Un monde de migrations

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Les migrations constituent un phénomène ancien et essentiel d’un monde globalisé, mais leur système est devenu beaucoup plus complexe.

I Migrations d’hier et d’aujourd’hui

1 Mobilités et migrations

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Mots clés

Un migrant n’est pas nécessairement un étranger, ni un étranger nécessairement un migrant. Par exemple, un étranger né en France n’est pas un migrant ; un migrant qui a acquis la nationalité française n’est plus un étranger.

La migration est le fait de changer de domicile de façon durable ou définitive. Une migration internationale suppose donc un franchissement de frontière. Une migration correspond souvent à de multiples allers-retours réels (installation, vacances, retraite) ou virtuels (téléphone, envois de fonds…).

Un immigré est une personne née dans un autre pays que celui où elle réside. Un étranger n’a pas la nationalité du pays où il réside, mais peut l’acquérir.

2 Un phénomène ancien plus que jamais actuel

Les migrations sont un phénomène historique très ancien. Le peuplement actuel de l’Amérique, par exemple, est largement issu de migrations européennes. La 2e moitié du XIXe siècle a marqué le début d’une grande intensification des migrations internationales.

En 2017, on compte 258 millions de migrants internationaux, soit 3,4 % de la population mondiale (contre 5 % en 1900). Les flux augmentent de 2 % par an. En 2016, 5 millions de migrants sont entrés dans les pays développés.

3 Les nouveaux visages de la migration

Il existe des migrations de travail (150 millions), pour études (4,8 millions), pour retraite, volontaires ou forcées (68,5 millions de personnes déplacées), parfois composées de réfugiés (25,4 millions), légales ou clandestines (au moins 50 millions).

Le profil des migrants a changé : aujourd’hui d’âge moyen (39 ans), 49 % sont des femmes. 14 % sont des enfants. Les migrants ne sont pas les plus pauvres : il faut de l’argent pour migrer. Leur niveau de qualification est plutôt élevé.

II Les recompositions des systèmes migratoires

1 Les nouveaux équilibres des flux migratoires

Les flux principaux sont devenus les flux Sud-Sud (97 millions), entre pays pauvres et émergents (Bangladesh vers Qatar). Suivent les flux Sud-Nord (89 millions), des pays pauvres vers les pays riches (Mali vers France).

Les flux secondaires concernent des flux Nord-Nord (57 millions), entre pays développés de niveau inégal (Pologne vers Royaume-Uni), et flux Nord-Sud (14 millions, « expatriés »).

2 Les espaces de départ et de transit

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À noter

On utilise le pluriel – les Suds, les Nords – pour insister sur les niveaux de développement très divers observés dans les pays développés (Nords) comme en développement ou émergents (Suds).

Les espaces de départ sont surtout des pays des Suds, plus pauvres. L’Inde compte 17 millions d’émigrés, le Mexique 13 millions. Mais les départs dépendent aussi de conditions politiques (6,3 millions de réfugiés syriens).

Entre départ et arrivée existent des espaces de transit ou de rebond, où les migrants restent bloqués en raison des difficultés de passage (Turquie ou Libye vers Europe).

3 Les espaces d’accueil

Les espaces d’accueil, au Sud comme au Nord, sont des pays riches : États-Unis (50 millions de migrants), puis Arabie saoudite et Allemagne (12 millions). Au Koweït, les migrants forment 75 % de la population !

Dans les pays d’accueil, ce sont les grandes métropoles qui réceptionnent les migrants, où fonctionnent souvent déjà des réseaux migratoires anciens.

Zoom

Les grands types de flux migratoires dans le monde (2017)

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Les flux les plus importants ne sont plus ceux des pays pauvres des Suds vers les pays riches des Nords. En raison de la disparité des niveaux de développement entre pays des Suds, ce sont les flux Sud-Sud.

De même, les contrastes de richesse entre pays des Nords rendent compte de flux Nord-Nord importants.