Les congruences

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I. Définition

Soit n n un entier naturel supérieur ou égal à 2, et a,b a, b deux entiers relatifs.

On dit que a a et b b sont congrus modulo n n si, et seulement si, a a et b b ont le même reste dans la division par n n .

On note alors : abmodn a \equiv b \mod n ou ab(n) a \equiv b (n) ou ab[n] a \equiv b [n] .

Exemples

\circ\quad 57=7×8+1 57 = 7 \times 8 + 1 et 15=7×2+1 15 = 7 \times 2 + 1 , donc 5715[7] 57 \equiv 15 [7] .

\circ\quad 41=9×4+5 41 = 9 \times 4 + 5 et 4=9×(1)+5 -4 = 9 \times (-1) + 5 , donc 414[9] 41 \equiv -4 [9] .

Remarques

\circ\quad Un nombre est congru à son reste dans la division euclidienne par n n :
20199[10] 2019 \equiv 9 [10] ,
171[4] 17 \equiv 1 [4] .

\circ\quad La parité s’exprime par :
x0[2] x \equiv 0 [2] si x x est pair,
x1[2] x \equiv 1 [2] si x x est impair.

\circ\quad n n est un diviseur de a a si, et seulement si, a0[n] a \equiv 0 [n] .

II. Propriété : Relation d’équivalence

La congruence est une relation d’équivalence, c’est-à-dire que pour tous entiers a,b,c a, b, c :

\circ\quad Réflexivité : aa[n] a \equiv a [n] .

\circ\quad Symétrie : Si ab[n] a \equiv b [n] , alors ba[n] b \equiv a [n] .

\circ\quad Transitivité : Si ab[n] a \equiv b [n] et bc[n] b \equiv c [n] , alors ac[n] a \equiv c [n] .

Théorème

Soit n n un entier naturel tel que n2 n \geq 2 , et a,b a, b deux entiers relatifs.

ab[n]ab0[n] a \equiv b [n] \Leftrightarrow a - b \equiv 0 [n] .

Théorème

Soit n n un entier naturel tel que n2 n \geq 2 , et a,b a, b deux entiers relatifs.

ab[n]ab0[n] \boxed{a \equiv b [n] \Leftrightarrow a - b \equiv 0 [n]}

Démonstration

On démontre l’équivalence par double implication.

\Rightarrow Supposons que ab[n] a \equiv b [n] .

Il existe alors deux entiers relatifs q q et q q' tels que :

a=nq+r a = nq + r
b=nq+r b = nq' + r avec 0 \leq r < n .

Par soustraction terme à terme :

ab=nqnq=n(qq) a - b = nq - nq' = n(q - q') .

Donc (ab) (a - b) est un multiple de n n , d’où ab0[n] a - b \equiv 0 [n] .

\Leftarrow Réciproquement, supposons que ab0[n] a - b \equiv 0 [n] , donc il existe un entier relatif k k tel que : ab=kn a - b = k n .

La division euclidienne de a a par n n donne :

a=nq+r a = nq + r avec 0 \leq r < n .

On a donc :

nq+rb=knb=knnqrb=(qk)n+r nq + r - b = kn \Leftrightarrow -b = kn - nq - r \Leftrightarrow b = (q - k)n + r .

Ce qui entraîne : ab[n] a \equiv b [n] .

Théorème

Soit n n un entier naturel (n2 n \geq 2 ) et a,b,c,d a, b, c, d des entiers relatifs vérifiant :

ab[n] a \equiv b [n] et cd[n] c \equiv d [n] .

La relation de congruence est compatible avec :

\circ\quad L’addition :
a+cb+d[n] a + c \equiv b + d [n] .

\circ\quad La multiplication :
acbd[n] ac \equiv bd [n] .

\circ\quad Les puissances :
akbk[n] a^k \equiv b^k [n] , pour tout kN k \in \mathbb{N} .

III. Exemples rédigés et méthodes

1.1. Utiliser un tableau de congruence.

Déterminer les restes de la division euclidienne pour nNn \in \textbf{N} de 3n3^n par 7.


Il est bon de rappeler que pour tout xZx \in \textbf{Z}, rr est le reste de la division euclidienne de xx par 7 si r{0;1;2;3;4;5;6}r \in \lbrace 0 ; 1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 5 ; 6 \rbrace et xr [7]x \equiv r~[7]
On dresse le tableau qui permet de montrer les restes modulo 7 des premières puissances de 3 :

303^0

313^1

323^2

333^3

343^4

353^5

363^6

1

3

2

6

4

5

1

Pour tout kNk \in \textbf{N}, 36k(36)k1 [7]3^{6k} \equiv (3^6)^k \equiv 1~[7]
Soit nNn \in \textbf{N}, il existe (q ;r)N×N(q~;r) \in \textbf{N} \times \textbf{N} tel que n=6q+rn = 6q + r avec 0 \leq r < 6
r{0;1;2;3;4;5}r \in \lbrace 0 ; 1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 5 \rbrace
et comme 3n=36q+r=(36)q×3r3^n = 3^{6q+r} = (3^6)^q \times 3^r, on a :
3n3r[7]3^n \equiv 3^r [7]
Si n=6qn = 6q, on a : 3n1(7)3^n \equiv 1(7) : le reste est 1.
Si n=6q+1n = 6q + 1, on a : 3n3(7)3^n \equiv 3(7) : le reste est 3.
Si n=6q+2n = 6q + 2, on a : 3n2 (7)3^n \equiv 2~(7) : le reste est 2.
Si n=6q+3n = 6q + 3, on a : 3n6 (7)3^n \equiv 6~(7) : le reste est 6.
Si n=6q+4n = 6q + 4, on a : 3n4 (7)3^n \equiv 4~(7) : le reste est 4.
Si n=6q+5n = 6q + 5, on a : 3n5 (7)3^n \equiv 5~(7) : le reste est 5.

2.2. Déterminer un reste dans une division euclidienne

Déterminer le reste de la division euclidienne par 7 de 151520001515^{2000}

Solution :
1515=7×216+31515 = 7 \times 216 + 3, donc 15153 (7)1 515 \equiv 3~(7).
Donc, pour tout nN,1515n3nn \in \textbf{N} , \, \, 1515^n \equiv 3^n
Pour n=2000n = 2000, on effectue la division euclidienne de 2000 par 6 : 2000=6×333+22 000 = 6 × 333 + 2.
Précédemment, on a vu que 320002 (7)3^{2000} \equiv 2~(7)
Donc 151520002 (7)1515^{2000} \equiv 2~(7)
Le reste de la division euclidienne de 151520001515^{2000} par 7 est 2.