La mondialisation a débuté avec les grandes découvertes (xve siècle), puis elle s’est surtout développée à partir des années 1980. Les puissances qui la composent sont en perpétuelle recomposition.
I. La Triade, un centre en perte de vitesse
1) Le centre traditionnel de la mondialisation
La Triade domine la mondialisation. Elle représente 80 % du commerce planétaire, 66 % du PIB mondial. Elle concentre la majorité des grandes métropoles et des sièges sociaux des firmes transnationales (FTN) alors qu’elle ne représente que 11 % de la population mondiale.
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La Triade désigne les puissances traditionnelles, c’est-à-dire l’Amérique du Nord (États-Unis, Canada), l’Europe et le Japon.
La Triade reçoit une grande partie des IDE (Investissements directs à l’étranger) de la planète. Elle constitue le cœur financier du monde en concentrant 92 % des transactions financières.
Elle accueille la plupart des grandes manifestations culturelles et sportives, les plus prestigieuses universités, les grands musées, et les sièges des OIG (organisations intergouvernementales) : ONU, FMI, OMC, Banque mondiale.
2) Un espace en perte de vitesse
Les États de la Triade sont en perte de vitesse. Leur participation au PIB mondial était de 75 % au début des années 1990 alors qu’elle ne représente plus que les deux-tiers aujourd’hui.
Plusieurs facteurs expliquent ce déclin relatif : une démographie très peu dynamique et le rattrapage des pays émergents.
II. Émergence de nouvelles puissances
1) La Russie, un pays réémergent
L’URSS était considérée comme la deuxième puissance mondiale pendant la guerre froide. Mais la chute du communisme, en 1991, a inauguré une décennie de déclin important.
Depuis les années 2000, elle réaffirme sa puissance sous l’égide de Vladimir Poutine. De 1999 à 2007, la croissance économique du pays était d’environ 7 % par an. Le pays mise sur l’exportation de ses hydrocarbures.
2) La montée en puissance des BRICS
Les BRICS représentent aujourd’hui 30 % du PIB mondial et ce chiffre pourrait atteindre 50 % en 2030. Ils attirent plus de la moitié des IDE mondiaux et leurs FTN se développent.
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Les BRICS désignent les 5 pays émergents dont la croissance a été la plus rapide : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud. On parle parfois de BRICSAM en ajoutant le Mexique et l’Argentine.
Sur les 20 premières FTN du monde, selon le chiffre d’affaires, 3 sont aujourd’hui chinoises. Certaines entreprises contestent la suprématie des FTN de la Triade : Huawei et Lenovo (Chine), Tata (Inde), Gazprom (Russie), Petrobras (Brésil)…
Ils exercent une influence régionale grandissante : le Brésil étend par exemple son emprise économique dans le continent sud-américain ; la Chine en Asie centrale, en mer de Chine ou en Afrique.
Les BRICS contestent les rapports de force au sein des organisations internationales. En 2010, une réforme des votes au sein du FMI leur a été favorable. Certains connaissent cependant des difficultés économiques, comme le Brésil.
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La Russie, un pays à part dans la mondialisation
Le territoire russe est inégalement intégré à la mondialisation. L’Ouest, autour de la capitale, Moscou, est dynamique. Le Centre et le Sud sont en cours d’intégration tandis que le Nord-Est reste très difficile d’accès.
La Russie est à l’origine de tensions internationales (annexion de la Crimée et le Donbass, provinces ukrainiennes en 2014-2015). Elle coopère cependant avec certains de ses alliés : la Chine, dans le cadre de l’OCS (Organisation de coopération de Shanghai) et la Turquie.