Méthodologie de l'étude critique de documents en HGGSP

Signaler

Cette leçon t'offre une approche méthodologique pour la réalisation de l'étude critique de documents en spécialité HGGSP : pour ce faire, voici la réalisation d'un sujet d'étude critique de documents issu des annales de l'épreuve de l'enseignement de spécialité d'HGGSP du bac 2022 de métropole et disponible sur Eduscol.

La réalisation de ce sujet se fait par étapes, celles-ci appuyées par des explications et des conseils.

Légende de la leçon

Verts : définitions

Rouge : sujet, problématique

Violet : éléments prélevés dans le document

Bleu : explications, connaissances mobilisées par l'élève

Jaune : conseils, explications

Sujet de la leçon de méthode

Étude critique de documents sur « Histoire et mémoires de la guerre d’Algérie »

I. Analyser le sujet

La première étape consiste à analyser la consigne et à prendre connaissance du document proposé à l’étude. Elle permet de comprendre ce qui est attendu et d’éviter le hors-sujet. Une première lecture du document permet de saisir le propos.

Énoncé : « En analysant le document et en vous appuyant sur vos connaissances, vous mettrez en évidence les différences entre les approches mémorielles et historiques de la guerre d’Algérie. »

La consigne précise la méthode à utiliser. Il faut bien partir du document à analyser en complétant par vos connaissances et non l’inverse.

« [...] les différences entre les approches mémorielles et historiques » : la question renvoie au thème 3 « Histoire et mémoire » et particulièrement sur l’axe n° 2 portant sur l’histoire et les mémoires des conflits en utilisant le jalon sur la guerre d’Algérie.

Histoire et mémoire sont deux approches liées au passé : elles sont complémentaires, mais aussi parfois opposées. L’histoire est la reconstruction scientifique du passé qui utilise une méthode, un regard critique et le plus objectif possible, alors que la mémoire se nourrit du souvenir individuel ou collectif marqué par la subjectivité. Histoire et mémoire peuvent entrer en conflit, mais sont aussi complémentaires. L’historien utilise les témoignages et les mémoires dans ses études.

La guerre d’Algérie entre 1954 et 1962 est un conflit qui marque l’Histoire : à la fois guerre de décolonisation, mais aussi guerre civile entre de multiples acteurs engagés dans le conflit en France et en Algérie. La guerre d’Algérie se prolonge dans des mémoires passionnées et diverses.

Le sujet et le document invitent à s’interroger autour de la construction des mémoires et de l’histoire de ce conflit en mettant en évidence les différences entre histoire et mémoire et surtout l’évolution depuis la fin du conflit.

1) Identifier le document

Tu dois doit être capable d’indiquer plusieurs éléments : la nature, l’auteur, la date et le contexte (éventuellement), le sujet, le destinataire (éventuellement).

Ici, nous avons un extrait d’un ouvrage historique écrit par l’historien français Philippe Joutard, publié en 2013, ayant pour titre Histoire et mémoires, conflits et alliances. Destiné au grand public, il permet de faire le point sur l’évolution des mémoires de la guerre d’Algérie, moment important de l’histoire française.

2) Prélever les informations dans le document

En surlignant directement sur le document, tu dois repérer d’éventuelles citations à utiliser dans l’analyse. On peut ainsi mettre en avant du vocabulaire, des faits, des acteurs ou des dates.

Exemple d'éléments pouvant être utilisés :

« Contrairement à ce que l’on entend souvent, la guerre d’Algérie n’a jamais été totalement occultée […]. Très tôt, plusieurs films ont été projetés. […] En 1977, Laurent Heynemann, soutenu par Bertrand Tavernier, adapte le livre d’Henri Alleg La Question, qui dénonce les tortures qu’il a subies ; le film est présenté sur Antenne 2 par Michel Drucker aux Rendez-vous du dimanche, émission de grande écoute – l’animateur invite les téléspectateurs à voir le film lors d’une séquence relativement longue de huit minutes.

Cependant, les décennies 1970 et 1980 furent fort tranquilles, à peine troublées par la grève de la faim de harkis en novembre 1974. Sans aucune difficulté, la guerre d’Algérie est mise au programme des classes de Terminales en 1983. Je me permets un souvenir personnel : l’Association des professeurs d’histoire-géographie avait organisé à Marseille, en octobre 1983, dans le cadre des premières Journées de l’histoire-géographie, un atelier sur le thème : « Peut-on enseigner la guerre d’Algérie ? », […] tout se passa dans la sérénité et le calme le plus absolu. […] Notons cependant qu’officiellement le terme de « guerre » n’était toujours pas employé !

