Les externalités sont une défaillance du marché car elles ne font pas l’objet de transactions économiques. Ainsi, les externalités négatives ont des effets sur le marché et un coût difficile à mesurer.
I. Les externalités
1) La notion d’externalités
Mot clé
En économie, le bien-être mesure la satisfaction d’un individu ou d’une collectivité.
On définit les externalités comme les effets de l’action d’un agent économique sur le bien-être d’autres agents non pris en compte par le marché.
Ces effets peuvent être positifs (externalités positives) lorsque ces externalités améliorent le bien-être d’un agent ou négatifs (externalités négatives) si le bien-être de l’agent s’en trouve diminué.
2) Exemples d’externalités négatives
La pollution est un exemple d’externalité négative : son coût est supporté par les communautés qu’elle touche, non par l’entreprise qui l’a produite.
On distingue plusieurs types de pollution. La pollution atmosphérique est liée au rejet de substances nocives dans l’air. La pollution de l’eau a des conséquences sur la faune, la flore et la qualité de l’eau. La pollution des sols est le plus souvent liée à l’utilisation d’engrais et de pesticides.
La consommation de certains produits (tabac, alcool) peut être considérée comme une forme d’externalité négative (coût pour le système de santé).
II. Les effets des externalités négatives
1) Externalités négatives et marché
L’existence d’externalités négatives constitue une défaillance du marché car le prix de marché ne constitue plus une information parfaite pour les agents économiques, le coût de la production étant sous-estimé et le profit surestimé. Dès lors, l’équilibre de marché n’est plus optimal.
INFO + Les coûts de la pollution en France
◗ 42 000 à 45 000 décès prématurés par an
◗ Un coût de 3 milliards € pour la Sécurité sociale
◗ Un coût non sanitaire (effets sur les rendements agricoles, la biodiversité, les bâtiments) d’au moins 4,3 milliards €
Source : rapport au Sénat, 2015.
Mot clé
Sur le marché de quotas d’émission de gaz à effet de serre, les entreprises s’échangent des droits d’émission de GES.
Dans une optique libérale, il est possible de réguler les externalités négatives par le marché. C’est le cas avec la création du marché de quotas d’émission de gaz à effet de serre (GES).
2) Les coûts des externalités négatives
Les externalités négatives font apparaître deux types de coûts : les coûts individuels et les coûts externes ; la somme de ces deux coûts est le coût social. Par exemple, le coût social de la pollution due aux transports comprend le coût privé supporté par l’usager du transport et le coût externe (pollution, accidents, etc.).
Il est difficile de mesurer le coût social des externalités négatives car le prix de marché ne permet pas de le faire. Cependant, pour la pollution, on peut estimer deux types de coûts : les coûts externes et l’impact sur les finances publiques.
Les coûts externes incluent les décès prématurés, les pertes de qualité de vie et les pertes de production. Les effets sur les finances publiques mesurent le coût des soins des malades, le coût des recherches publiques et de la prévention, et les économies attendues du fait du non-versement des retraites des personnes décédées. Cependant, les méthodes de mesure de ces coûts sont diverses et sujettes à débat.
ZoomLes effets du réchauffement climatique à + 2 °C
Selon un rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), il est encore possible de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C si des mesures draconiennes sont prises au niveau international, notamment en abandonnant l’exploitation des énergies fossiles.