Le climat, enjeu des relations internationales

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La question du climat apparaît dans le débat public dans les années 1980. Depuis le sommet de Rio (1992), la plupart des États admettent la réalité du changement climatique mais s’opposent sur les éventuelles mesures.

I. L’urgence climatique

1 ) Le changement climatique : une réalité observable

La température moyenne de la Terre s’élève depuis la révolution industrielle . Le processus s’accélère et le climat devrait augmenter de 1 à 5 °C d’ici 2100.

L’origine anthropique du réchauffement est désormais admise par toute la communauté scientifique. En cause, les rejets dans l’atmosphère de gaz à effet de serre, le CO2 lié aux énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel), le méthane (CH4) issu de l’élevage, en particulier bovin, et la déforestation.

Mot-clé

L’effet de serre est un phénomène naturel de réflexion thermique qui contribue à rendre la Terre habitable en la réchauffant.

2 ) L’impact du changement climatique

La montée des eaux (20 cm depuis 1900) menace de nombreux États insulaires du Pacifique comme Tuvalu.

Les accidents météorologiques (cyclones, inondations, sécheresses) sont plus fréquents. L’ampleur des incendies ayant ravagé l’Amazonie et la Sibérie à l’été 2019, ainsi que l’Australie en 2019-2020, est sans doute en partie liée au climat.

En asséchant certaines régions, le changement climatique pourrait aussi contribuer à d’importantes migrations, sources de tensions géopolitiques.

II. Le rôle essentiel de l’ONU

1 ) Un moment fondateur : la création du GIEC

Créé en 1988 à l’initiative du météorologue suédois Bert Bolin, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) est un organe des ­Nations unies regroupant les chercheurs de 195 pays. Il a pour mission d’étudier le changement climatique et ses conséquences. Il publie un rapport tous les cinq ans.

2 ) Les accords internationaux sur le climat

Au sommet de la Terre organisé à Rio en 1992 par la CNUED (Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement), le premier rapport du GIEC sert de base à la création, en 1995, de la Conference of the Parties (COP).

Info

The Conference of the Parties (COP) désigne la commission des États signataires (les parties) de la Convention sur le changement climatique. Elle se réunit chaque année.

En 1997, la COP3 débouche sur le protocole de Kyoto. C’est le premier engagement chiffré de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

La conférence de Paris sur le climat (COP21, 2015) se termine sur un accord international visant à limiter à 2 °C le réchauffement climatique par rapport à l’ère pré-­industrielle.

III. Le climat au cœur des tensions géopolitiques

1 ) L’opposition pays riches/pays pauvres et émergents

Les « Suds » s’opposent à tout accord contraignant, y voyant une condamnation de leurs modèles démographique ou économique.

La plupart de ces États affirment leur droit au développement, considérant que la situation actuelle est de la responsabilité des seuls pays riches.

2 ) Les rivalités interétatiques autour de la question du climat

De grandes puissances, notamment les deux premiers émetteurs de gaz à effet de serre, la Chine et les États-Unis , mais aussi l’Inde ou le Brésil, soucieux de leur indépendance, sont également réticentes à tout accord contraignant.

Le changement climatique est enfin à l’origine de nouvelles rivalités géo­politiques, comme en Arctique où les pays riverains sont avides d’exploiter les ­espaces libérés par la fonte de la banquise.

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L’Antarctique : un exemple à suivre de coopération internationale ?

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Le traité de l’Antarctique, signé en 1959 par douze pays dont les États-Unis, l’URSS, la France, le Royaume-Uni, fait du continent une terre de coopération scientifique ­internationale.

Les glaces antarctiques constituent un témoignage précieux sur l’évolution du climat. C’est là également qu’a été observé, en 1985, le trou de la couche d’ozone. Causé par les CFC (chlorofluorocarbures), interdits par le protocole de Montréal (1987), celui-ci est en voie de résorption.