puisque cela dépasse son champ de connaissance (Critique de la raison pure).
  • Hegel, philosophe idéaliste, pense que l’homme n’est pas assez sage pour faire de lui-même des choses rationnelles. Ainsi, par une sorte de ruse qui nous dépasse et provenant d’une force extérieure supérieure (une divinité sans doute), nous sommes poussés à agir rationnellement mais par des motifs qui nous parlent beaucoup plus, comme les intérêts, les passions. Les grands hommes, comme Napoléon pour Hegel, sont ainsi des sortes de marionnettes qui agissent par une force étrangère à eux, pour le bien de l’humanité (La Raison dans l’histoire).

III. Sujets courants

« La raison est-elle le propre de l’homme ? »

« La raison s’oppose-t-elle aux passions ? »

« La raison signe-t-elle notre grandeur ? »

« La raison permet-elle de comprendre le monde ? »

« La raison est-elle toujours une force ? »

IV. Exemples

  • « Rien de grand ne s’est fait dans le monde sans passion », à nouveau, cette phrase de Hegel devenue célèbre est sujette à maintes interprétations erronées. Il ne s’agit pas d’affirmer que les choses importantes ont pour origine des instincts ou des appétences particulières. Par « passions », Hegel entend une ruse de la raison par laquelle l’homme est poussé à faire quelque chose (Philosophie de l’esprit).
  • Dans le film Freud, passions secrètes, John Huston montre combien la théorie de l’inconscient est venue calmer les ardeurs de ceux qui pensaient que la raison était notre spécificité et notre définition. L’inconscient vient remettre en question la nature intellectuelle de l’homme, 90% de nos faits, gestes et pensées lui étant imputables… de sorte que nous serions bien moins maîtres de nous-mêmes que ce nous pouvions penser jusqu’alors.