Nature, acteurs et modes de résolution des conflits

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Tenter une typologie des conflits armés dans le monde nécessite de prendre en compte leur nature, les acteurs impliqués et leurs modes de résolution.

I. Des conflits de natures diverses

1)  Des conflits inter et intra-étatiques

La grande majorité des conflits armés actuels sont des conflits intra-­étatiques. Ils opposent des gouvernements et des groupes armés rebelles ­(Pakistan). Les conflits interétatiques sont peu nombreux mais plus médiatisés (guerre menée par la Russie contre la Géorgie en 2008).

Cependant, l’intervention de puissances étrangères brouille la différence entre conflits inter et intra-étatiques (interventions américaine et russe en Syrie).

2)  De multiples enjeux

Les enjeux sont d’abord politiques : rivalité entre puissances (Arabie saoudite et Iran au Moyen-Orient) ; contentieux territorial (Inde et Pakistan au ­Cachemire) ; séparatisme à base identitaire (Tchétchènes en Russie).

Ils sont aussi économiques : maîtrise des routes commerciales ; accès aux ­ressources naturelles (pétrole au Sud-Soudan).

Ils sont enfin idéologiques : « guerre sainte » ­anti- occidentale (Boko Haram au Nigeria, Cameroun, Tchad et Niger). Ils masquent souvent des problèmes de mal-développement dans des États fragiles.

Info

Boko Haram est une organisation terroriste islamiste fondée en 2002 et responsable de nombreux attentats au Nigeria, au Cameroun, au Tchad et au Niger.

3 ) Des conflits d’inégale intensité

On distingue des conflits de forte intensité (affrontements armés fréquents : Syrie) ; d’intensité moyenne (affrontements sporadiques : Mali) ; des conflits latents (affrontements occasionnels : Égypte).

On fait également la distinction entre des conflits majeurs (plus de 1 000 morts par an) et des conflits mineurs (de 25 à 1 000 morts par an).

II. Des acteurs multiples

Les États sont des acteurs majeurs des conflits grâce à leur puissance militaire. Les États-Unis, présents dans le monde entier (flottes et bases militaires ), restent leaders. Ils sont toutefois concurrencés par la Chine et la Russie.

L’Organisation des Nations unies (ONU) intervient dans les zones de conflit en envoyant ses Casques bleus avec pour mission de maintenir la paix. Des ­organisations régionales (OTAN, Union africaine) mènent des opérations ­militaires ayant le même objectif.

Des sociétés militaires privées agissant pour le compte des États interviennent sur les théâtres d’opération (Irak, Afghanistan). Des combattants irréguliers (milices) affrontent des armées régulières (miliciens du Hamas et armée israélienne à Gaza).

III. Des conflits inégalement résolus

Les traités de paix signés entre les belligérants permettent de mettre fin à un conflit (en 2016, accord entre les FARC et le gouvernement colombien).

Info
Les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) sont une guérilla marxiste agissant depuis 1964.

Les cessez-le-feu fixent l’arrêt des combats, en attendant un éventuel accord de paix (cessez-le-feu au Cachemire depuis 1949 entre l’Inde et le Pakistan).

Certains conflits sont en attente de résolution. Bien qu’ils soient suspendus par une opération de maintien de la paix (mission de l’OTAN en Afghanistan ­depuis 2015), ils perdurent sous d’

autres formes : attentats, assassinats, etc.


Zoom

Les sociétés militaires privées

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Source : Département de la Défense, États-Unis.

Durant les guerres en Afghanistan (2001-2014) et en Irak (2003-2011), les États-Unis font massivement appel à des contractors, c’est-à-dire à des combattants membres de sociétés militaires privées.

Le recours à ces sociétés contribue à réduire les coûts d’entretien de l’armée régulière et à diminuer les pertes humaines. Cependant, il constitue un transfert de souveraineté de l’État vers des acteurs privés.