Les facteurs migratoires sont aujourd’hui multiples. Les politiques migratoires – essentiellement restrictives – tentent de contrôler les flux sans réellement influer sur les facteurs : les migrations vont donc se poursuivre.
I Des facteurs migratoires de plus en plus complexes
1 Les facteurs classiques : « bread and freedom » (pain et liberté)
Les facteurs répulsifs incitent à l’émigration, les facteurs attractifs favorisent l’immigration. Au titre des facteurs répulsifs figurent une forte croissance démographique (Afrique subsaharienne), le manque de terres et d’emplois, l’insécurité…
Au titre des facteurs attractifs figurent les situations inverses : croissance démographique faible, richesse globale, sécurité économique et politique…
2 Les nouvelles logiques migratoires
L’histoire et l’imaginaire ont un rôle clé : pays riches et anciennes métropoles coloniales continuent d’attirer, pour des raisons linguistiques et familiales.
Les réseaux migratoires bénéficient du faible coût des transports et de l’accès facile à l’information.
Les opportunités d’emploi offertes dans les pays visés, réelles ou supposées, sont parfois contrebalancées par des crises économiques ou des conflits. Il faut y ajouter les migrations pour formation et les migrations liées aux firmes transnationales.
II Des politiques migratoires contradictoires
1 L’immigration à la carte
Repère
À noterLe brain drain, traduit par « fuite des cerveaux », nourrit notamment l’émigration des plus brillants chercheurs européens attirés par les conditions de recherche exceptionnelles offertes outre-Atlantique.
La crise des années 1970 a globalement conduit à la fermeture des frontières aux migrants et à la mise en place de politiques sélectives. Les États-Unis délivrent ainsi des visas d’immigration en fonction de leurs besoins économiques. Ce brain drain leur permet d’économiser les frais de formation (7 milliards de dollars estimés).
Cette pratique inspire aujourd’hui la plupart des pays développés. La France a ainsi mis en place une politique d’« immigration choisie ».
2 Les politiques de fermeture migratoire
Pour les autres migrants, les frontières sont officiellement fermées, ce qui entraîne la hausse de l’immigration clandestine, surtout aux États-Unis et dans l’Union européenne (UE). Les États ont donc adopté des politiques de contrôle. L’agence Frontex est ainsi chargée de la surveillance des frontières extérieures de l’UE.
Les crises géopolitiques (Syrie, Érythrée) peuvent provoquer des afflux massifs, déclenchant en retour la création de centres de rétention, la fermeture militarisée des frontières, la construction de murs (États-Unis-Mexique, Hongrie-Serbie) et l’externalisation de la frontière (rétention en Turquie des migrants).
3 Migration et droit d’asile
Repère
Mot cléLe Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) accorde aux demandeurs d’asile le statut de réfugié, en vertu de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés.
Une personne déplacée en raison de craintes pour sa vie ou sa liberté est un demandeur d’asile, et cette personne a des droits reconnus internationalement à partir du moment où l’UNHCR lui a accordé le statut de réfugié (71 millions aujourd’hui).
Or, les crises migratoires concernent des personnes qui demandent le statut de réfugié. Les pays d’accueil suspectent toutefois les migrants d’instrumentaliser ce statut pour des raisons simplement économiques. D’autant qu’apparaissent à présent des « réfugiés climatiques ».