I. Nombres premiers entre-eux
Le seul diviseur commun à 14 et 45 est 1. En effet, aucun facteur premier intervenant dans la décomposition de 14 n’intervient dans celle de 45.
Cela conduit à poser la définition suivante :
Définition
Deux entiers non nuls sont dits premiers entre eux si leur PGCD est 1.
Remarque
Tout nombre premier p est premier avec tout nombre plus petit que lui, et il est également premier avec tout autre nombre qui n’est pas un de ses multiples.
Théorème
Soient a et b deux entiers naturels non nuls, a∧b leur PGCD. Alors les deux entiers a′ et b′ tels que a=(a∧b)×a′
et b=(a∧b)×b′ sont premiers entre eux.
Démonstration
Soient deux entiers naturels non nuls a et b. Le PGCD de deux nombres divise ces deux nombres donc il existe deux entiers a′ et b′ tels que :
a=(a∧b)×a′ et b=(a∧b)×b′.
On peut donc écrire :
a∧b=((a∧b)×a′)∧((a∧b)×b′).
Or (kn∧km)=k×(n∧m).
Donc a∧b=(a∧b)×(a′∧b′). Par suite a′∧b′=1.
Remarque
Ce théorème permet, moyennant une division par le PGCD, de se ramener au cas où les nombres sont premiers entre eux.
Si on simplifie une fraction en divisant le numérateur et le dénominateur par leur PGCD, alors la fraction obtenue est irréductible.
140150=6×246×25=2425.
II. Caractérisation des nombres premiers entre-eux
Propriété : l'identité de Bezout
Soit a et b deux entiers naturels non nuls et d leur PGCD, alors il existe deux entiers relatifs n et m tels que d=na+mb.
Démonstration (au programme)
Soient deux entiers naturels non nuls a et b. Considérons l’ensemble E formé des éléments du type na+mb, n et m étant des entiers relatifs.
On peut remarquer que E≠∅ puisque pour n=1 et m=0, on voit que a∈E.
De même, pour n=0 et m=1, on obtient que b∈E.
Soit d le plus petit élément strictement positif de E, et soient n0 et m0 les nombres tels que d=n0a+m0b.
Soit (na+mb) un élément quelconque de E. Effectuons la division euclidienne de na+mb par d.
na+mb=qd+r
d’où r=na+mb−q(n0a+m0b)=(n−qn0)a+(m−qm0)b.
Par suite r est un élément de E tel que 0≤r<d.
Puisque d est le plus petit élément strictement positif de E, on a r=0.
Par conséquent, tout élément de E est un multiple de d.
En particulier a et b sont des multiples de d.
Le nombre d étant un diviseur de a et de b, d divise donc a∧b.
Réciproquement, a∧b divisant a et b, a∧b divise aussi n0a+m0b,
donc a∧b divise d.
On en déduit que d=a∧b.
En particulier, a et b sont premiers entre eux si et seulement si il existe deux entiers relatifs tels que n0a+m0b=1.
Réciproquement, s’il existe n0 et m0 tel que n0a+m0b=1 et si d divise a et b, alors d divise n0a+m0b, donc d divise 1.
Le théorème de BEZOUT
Soient a et b deux entiers non nuls.
Les nombres a et b sont premiers entre eux si et seulement si il existe deux entiers relatifs n et m tels que : na+mb=1.
Exemple : La relation 7×4+(−9)×3=1 montre que 4 et 3 sont premiers entre eux.
Remarque
La relation de Bézout n’est pas unique. On a aussi 1×4+(−1)×3=1.
III. Inverse modulo n
Propriété :
Un entier a admet un inverse modulo n, si a et n sont premiers entre eux.
IV. Un exemple de recherche d'inverse modulo n
Énoncé :
Soit a=7 et n=26. Nous voulons vérifier si 7 admet un inverse modulo 26.
Solution :
1. Vérification de la condition : a et n premiers entre eux
Un entier a admet un inverse modulo n si et seulement si a et n sont premiers entre eux, c'est-à-dire si leur PGCD est 1.
Calculons le PGCD de 7 et 26 avec l'algorithme d'Euclide :
26=3×7+5
7=1×5+2
5=2×2+1
2=2×1+0
Le dernier reste non nul est 1, donc gcd(7,26)=1. Ainsi, 7 et 26 sont premiers entre eux, donc 7 admet un inverse modulo 26.
2. Trouver l’inverse de 7 modulo 26
Nous devons trouver un entier x tel que :
7x≡1(mod26)
Utilisons l’identité de Bézout, qui nous donne une combinaison linéaire de 7 et 26 donnant 1.
Reprenons les étapes de l’algorithme d’Euclide en remontant :
1=5−2×2
Or 2=7−1×5, donc
1=5−2×(7−1×5)
1=5−2×7+2×5
1=3×5−2×7
Or 5=26−3×7, donc
1=3×(26−3×7)−2×7
1=3×26−9×7−2×7
1=3×26−11×7
Donc, on obtient :
1=−11×7+3×26
En prenant modulo 26, on voit que −11≡15(mod26), donc l’inverse de 7 modulo 26 est 15.
3. Vérification
Calculons 7×15mod 26 :
7×15=105
105÷26=4 reste 1
Donc :
7×15≡1(mod26)
Conclusion : L’inverse de 7 modulo 26 est bien 15.