Légende de la leçon
Jaune : dates, chiffres
Vert : définitions
Introduction
Quel est le nouveau visage de l’espace industriel français ?
I. Un secteur industriel en mutation
1) La France semble se désindustrialiser
L’essor industriel des Trente Glorieuses (1945-1973) a permis la modernisation de l’appareil productif (nucléaire, aérospatial). Au milieu des années 1970, la crise a touché les secteurs industriels traditionnels (sidérurgie, charbon, textile).
2 millions d’emplois industriels ont été perdus depuis 1980, l’industrie ne représentant plus aujourd’hui que 12,5% du PNB. Les délocalisations en Europe de l’Est ou en Asie du Sud-Est se sont multipliées du fait de la concurrence étrangère, notamment sur le coût de la main-d’œuvre.
2) Une désindustrialisation à nuancer
De nombreux emplois industriels ont été en fait déplacés vers le secteur des services (« théorie du déversement »).
La production industrielle a été robotisée et les emplois de services aux entreprises industrielles, appelés emplois périproductifs, se sont multipliés : ingénierie, transport, distribution, publicité, conseil, etc.
II. L’évolution des localisations industrielles
1) Le poids des héritages
Mot-clé
Un espace productif est un espace aménagé et mis en valeur pour une activité économique produisant des richesses : agriculture, industrie, commerce et services.
Auparavant, les espaces productifs industriels se situaient dans les régions riches en matières premières (charbon, fer) et en main-d’œuvre (Nord-Pas-de-Calais, Lorraine).
Pour faire face à la crise et à la concurrence internationale, l’État a mené dans les années 1970 une politique de déconcentration industrielle. L’aménagement de zones industrialo-portuaires (ZIP), comme au Havre ou à Dunkerque, a entraîné le glissement de la sidérurgie sur les littoraux.
Des activités nouvelles se sont implantées dans ces régions pour compenser les fermetures d’usines et réhabiliter les friches industrielles.
2) De nouveaux facteurs de localisation
Les entreprises privilégient la proximité d’une métropole. La ville offre des services de qualité, une main-d’œuvre qualifiée et facilite l’accès aux moyens de transport rapides (autoroutes, TGV, avion).
Un cadre de vie agréable (littoral, montagne) permet aux entreprises d’attirer des ingénieurs, des chercheurs et des cadres supérieurs.
Les régions frontalières et les zones portuaires sont dynamisées par la mondialisation et l’intégration européenne.
3) Une nouvelle géographie industrielle
Le cœur industriel du pays reste localisé en Île-de-France et dans le couloir du Rhône (chimie). L’Île-de-France est au premier rang pour la recherche et les industries de pointe. La périphérie atlantique, également dotée d’industries de pointe, s’est tournée vers le secteur agroalimentaire.
Des entreprises s’implantent dans l’Ouest et au Sud : aéronautique à Toulouse (Airbus), informatique en région PACA.
L’évolution la plus importante touche le développement, en zone périurbaine, de parcs technologiques (mêlant activités de recherche, de formation et de production) et de clusters (regroupement d’entreprises d’un même secteur).
Mot-clé
Les pôles de compétitivité sont des associations d’entreprises, de centres de recherche et de formation engagés dans des projets communs.
Aujourd’hui, 71 pôles de compétitivité sont implantés sur le territoire national. Créés par une loi de 2005, ils sont soutenus par des aides financières de l’État (Aerospace Valley à Toulouse).
Conclusion
Les espaces productifs industriels se sont adaptés à la mondialisation : ils sont aujourd’hui davantage placés sur les interfaces que sont les métropoles, les littoraux ou les régions frontalières.