L’inventeur du Web met en garde contre les dérives
Le grand public ne connaît pas vraiment Tim Berners-Lee. Pourtant, ce scientifique britannique [...] est bel et bien le « papa » du World Wide Web (enfanté au CERN de Genève en 1990, avec Robert Cailliau). [...]
Trois motifs d’inquiétude
Sir Berners-Lee redoute principalement trois évolutions. D’abord, la perte de contrôle de nos données personnelles ; on ne sait pas comment elles sont utilisées ni conservées. Des gouvernements pourraient s’en servir pour contrôler la population, estime-t-il.
Ensuite, la désinformation. C’est le problème des fake news (fausses nouvelles) mises au jour avec l’élection de Donald Trump. Elles sont diffusées abondamment par toutes sortes de groupuscules qui tentent de manipuler les esprits.
Enfin, corollaire des deux précédents points, la « publicité politique » est le troisième motif d’inquiétude de Tim Berners-Lee. Aujourd’hui, on peut personnaliser à l’extrême les messages politiques pour dire aux gens ce qu’ils ont envie d’entendre en ignorant tout le reste. Là encore, on a pu le voir durant la campagne présidentielle américaine où il y a eu jusqu’à 50 000 messages politiques différents par jour sur Facebook, adaptés spécifiquement à des publics distincts.
Source: Radio France Jérôme Colombain, France Info, 14 mars 2017.
L’accès au Web : trop de disparités
[...]
Or, comme le pointait déjà son rapport de janvier dernier consacré à la dématérialisation, cette dernière, bien que source de simplification et de modernisation, « sert aussi trop souvent de palliatif à une réduction des guichets d’accueil du public guidée par une logique budgétaire ».
Plus de 7,5 millions de personnes sont privées en France d’une couverture internet de qualité. « Le manque de formation (presque une personne sur deux trouve difficilement une information administrative sur Internet) contribue à un abandon des démarches administratives de la part d’une partie de la population qui se trouve exclue de fait de l’accès à ses droits. »
Le Défenseur des droits préconise donc qu’une partie des gains tirés de la dématérialisation soient utilisés par l’État pour accompagner certains publics éloignés du numérique. Il recommande également de conserver plusieurs canaux de communication, dont au moins un humain.
Source: Laura fernandez Rodriguez, , 12 mars 2019.
Le Web grand pollueur
Le monde célèbre ce mardi 12 les 30 ans d’une invention révolutionnaire : le Web. Mais cette création qui a pris très rapidement une ampleur considérable dans la vie de milliards d'êtres humains est aussi particulièrement polluante.
[...] En effet si Internet était un pays, il serait le troisième plus gros pollueur mondial En 2018. 54 % de la population mondiale avait accès à Internet et le chiffre augmente chaque année : la pollution générée n'est donc pas non plus en passe de baisser.
L’économie numérique est par exemple la plus énergivore en CO, selon Édouard Nattée. PDG de Foxintelligence. Cette société française a créé une application permettant de supprimer les mails inutiles. Internet pollue ainsi 1.5 fois plus que le transport aérien selon le chef d’entreprise [...].
Les data centers, qui permettent de stocker et gérer des informations et qui sont d'immenses espaces qui font plusieurs fois la taille d'un terrain de football et pour lesquels il y a des milliers et des milliers de serveurs », fonctionnent 24 heures sur 24.
Les réseaux qui permettent de faire circuler les informations sont eux aussi particulièrement gourmands en énergie.
Pour Édouard Nattée : « un mail c’est à peu près l’équivalent d'un sac en plastique ».
Mais les usagers d'Internet ne sont pas encore très sensibilisés à cette pollution « invisible ». Pourtant, il suffirait de certains gestes simples. Car s'il est impossible à petite échelle d'agir directement sur les data centers, il n’y a rien de plus simple que de supprimer ses mails inutiles, de se désabonner de certaines newsletters ou encore d’éteindre complètement son ordinateur.
« Ce n’est pas tant le fait de recevoir un mail qui génère de la consommation électrique ; ce qui est vraiment polluant, c’est le fait de le conserver. » Les géants du net se sont quant à eux engagés à viser le 100 % d'énergies renouvelables. Google par exemple est alimenté à 50 % par de l'énergie « propre ».
Source: www.francesoir.fr, le 12 mars 2019
Pistes de recherches
Jeu de rôle < 1 >
- Rôle 1 : Vous affirmez savoir distinguer le vrai du faux circulant sur le Web et conserver un esprit critique.
- Rôle 2 : Vous défendez le point de vue selon lequel il est impossible de ne pas être manipulé par tout ce qui est diffusé sur le Web.
Document < 2 > Réalisez un document destiné à sensibiliser vos camarades sur les bonnes pratiques à adopter pour être moins consommateurs d’énergie quant à l’utilisation du Web et d’Internet.
Discussion < 3 > Organisez un débat autour des enjeux démocratiques du Web.