Étant donné qu’une réforme du baccalauréat a été mise en place en 2019, les élèves qui obtiendront leur baccalauréat (à partir de 2021) passent des épreuves inédites !
C’est pour cela que nous te proposons cette fiche de lecture : pour t’aider dans tes révisions de l’épreuve anticipée écrite de français, qui se déroulera à la fin de ton année de Première (en juin, pendant 4 heures). Pour la voie générale, le sujet d'épreuve est un commentaire ou une dissertation ; pour la voie technologique, un commentaire ou une contraction de texte + un essai. Pour chaque voie, l'épreuve est notée sur 20 points, avec un coefficient 5.
Grâce au cours réalisé par notre professeur (voir ci-dessous), tu peux réviser plus d'éléments attendus dans ton examen lors de l’évaluation. Tu trouveras d'abord un bref résumé de l'œuvre Le Mariage de Figaro. Nous verrons aussi ce qu'il faut retenir sur l'auteur, ainsi que sur les contextes littéraire et historique de l'œuvre. Nous nous intéresserons aussi aux différentes problématiques concernant ce roman et aux passages qui, selon notre professeur, sont les plus importants à étudier, à savoir la scène d'exposition, la scène 6 de l'acte II, la scène 5 de l'acte III (la célèbre tirade de Figaro) et le fameux « God-dam » que l'on retrouve dans l'acte V, scène 3.
N’hésite pas à regarder la vidéo qui correspond aux révisions de cette œuvre : Le Mariage de Figaro, Beaumarchais : présentation de l'œuvre | Bac de français
Tu peux aussi consulter l'autre cours disponible (plus général) concernant cet ouvrage et t'entraîner avec le quiz qui lui est associé.
I. Résumé de l'œuvre
Dans Le Barbier de Séville (1775), Figaro aide le comte Almaviva à voler Rosine à son tuteur qui veut l’épouser.
Dans cette deuxième pièce, Le Mariage de Figaro ou la folle journée (1784), le comte se montre volage et entreprend de séduire Suzanne, la camériste de sa femme et la fiancée de Figaro, ce que le spectateur apprend dès le premier acte. Lorsque le valet découvre les vues du grand homme, il décide de déjouer ses plans. À l’acte II, Figaro informe la comtesse des plans de son époux et ce dernier va être manipulé tout au long de l’acte par Figaro, Suzanne et la comtesse. Marceline poursuit Figaro de ses assiduités et exige que ce dernier l’épouse. Un mystérieux rendez-vous est donné au comte qui croit ce soir-là rencontrer Suzanne. L’acte III est celui du procès et des retrouvailles : Figaro est jugé par un tribunal grotesque. Le comte décide que Figaro devra soit épouser Marceline soit la payer. Mais un coup de théâtre permet à Marceline et Figaro de se reconnaître comme mère et fils. L’acte IV est une série de quiproquos : un billet dicté à Suzanne par la comtesse est pris par Figaro pour une trahison de sa fiancée. Chérubin revient semer une forme de zizanie. L’acte V est celui de la résolution : le comte est confondu lors d’un faux rendez-vous et Figaro épouse enfin Suzanne.
II. Présentation de l'auteur
Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais est un original de la littérature. Génie de l’horlogerie, c’est en enseignant la harpe aux filles de Louis XV qu’il accède au grand monde. Petit écrivain, homme d’affaires très actif, il ne se fait pas beaucoup d’amis et vole au duc de Chaulnes sa maîtresse : la prison l’attend pour cela.
Dans le même temps, Beaumarchais entame une carrière d’agent secret pour le compte du roi. En 1776, il donne Le Barbier de Séville en cinq actes, mais c’est un échec. Il le remanie et le donne en quatre actes : c’est un succès.
Armateur, artiste, éditeur des œuvres de Voltaire, homme d’affaires, il joue sur tous les tableaux. Beaumarchais ressemble au modèle du bourgeois du XIXe siècle (ingénieux, travailleur et déjà porteur des valeurs républicaines) et cela n’est pas un hasard s’il donne en 1784 Le Mariage de Figaro, pièce qui critique la noblesse ouvertement. Cinq ans plus tard, c’est la Révolution française.
Il faut absolument appréhender cette pièce à la lumière de cette convergence historique.
III. Présentation du contexte (littéraire, culturel, etc.)
Le Mariage de Figaro est le deuxième volet d’une trilogie théâtrale ; le premier est Le Barbier de Séville et le troisième La Mère coupable. Cette trilogie s’écrit en plein Ancien Régime. Louis XV puis Louis XVI, qui finira guillotiné, se succèdent et un mouvement de contestation traverse ce siècle des Lumières qui voit émerger des idées nouvelles : égalité entre les hommes et les femmes, critique de l’esclavage et, très généralement, refus des valeurs de cet Ancien Régime où l’on naît roi ou serf sans pouvoir se sortir de sa condition. Le siècle des Lumières et ses penseurs mettent en évidence les tensions et les contradictions d’une nation qui engendrera les droits de l’Homme et du citoyen, mais qui pratique toujours la censure, le droit de cuissage et la torture.
IV. Problématique(s) majeure(s) de l'œuvre
Plusieurs problématiques traversent l’œuvre, mais l'une d'entre-elles peut être considérée comme la principale de l'ouvrage : la critique de l’Ancien Régime. Nous pouvons donc nous demander en quoi Le Mariage de Figaro consiste en une critique des valeurs de l’Ancien Régime.
Il est donc absolument essentiel de replacer cette œuvre dans le contexte qui est le sien. Interdite par Louis XVI, on prétend que ce dernier aurait dit au sujet de la pièce : « Il faudrait détruire la Bastille pour que la représentation de cette pièce ne fût pas une inconséquence dangereuse. ». La Bastille sera détruite le 14 juillet 1789 soit, six ans après la naissance de la pièce. La Révolution est un symbole mais surtout la conséquence de réflexions d’intellectuels, de juristes, de poètes ; il faut y voir la naissance du concept de la liberté et de l’individu. Ainsi la tirade de Figaro sur la destinée, acte V, scène 3, est-elle représentative de ce mouvement ?
Beaumarchais doit donc être envisagé comme un critique de l’Ancien Régime. Figaro serait-il un valet révolutionnaire ?
V. Passages phares de l’œuvre
- Scène d’exposition, acte I, scène 1 : c'est une critique du droit de cuissage.
- Acte II, scène 6 : la machination de la comtesse et Suzanne contre le comte
- Acte V, scène 3 : la tirade de Figaro sur le destin : la plus longue tirade du théâtre français
- Acte III, scène 5 : le « God-dam » de Figaro qui se raille du comte.