Cette mémoire tiède se réchauffe dans les années 1990 avec la création de l’association Au nom de la mémoire visant notamment à recueillir des témoignages sur la répression de la manifestation du FLN (Front de libération nationale) du 17 octobre 1961. [En 1991] Benjamin Stora analyse, dans La Gangrène et l’Oubli, « l’ensemble subtil de mensonges et de refoulement » qui a fait de la guerre d’Algérie un nouveau passé qui ne passe pas. Il prolonge sa réflexion par le film qu’il réalise la même année avec Philippe Alfonsi, Les Années algériennes, entièrement fondé sur les mémoires, y compris celle de sa mère qui revient en Algérie vingt-huit ans après et se rend sur les tombes de son père et de son grand-père. Des mémoires, souvent antagonistes, se retrouvent parfois autour de la culture du Sud. À travers la mise en images de ces mémoires dévoilées, Stora espère guérir la société française du poids de ce passé non reconnu. L’année suivante, Bertrand Tavernier et Patrick Rotman font l’histoire de cette guerre uniquement à partir du témoignage d’appelés ou de rappelés, en utilisant même leurs photos. Beaucoup précisent qu’ils n’ont jamais voulu en parler jusque-là ; tous sont revenus meurtris. Le procès de Maurice Papon, en 1998, sur son rôle dans la déportation des Juifs à Bordeaux, renvoie à son attitude de préfet de police en octobre 1961. La notion de massacre fut alors reconnue par la justice pour qualifier le 17 octobre. En 1999, le Parlement décide de remplacer l’expression « opérations de maintien de l’ordre en Afrique du Nord » par celle de « guerre d’Algérie ».

Cependant, la tension remonte avec les violentes polémiques autour de la torture en 2000 et 2001, à partir de la confirmation tranquille du fait par l’un des principaux acteurs, le général Aussaresses, dans la presse, à la télévision et finalement dans un livre. Ce que certains s’obstinent malgré tout à nier. Début décembre 2007, Nicolas Sarkozy effectue un voyage en Algérie ; Libération 5 décembre titre « France-Algérie, la guerre des mémoires » et signale : « Selon Bernard Kouchner, Nicolas Sarkozy et son homologue Abdelaziz Bouteflika ont eu « un début de dialogue fort, nécessaire, mais très douloureux » sur les questions de mémoire ». […] Juste après sa désignation comme candidat à la présidence de la République, François Hollande participe à la commémoration du 17 octobre. Il reconnaîtra, le 17 octobre 2012, la responsabilité de la République dans la sanglante répression par un communiqué très court, non sans susciter encore des réactions hostiles. »

Source : Philippe Joutard, Histoire et mémoires, conflits et alliances, Paris, La Découverte, 2013

3) Mobiliser ses connaissances

Le document doit être éclairé ou expliqué par les connaissances. Tu peux annoter le document en faisant le lien entre les citations du document et les connaissances personnelles. Il est important de toujours relier les connaissances avec le document. Il ne faut pas chercher à tout utiliser de ton cours, mais à trier les éléments utiles pour l’analyse.

Il faut éviter de tomber dans les deux écueils de l’exercice :

  1. Ne pas utiliser de connaissances et seulement les informations du document : ce n’est pas une étude de document, mais une simple paraphrase.
  2. Trop utiliser de connaissances en oubliant le document : ce n’est pas une étude de document, mais une dissertation.

Ces deux écueils sont fortement pénalisés au bac. Pour éviter cela, au fur et à mesure de la rédaction, vérifie toutes les cinq phrases à peu près que tu as utilisé des informations des documents ou de tes connaissances.

En reprenant ces informations, problématise le sujet :

La problématique servira de fil directeur qui structurera ton devoir. Elle témoigne de ta capacité de réflexion sur le sujet et sur le sens global du document. Pour la trouver, il faut définir l’enjeu, l’intérêt du sujet et du document. Elle doit comporter tous les éléments du sujet. Elle peut prendre la forme d’une ou deux questions.

Dans quelle mesure ce document permet-il de montrer les relations complémentaires et opposées dans la construction de l’histoire et des mémoires de la guerre d’Algérie ?

