Des flux migratoires complexes

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L’Afrique australe est devenue une terre d’exil, de transit et d’installation pour de nombreux migrants, mais aussi une terre d’accueil pour de nombreux touristes. Ces mouvements migratoires créent des inégalités territoriales.

I D’importantes migrations interrégionales

1 Des migrations et des mobilités anciennes

L’Afrique du Sud et le Botswana ont longtemps attiré les populations africaines pour leurs ressources minières, essentiellement venues du Mozambique et du Malawi, le temps d’un contrat de travail.

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À l’inverse des migrations, les déplacements de population s’effectuent à l’intérieur d’un pays, qu’ils soient volontaires ou forcés.

Jusqu’en 1991, les mobilités internes en Afrique du Sud étaient particulièrement importantes : dans les années 1950, les autorités ont créé des lotissements locatifs proches des centres miniers et urbains, les townships, pour la main-d’œuvre noire. Puis, dans les années 1970, de nombreux habitants des townships, sans contrat de travail, ont été déportés dans les bantoustans, en zone rurale, donnant lieu à d’importants déplacements de population.

2 L’attractivité de l’Afrique du Sud et la persistance de la xénophobie

Les mouvements migratoires se sont accentués ces dernières décennies : la fin de l’Apartheid, l’augmentation de la pauvreté et les conflits ont poussé les migrants des pays voisins vers l’Afrique du Sud. Ces migrants sont en général plus qualifiés que la moyenne des habitants du pays d’accueil.

Avec 3,15 millions d’immigrés, l’Afrique du Sud est aujourd’hui le pays d’Afrique qui en compte le plus. Les migrants entrent avec un visa touristique ou illégalement, avant de demander le statut de réfugié.

En Afrique du Sud, la xénophobie à l’égard des nouveaux immigrés – qui ne parlent pas les langues de la région – est grande. Des émeutes se sont multipliées à Johannesburg et Durban envers les populations indienne, mozambicaine et zimbabwéenne depuis 2008.

3 De nouvelles migrations temporaires

L’augmentation du nombre de demandeurs d’asile en Afrique du Sud a entraîné l’apparition de « zones d’attente » à ses frontières : la Zambie, le Malawi, le Zimbabwe et le Mozambique sont devenus des pays d’accueil temporaires.

L’Afrique du Sud et le Botswana sont devenus des destinations de transit vers le Royaume-Uni, les États-Unis ou le Canada pour les Congolais et les Somalis. Ces migrants temporaires restent dans le pays d’accueil pour travailler et se constituer une épargne qui financera leur voyage.

II L’Afrique australe dans les migrations internationales

Les mouvements migratoires partant d’Afrique australe sont principalement dirigés vers les pays du Nord comme le Royaume-Uni, l’Australie, le Canada et les États-Unis. L’Afrique du Sud, le Botswana et la Namibie subissent aujourd’hui une fuite de leurs ressources humaines qualifiées – ou « fuite des cerveaux ».

Jusqu’en 1991, le sud de l’Afrique australe n’était pas une terre d’accueil en dehors d’une immigration « blanche et protestante » encouragée par les gouvernements sud-africain et namibien. Aujourd’hui, ces pays accueillent à nouveau des diasporas indienne, pakistanaise, israélienne, russe et surtout chinoise.

L’Afrique australe est devenue une destination touristique de choix : elle accueille environ 30 millions de touristes par an, venus surtout des pays du Nord, notamment dans les grands parcs et les réserves naturelles : parc Kruger en Afrique du Sud, circuits et safaris en Namibie, Victoria Falls entre la Zambie et le Zimbabwe, delta de l’Okavango au Botswana (inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité en juin 2014).

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L’origine des migrants en Afrique du Sud

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L’immigration légale en Afrique du Sud a quadruplé depuis 1991. L’Afrique du Sud est devenue une destination de recours en cas de crise pour de nombreux pays d’Afrique centrale et orientale alors qu’il y a encore 25 ans, le « pays de l’Apartheid » ne figurait pas dans les destinations envisagées.