Les mobilités induisent des enjeux territoriaux et environnementaux majeurs, que les politiques d’aménagement des territoires, à de multiples échelles, tentent de prendre en compte.
I Les enjeux territoriaux
1 La continuité territoriale
La politique d’aménagement du territoire s’est le plus souvent traduite par le développement d’infrastructures de transport. Afin de garantir un développement comparable, il fallait que l’accessibilité fût équitable : c’est la continuité territoriale.
Si 98 % de la population est à moins de 50 km d’une gare TGV ou d’une autoroute, l’enclavement ou l’isolement touche toujours les espaces naturels ou ruraux, les villes petites et moyennes, la Corse et l’outre-mer.
2 La compétitivité territoriale
Les territoires les plus dynamiques ne peuvent le rester qu’à condition de renforcer leurs liaisons de haut niveau, à l’échelle européenne et mondiale.
Mais la mise en concurrence des territoires semble de plus en plus contradictoire avec le principe de continuité territoriale.
3 L’insertion européenne et mondiale
Repère
Mot cléMultimodal signifie que les transports peuvent s’effectuer selon plusieurs modes différents : route, voie ferrée, maritime…
Initialement conçus dans une logique purement nationale, les réseaux de transport français sont de plus en plus interconnectés aux réseaux européens et mondiaux, avec d’importants flux de transit. Les interfaces frontalières sont favorisées.
L’interconnexion des réseaux français et européens se fait depuis 1994 à travers le programme européen RTE-T (Réseau transeuropéen de transport) qui met en œuvre des corridors de transport multimodaux.
II Les enjeux environnementaux
1 La prise en compte du développement durable
Le développement durable est désormais systématiquement pris en compte afin de promouvoir des mobilités plus respectueuses de l’environnement.
Le consensus qui prévalait autour de l’équipement autoroutier ou aéroportuaire est désormais rompu, comme le montre l’abandon du projet de nouvel aéroport du Grand-Ouest à Notre-Dame-des-Landes.
2 Le problème de l’étalement urbain
L’étalement urbain se poursuit, entraînant des mobilités multiples entre lieux aux fonctionnalités différentes : résidence, travail, commerce, loisirs.
La voiture en assure 85 % mais cette « dépendance automobile » semble avoir trouvé ses limites : congestion, perte de temps et pollutions multiples.
3 La transition vers des mobilités « douces »
Repère
Mot cléLes mobilités douces désignent les déplacements sans énergie autre que musculaire, et par extension les mobilités non productrices de gaz à effet de serre.
Le développement des transports en commun s’est dès lors imposé (bus, tram, métro), mais aussi celui des mobilités douces (vélo, marche). Les voitures sont pénalisées : stationnement, péages urbains.
Ces mesures ne sont cependant efficaces que pour les habitants des centres-villes. Les couronnes périurbaines, trop peu denses et trop lointaines, semblent sacrifiées. La politique de transport est aussi une question sociale.
Zoom
Les corridors de transport européens
Le programme européen RTE-T comprend notamment le développement de neuf corridors de transport de dimensions continentales.