Ici, les termes du sujet sont repris, mais complétés pour dégager l’intérêt du sujet.

Réalise, à partir du document travaillé (citations surlignées et annotations autour du document), un plan regroupant deux ou trois thèmes. Pour ne pas perdre de temps au brouillon, regrouper les informations des documents par un jeu de couleurs : première couleur utilisée = première partie ; deuxième couleur = deuxième partie…

Puis mettre rapidement au brouillon les deux ou trois idées générales constituant ton plan détaillé :

Proposition de plan détaillé :

I. « Un passé qui ne passe pas » : Une histoire et des mémoires occultées jusqu’aux années 1980

Quelques idées (pas forcément des sous-parties) :

  • Des mémoires refoulées.
  • La construction d’une histoire officielle de la guerre.

II. Le réveil des mémoires et de l’histoire de la guerre d’Algérie

  • Le réveil des mémoires plurielles de la guerre.
  • Les mémoires comme objet d’histoire et des relations diplomatiques.

Pour le plan détaillé, il est important d’équilibrer les parties du devoir. Chaque partie correspond à une partie de la réponse au sujet. Garde toujours en tête l’organisation suivante : une idée = un paragraphe. Le correcteur doit percevoir l’évolution de ton raisonnement.

II. Réaliser l’introduction

L’introduction est très importante, car c’est le premier élément lu par le correcteur. Elle doit être bien organisée et comprendre quatre étapes :

  1. une présentation du sujet ;
  2. une présentation du document ;
  3. une problématisation ;
  4. et l’annonce du plan.

Exemple d'introduction :

  La guerre d’Algérie, qui a eu lieu de 1954 à 1962, fait partie des conflits majeurs du XXe siècle dont le récit historique et la mémoire ont pu susciter des débats et une longue construction difficile. [Présentation du sujet] C’est ce qu’analyse le document proposé à notre étude. Il s’agit d’un extrait d’un ouvrage historique rédigé par l’historien français Philippe Joutard, ayant pour titre Histoire et mémoire, conflits et alliances, publié en 2013. Ici, l’historien analyse l’évolution des mémoires et de l’histoire de la guerre d’Algérie du point de vue français. [Présentation des documents] L’histoire est la reconstruction scientifique du passé qui utilise une méthode, un regard critique et le plus objectif possible, alors que la mémoire se nourrit du souvenir individuel ou collectif marqué par la subjectivité et la pluralité de ses acteurs. Histoire et mémoires ont donc un rapport avec le passé, mais leurs relations ne sont pas simples. [Définition des mots-clés du sujet] Dans quelle mesure ce document permet-il de montrer les relations complémentaires et opposées dans la construction de l’histoire et des mémoires de la guerre d’Algérie ? [Problématisation] Le document permet de mettre en évidence que l’histoire et les mémoires de ce conflit ont longtemps été occultées et ont souvent été liées à un récit officiel. Mais, progressivement, à partir des années 1980 et 1990, les travaux des historiens participent à un réveil des mémoires plurielles de la guerre, agitant la société et les relations diplomatiques [Annonce du plan].

III. Réaliser le développement à l’aide du plan réalisé en amont

  • Faire le plan de manière détaillée et y incorporer des éléments.
    En reprenant ton brouillon (document travaillé, surligné et annoté) et ton plan, rédige directement sur la copie le développement. Les mêmes consignes de présentation que la dissertation sont à respecter (paragraphes séparés par des sauts de lignes, alinéas…).
  • Bien concevoir la construction des parties et les connecteurs logiques, le lexique de rédaction, etc.
    Il est important de rédiger de manière claire ton développement. Pour cela, pense à bien organiser tes idées. Au début de chaque partie, présente l’idée que tu vas développer et sur laquelle tu vas argumenter.
    Pour l’étude de document, il faut partir du document en l’exploitant (citations d’un texte entre guillemets), avec des explications mobilisant les connaissances. Il est important d’utiliser des connecteurs logiques afin de mettre en relation tes idées.
    La rédaction doit être fluide : tes phrases sont simples et courtes. Elles doivent être bien construites.
  • Rédiger au propre [en violet ce qui est prélevé dans le document ; en bleu l’apport de connaissances et les explications].

