Les difficultés de la gouvernance mondiale

Signaler

Dans un monde multipolaire, devenu plus instable, et face à de nouveaux défis de plus en plus globaux, la gouvernance mondiale semble avoir de plus en plus de mal à répondre aux besoins.

I. La mise en place progressive d’une gouvernance mondiale

1) L’ONU et ses différents organes

Les missions de l’Organisation des Nations unies sont définies dans la Charte des Nations unies (1945). Le Conseil de sécurité, organe exécutif de l’ONU, peut se réunir à tout moment pour évoquer les problèmes du monde et prendre une décision pour maintenir la paix et la sécurité internationale.

L’ONU œuvre en faveur des droits de l’Homme. En 1994, elle a encouragé la fin de l’apartheid en Afrique du Sud. Elle dispose également d’agences en charge de questions spécifiques (Organisation mondiale de la santé).

L’ONU est fragilisée. Les États les plus puissants se passent de plus en plus d’elle, comme les États-Unis lors de leur intervention en Irak en 2003. Les décisions du Conseil de sécurité peuvent être bloquées par le droit de véto de l’un de ses membres.

Info

Les cinq membres permanents (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) du conseil de sécurité sont pourvus du droit de véto.

2) D’autres institutions de la gouvernance mondiale

Le G7 réunit depuis 1975 les chefs de l’État ou de gouvernement des 7 principales puissances du monde (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), qui détiennent environ 45 % de la richesse mondiale en 2019.

Le G20, qui rassemble 19 pays (G7, 10 pays émergents, Australie, Corée du Sud) et l’Union européenne, a été créé en 1999, après la succession de crises financières. Ce groupe représente 85 % du commerce mondial et les deux tiers de la population de la planète.

3) Une gouvernance économique

Le FMI (Fonds monétaire international) vise à faire respecter l’équilibre budgétaire des États. Il peut accorder des prêts à un pays en difficulté à condition que celui-ci mette en place des réformes.

L’OMC (Organisation mondiale du commerce) favorise le libre-échange. Elle dispose d’un ORD (Organe de règlement des différends) qui permet de trancher lorsque des États s’opposent sur des questions commerciales.

II. De nouveaux défis

1) Une justice internationale

La Cour internationale de Justice, a pour but de régler les conflits juridiques entre États. En 1994, elle a ainsi défini les frontières entre le Tchad et la Libye.

Parallèlement, une justice pénale internationale s’institue avec la création en 2002 de la Cour pénale internationale, chargée de juger les personnes accusées de génocide, crime contre l’humanité et crime de guerre. Cependant, certains États comme la Chine ne reconnaissent pas son autorité.

2) Les réfugiés : une préoccupation omniprésente

Le HCR (Haut-Commissariat aux réfugiés), organe de l’ONU créé en 1950, protège les réfugiés du monde entier, soit aujourd’hui près de 70 millions de personnes. Il examine les demandes d’asile et finance des interventions humanitaires.

3) La question de la protection de l’environnement

Les questions environnementales sont régulièrement évoquées dans les instances de l’ONU. Le discours de la jeune Greta Thunberg en septembre 2018 a eu un impact mondial.

L’organisation de la COP21 à Paris en 2015 a abouti à un accord important en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cependant les décisions prises sont trop peu respectées par les États.

Zoom

Des bantoustans à la fin de l’apartheid en Afrique du Sud (1994)

aad8c512-55a7-4766-8503-d028674f7f06

Les bantoustans représentés sur cette carte étaient les territoires attribués aux populations noires dans le cadre du régime d’apartheid, officiellement en vigueur en Afrique du Sud de 1948 à 1994.

La pression internationale de l’ONU et la fin de la guerre froide ont permis la libération de Nelson Mandela en 1990. Cet opposant de longue date à la ségrégation raciale a été élu président de l’Afrique du Sud en 1994 et les lois d’apartheid ont été abolies.