Les déterminants des échanges entre pays différents

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Selon les économistes classiques, les pays doivent se spécialiser dans des productions pour lesquelles ils possèdent un avantage productif ou des dotations factorielles favorables. La complémentarité de ces facteurs explique le commerce international.

I. L’avantage productif

1 ) La théorie de l’avantage absolu (A. Smith, XVIIIe siècle)

Selon Smith, un pays A possède un avantage absolu dans la production d’un bien s’il lui faut moins de travailleurs qu’un pays B pour produire ce bien.

Le pays B doit alors abandonner sa production et se consacrer à celle pour ­laquelle il a un avantage absolu. En d’autres termes, il doit se spécialiser dans cette production et acheter les biens qu’il ne produit plus.

2)  La théorie de l’avantage comparatif (D. Ricardo, XIXe siècle)

Pour Ricardo, ce sont les avantages comparatifs qui justifient le commerce international.

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L’avantage comparatif est le nom donné à l’analyse de Ricardo démontrant qu’un pays doit se spécialiser dans les secteurs où son avantage en termes de productivité est le plus grand ou son désavantage le plus faible.

Ricardo prend l’exemple d’échanges entre le ­Portugal et l’Angleterre. Le Portugal a un avantage absolu dans la production de deux biens, le drap et le vin. Selon Smith, le Portugal n’a pas intérêt à importer l’un ou l’autre de ces biens de ­l’Angleterre, où leur coût de production est plus ­élevé.

Mais pour Ricardo, le Portugal a sans doute un plus grand avantage dans l’une de ces deux productions, par exemple celle du vin. Ce pays ferait alors un meilleur usage de ses travailleurs en les mobilisant dans la production de vin. Certes les travailleurs du drap sont plus productifs au Portugal qu’en ­Angleterre, mais mobilisés dans le vin, ils seraient plus productifs encore.

Ainsi, l’efficacité de l’économie mondiale augmente si chaque pays se spécialise dans la production pour laquelle il possède le plus grand avantage comparatif.

II. Les dotations factorielles

1 ) Le modèle HOS

Si Ricardo explique les avantages compa­ratifs par les différences de productivité, le modèle HOS (Heckscher-Ohlin-Samuelson) les explique par des différences de dotations ­factorielles.

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Les dotations factorielles désignent la quantité des différents facteurs de production (travail, capital, ressources naturelles, technologies) présents dans un pays.

Les différences de coûts de production s’expliquent par l’abondance relative des facteurs de production. Ainsi, si le pétrole est abondant dans un pays, son offre sera importante et donc son prix faible.

Il est alors intéressant pour ce pays de se spécialiser dans la production de biens qui requièrent un usage intensif de pétrole, car leur coût de production sera moins élevé qu’ailleurs.

2)  Des dotations factorielles évolutives

Dans sa théorie du cycle de vie du produit, l’économiste américain R. Vernon (années 1960) montre que les pays avancés technologiquement se spécialisent dans des secteurs qui nécessitent de hautes compétences technologiques pour produire des biens innovants.

Mais des pays moins innovants finissent par acquérir la technologie nécessaire pour les produire à leur tour, accentuant ainsi la concurrence (comme les quatre dragons asiatiques dans la seconde moitié du XXe siècle). Les pays de départ finissent alors par délaisser la production et se tourner vers d’autres biens plus innovants.

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Le commerce international expliqué par les avantages comparatifs

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Source : David Ricardo, Des principes de l’économie politique et de l’impôt, chapitre VII, 1817.

La productivité du Portugal dans le vin est de 1/80 : il faut 80 travailleurs pour produire 1 unité de vin. Celle de l’Angleterre est de 1/120. Le Portugal est donc 1,5 fois plus productif que l’Angleterre dans le vin : (1/80)/(1/120) = 1,5, mais seulement 1,1 fois plus dans le drap : (1/90)/(1/100) ≈ 1,1.

Le Portugal doit donc se spécialiser dans le vin, et l’Angleterre dans le drap. Il en résulte alors une hausse de la production dans les deux pays et dans le monde (de 4 à 4,325 unités).