  Dès la fin du conflit, avec l’indépendance de l’Algérie en 1962, les constructions de la mémoire et de l’histoire de la guerre ont été difficiles et longtemps oubliées. [Idée de la partie] Philippe Joutard, l’historien et auteur du document, évoque d’abord la question de la mémoire en expliquant, dans le premier paragraphe, que « contrairement à ce que l’on entend souvent, la guerre d’Algérie n’a jamais été totalement occultée ». [Il est important de citer la partie du document.] En effet, pour lui, l’opinion publique française n’oubliait pas le conflit grâce à différents éléments qui ont porté le souvenir de la guerre dans la société. Il s’agit d’abord de « plusieurs films » comme l’adaptation de La Question d’Henri Alleg, évoquant la torture. [Le prélèvement d’informations du document doit se faire correctement : guillemets, intégration dans une phrase.] Mais ces films restent peu nombreux et ont souvent été censurés. C’est le cas de La Bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo, que Philippe Joutard ne cite pas dans cet extrait. Ce film de fiction a été interdit de projection en France pendant de nombreuses années. Il évoquait, comme La Question, la pratique de la torture par l’armée française en Algérie, histoire que l’État voulait mettre de côté dans son récit officiel. L’extrait n’évoque pas non plus la censure dont a fait l’objet le livre d’Alleg. Cette censure officielle est d’ailleurs dénoncée par des historiens militants comme Pierre Vidal-Naquet, dans son essai La Torture dans la République, publié en 1972. Dans les années 1960 et 1970, la France tente ainsi d’oublier, voire d’effacer la guerre. [Apport de connaissances en lien avec le document. Il faut mesurer l’apport de connaissances pour ne pas glisser vers la dissertation.] Pendant longtemps, les autorités françaises n’utilisent pas officiellement le terme de « guerre » ; elles évoquent « les événements » d’Algérie ou « les opérations de maintien de la paix » pour minimiser le conflit. Cette amnésie collective est entretenue par le vote de nombreuses lois d’amnistie, notamment des militaires, ou par le difficile accès aux archives souvent fermées pour les historiens. Philippe Joutard n’aborde pas dans cet extrait ces questions-là. Ces années 1960 et 1970 sont donc celles d’une histoire officielle et de mémoires souvent étouffées. Philippe Joutard cite d’ailleurs les travaux de Benjamin Stora, dans son ouvrage La Gangrène et l’Oubli, publié en 1991. Il rappelle ici le « refoulement », les « mensonges » ou encore ce « passé qui ne passe pas ». Cette expression utilisée dans le document fait directement référence à l’ouvrage d’un autre historien français, Henry Rousso, qui a travaillé sur un autre sujet brûlant de la mémoire nationale, le régime de Vichy. Malgré ces silences ou ce refoulement, la guerre est enseignée aux jeunes générations puisqu’elle entre dans les « programme[s] des classes de Terminales en 1983 » sans provoquer de réaction passionnelle comme nous le présente l’historien français. Pour évoquer cette période, Philippe Joutard parle de « mémoire tiède » qui ne passionne pas l’opinion. Dans les années suivantes, avec le travail des historiens, les mémoires se réveillent. [Transition vers la partie II]

  Il faut attendre les années 1980 et 1990 pour que la « mémoire […] se réchauffe » en partie grâce à des groupes porteurs des mémoires de la guerre. Les différents acteurs de la guerre veulent une reconnaissance de ce qu’ils ont vécu. C’est le cas des « harkis » cités dans le document. Ces soldats supplétifs algériens se sont engagés dans l’armée française. Mais, à la fin de la guerre, les autorités françaises les ont abandonnés dans des conditions douloureuses. En Algérie, ils n’étaient plus les bienvenus, car considérés comme des traîtres. Ils réclament une reconnaissance officielle en organisant une « grève de la faim en novembre 1974 ». Mais celle-ci n’a pas vraiment entraîné de réaction. D’autres acteurs de la guerre s’organisent en associations. « Au nom de la mémoire » regroupe d’anciens combattants et a pour objectif de « recueillir des témoignages sur la répression de la manifestation du FLN du 17 octobre 1961 ». La parole des témoins permettrait d’établir la vérité sur cet événement historique passé sous silence à l’époque par les autorités. Il ressurgit dans les années 1980 au moment du « procès de Maurice Papon », « préfet de police [de Paris] en octobre 1961 ». Le réveil des mémoires de la guerre s’accompagne d’un véritable devoir de mémoire [utiliser des notions de cours] qui permet à la fois la libération de la parole des témoins qui « n’ont jamais voulu en parler ». Les « mémoires souvent antagonistes » du fait des rôles différents joués dans le conflit donnent donc différents récits souvent subjectifs. Le souvenir d’un appelé du contingent n’est pas le même que celui d’un pied-noir ou d’un soldat de l’Armée de libération nationale algérienne. Les témoignages d’officiers de l’armée française comme le « général Aussaresses » en 2000 et 2001 rouvrent le dossier de la torture et provoquent de « violentes polémiques » dans la société. À ce propos, Benjamin Stora évoque une véritable « guerre des mémoires » évoquée par Philippe Joutard. Ce dévoilement des mémoires plurielles n’est possible que par la libération de la parole des témoins, mais aussi par les travaux des historiens qui à leur tour vont travailler sur les mémoires de la guerre.

