Si la surface terrestre est presque totalement appropriée, les océans et l’espace constituent de nouveaux champs d’exploration et d’exploitation pour l’activité humaine, où presque tout est à construire.
I. Une connaissance et une maîtrise en constante évolution
1) La « planète océane » : un espace encore mal connu
La surface de la Terre est couverte à 71 % par les mers et les océans. Si la cartographie de la surface terrestre est achevée, seuls 10 % de la surface océane le sont, généralement près des côtes.
Chiffres clés
Les océans totalisent 362 millions de km² et près de 1 320 millions de km3 d’eau, soit 97 % de l’eau terrestre.
Paradoxalement, on connaît mieux la topographie de la Lune et de Mars – dépourvues de masses liquides – que celle des océans. La bathymétrie (science de la mesure des profondeurs et du relief de l’océan) demeure mal connue : les campagnes de cartographie par sonars multifaisceaux sont longues et coûteuses. La première cartographie complète et à haute résolution du plancher océanique est annoncée pour 2030… La biodiversité marine est ainsi fort mal connue : 90 % des espèces marines resteraient à découvrir.
2) L’espace : une exploration à peine entamée
L’espace – au-delà de l’atmosphère, soit environ 100 kilomètres d’altitude – est défini comme tous les objets extérieurs à la Terre. L’espace est infini au sens mathématique du terme.
Sa connaissance et son exploration restent donc largement théoriques. Cela est d’autant plus vrai à mesure que l’on s’éloigne de notre planète :
– espace circumterrestre, domaine des satellites ;
– Lune, notre satellite, exploré par l’Homme en 1969 ;
– système solaire, exploré par des sondes, surtout Vénus et plus encore Mars ;
– objets transneptuniens, astéroïdes au-delà de l’orbite de Neptune, comètes, abordées par quelques sondes et surtout par télescopes.
Les sondes américaines Voyager, les plus éloignées, ne sont pas encore sorties du système solaire…
II. Les dernières frontières ?
1 ) Des espaces à conquérir
La « frontière » envisagée ici n’est pas celle qui sépare des États. Ce terme, d’origine américaine (frontier), désigne la limite, sans cesse repoussée, entre civilisation et sauvagerie (wilderness ).
Océans et espace constituent les « dernières frontières », sorte de front pionnier le long duquel l’Humanité progresse et conquiert de nouveaux espaces.
2) Des milieux qui représentent de réels défis pour l’Homme
Les défis sont multiples : températures extrêmes (3 °C dans les océans, – 140 °C dans l’hiver martien et – 273 °C théoriques dans le vide, mais + 465 °C sur Vénus), pressions extrêmes (du vide spatial aux 1 000 atmosphères du fond océanique), luminosité (à 150 m de profondeur océanique, 99 % de la lumière solaire est absorbé), radiations cosmiques dont nous protège la magnétosphère terrestre.
Info
La protection d’un équipage contre les radiations cosmiques nécessite 7 tonnes d’eau par mètre carré de coque.
3 ) Le défi technologique
Les technologies nécessaires existent, tant pour la conquête des océans que pour celle de l’espace péri-terrestre, voire martien. Mais le coût très élevé constitue le principal obstacle à la prochaine étape de l’histoire de l’Humanité.
Pour la conquête spatiale au-delà de la banlieue terrestre, en revanche, on attend encore des technologies de rupture capables de repousser la frontière.