Les transitions démographique, économique, urbaine et environnementale en Afrique australe sont diverses et rapides. Elles sont liées au degré d’intégration de cette région à la mondialisation et à des choix politiques.
I La transition démographique et urbaine
1 Une transition démographique achevée
Il existe des disparités démographiques liées au niveau de développement : le Lesotho, le Swaziland et le Botswana ont une croissance démographique basse qui se rapproche de celle de l’Afrique du Sud. Au contraire, en Angola, au Mozambique, en Zambie et au Malawi, la croissance démographique est plus forte et l’espérance de vie est moins élevée.
Le nombre de personnes de plus de 65 ans augmente dans les pays où l’IDH est le plus élevé : 5,3 % de la population aujourd’hui contre 3,7 % en 1960 en Afrique du Sud. Ce vieillissement reste pourtant lent en comparaison de celui des pays du Nord.
2 Une transition urbaine en cours
Repère
Mot cléLa transition urbaine est le passage d’une société majoritairement rurale à une société majoritairement urbaine. Elle s’accompagne d’une transformation des territoires.
Avec 48 % d’urbains, l’Afrique australe se distingue par son nombre important de métropoles. L’Afrique du Sud et le Botswana sont les seuls pays où le taux d’urbanisation est supérieur à 50 %.
L’exode rural a entraîné l’étalement des grandes métropoles (Johannesburg), l’augmentation des bidonvilles et une densification des townships (Zimbabwe). Aujourd’hui, les villes moyennes sont les plus attractives.
L’organisation urbaine en Afrique du Sud, au Zambie, en Namibie et au Zimbabwe reflète le passé ségrégationniste : le quartier européen, le quartier non blanc, le centre commerçant et la zone industrielle séparent les hommes et les activités. Dans chaque quartier, la discrimination dépend aussi des revenus.
Les villes d’Afrique australe souffrent encore du manque de logements, d’emplois, de services urbains et d’infrastructures, même si de nouveaux quartiers, des centres commerciaux modernes, des hôtels (financés par la Chine) se développent dans les grandes métropoles (shopping mall de Maputo).
II La transition économique et environnementale
1 Une lente transition économique
L’économie de l’Afrique australe reste dominée par le complexe minéralo-énergétique. Néanmoins, le secteur des services se développe : tourisme, information, mais surtout exportation des richesses minières.
Les États d’Afrique australe veulent attirer les investissements étrangers et promettent une meilleure redistribution des richesses à leurs populations. Ils mettent en avant une « Renaissance africaine » et l’augmentation de leurs classes moyennes (Black Diamonds en Afrique du Sud). Ils développent un réseau routier et ferroviaire à l’échelle du sous-continent (les corridors) pour faciliter leur insertion à la mondialisation.
Cependant, d’un point de vue économique, l’Afrique australe reste divisée :
– l’Afrique australe intégrée à la mondialisation, dont les exportations reposent sur plusieurs ressources minières : Afrique du Sud, Namibie et Zimbabwe ;
– l’Afrique australe « fragile », dont la richesse repose sur une ou deux ressources : Angola (pétrole), Zambie (cuivre-cobalt), Mozambique (charbon, gaz), Botswana (diamant), Lesotho (eau). L’économie de ces pays reste primaire et l’endettement (Mozambique) fragilise la croissance.
2 Une transition environnementale à concilier avec le développement
L’Afrique australe crée de nombreux espaces protégés afin de préserver la biodiversité : parcs naturels, réserves, aires marines protégées. Mais certains sont des « parcs de papier » se réduisant simplement à un statut et à des limites sur une carte.
La protection de l’environnement se heurte à la question du développement. Les espaces protégés entrent en concurrence avec les activités agricoles ou extractives.