  En effet, les historiens, par l’ouverture progressive des archives, sortent du récit officiel et national de la guerre d’Algérie. C’est le cas des travaux de Benjamin Stora qu’il reprend dans des films documentaires comme Les Années algériennes, cités comme exemples. Ces travaux permettent aussi de montrer « ces mémoires dévoilées » au grand public. Les historiens utilisent alors les témoignages comme sources, mais en font aussi une histoire. C’est le sujet de La Gangrène et l’Oubli de Benjamin Stora. Les travaux des historiens se multiplient alors autour des différents acteurs et mémoires du conflit : Raphaëlle Branche sur le silence dans les familles françaises ou encore Jean-Charles Jauffret sur les appelés. Grâce à ce réveil des mémoires et la multiplication des travaux des historiens, l’État sort également de cette histoire officielle en menant une politique de reconnaissance. En 2012, « François Hollande », président de la République française reconnaît alors « la responsabilité de la République dans la sanglante répression » du 17 octobre 1961. Néanmoins, cette politique suscite des « réactions hostiles », notamment de partisans de l’Algérie française, niant la torture ou les massacres coloniaux, pouvant être rapprochés d’un négationnisme de l’Histoire. Les tensions sont également d’ordre diplomatique entre les deux États français et algérien. Les relations sont souvent conflictuelles. D’ailleurs, la visite en « 2007 [de] Nicolas Sarkozy […] en Algérie » a été difficile. Philippe Joutard revient sur ce voyage en Algérie du président français. Cela a permis « un début de dialogue fort, nécessaire, mais très douloureux sur les questions de mémoire ». L’histoire et la mémoire du conflit du côté algérien n’ont pas du tout connu la même évolution qu’en France. Mais le document n’aborde pas du tout l’instrumentalisation de l’histoire nationale par le pouvoir aux mains du Front de libération nationale depuis l’indépendance de l’Algérie. Aujourd’hui, les historiens français et algériens souhaitent l’écriture d’une histoire partagée pour ce conflit qui a déchiré les deux pays.

IV. Réaliser la conclusion

La conclusion termine ton devoir. Elle est obligatoire et doit être soignée. Elle doit mettre en avant l’apport du document pour répondre au sujet. Il ne faut pas donner de nouvelles informations. Pour cela, elle doit être concise (autour de cinq lignes).

Voici un exemple de conclusion :

  Ainsi, le document étudié a permis de mettre en évidence [utiliser ce genre de phrase plutôt que les formules « pour conclure », « en conclusion »] les rapports complexes et complémentaires entre histoire et mémoires. Philippe Joutard, en prenant l’exemple de la guerre d’Algérie vécue comme une déchirure, a pu mettre en avant l’évolution de la construction des mémoires, parfois passionnelles, de la guerre avec la mise en place d’un devoir de mémoire par des commémorations et une reconnaissance de l’État. Les historiens ont pu aussi étudier avec objectivité ces questions. Aujourd’hui encore, l’histoire et les mémoires de la guerre suscitent des relations tendues entre les deux gouvernements comme en témoigne le rapport demandé par le président de la République, Emmanuel Macron, à l’historien Benjamin Stora. Le texte ne permet cependant pas d’évoquer les difficultés algériennes à écrire l’histoire et à accepter les différentes mémoires de ce conflit. [Un regard « critique » peut être porté sur le document.]

Conseil

À la fin de la rédaction, il est important de se garder une dizaine de minutes afin de relire son travail et corriger le maximum de fautes d’orthographe, de conjugaison et de grammaire.