Les espaces productifs agricoles

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Introduction

Quels sont les effets de la mondia­lisation sur les espaces productifs agricoles français ?

I. Un secteur économique puissant mais vulnérable

1) La France, une grande puissance agricole

Chiffre clé
La France est le premier producteur agricole européen et le 5e exportateur mondial. L’agriculture représente 2,3% du PIB, et jusqu’à 6,5% avec l’industrie agroalimentaire.

L’agriculture occupe plus de 53% de la superficie du territoire français, soit 29 millions d’hectares.

 Les productions sont variées et performantes : céréales, viandes (bœufs, volailles), betteraves (sucre), vigne, fruits et légumes.

 Depuis les années 1970, la production agricole française a augmenté de 40% grâce à la mécanisation de la production, au remembrement des terres, à la recherche agronomique ainsi qu’à l’utilisation d’engrais et de pesticides (intrants) qui ont permis d’augmenter les rendements.

 La Politique agricole commune (PAC), mise en place par la CEE en 1962, a permis la modernisation du secteur agricole français, tout en garantissant un revenu stable aux agriculteurs.

 L’agriculture s’appuie désormais sur une puissante industrie agroalimentaire dominée par de grandes firmes transnationales (Danone) et de nombreuses petites et moyennes entreprises, employant plus de 400 000 personnes.

2) Un secteur qui connaît de profonds bouleversements

 Victime de son succès, la PAC a entraîné la mise en place d’une agriculture productiviste et multiplié les situations de surproduction.

 Aujourd’hui, la concurrence internationale fait fluctuer les prix agricoles et le revenu moyen des agriculteurs baisse régulièrement (moins 20% à 25% en dix ans).

 La population agricole est vieillissante. De moins en moins nombreux, les agriculteurs se retrouvent à la tête d’exploitations toujours plus vastes.

II. Les espaces agricoles, entre spécialisation et mutation

1) Une spécialisation des régions agricoles

 La modernisation de l’agriculture française a entraîné une spécialisation des régions agricoles et le recul de la polyculture (association de plusieurs cultures).

 Le Bassin parisien est une région de grande culture céréalière avec de vastes exploitations très modernes. Le Bassin aquitain produit également des céréales (maïs).

 L’Ouest s’est spécialisé dans la production laitière et l’élevage intensif hors-sol (porcs et poulets). Les cultures délicates (vigne, fruits et légumes, fleurs) sont présentes dans les vallées de la Loire et de la Garonne ainsi qu’en Provence.

 Toutes ces régions sont bien intégrées à la mondialisation et exportent dans le monde entier.

 En revanche, les régions de moyenne montagne, dédiées à l’élevage bovin et ovin, sont peu insérées dans la mondialisation. Les exploitations, souvent de petite taille, se marginalisent.

2) Une mutation des modes de consommation

Mot-clé
L’agriculture raisonnée utilise moins d’engrais et de pesticides que l’agriculture traditionnelle. L’agriculture biologique n’en utilise pas.

 Rejetant une alimentation sans saveur, dont la production est souvent néfaste pour l’environnement (pollution des eaux, des sols et de l’air), les consommateurs sont de plus en plus nombreux à soutenir les expériences d’agriculture raisonnée ou d’agriculture biologique. Ils se mettent également en contact direct avec les producteurs, privilégiant les aliments locaux et les circuits courts.

 Ainsi, les espaces agricoles à l’écart de la mondialisation connaissent une certaine revitalisation grâce à la création de labels de qualité et au développement du tourisme vert.

Conclusion

Plus intégrés au complexe agroalimentaire et à la mondialisation, les espaces agricoles se sont spécialisés et les agriculteurs se sentent fragilisés. De nouveaux modes de consommation changent le paysage agricole français.