Cours audio - L’organisation du territoire français

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Après 1945, l’État prend conscience des grandes disparités du territoire et se lance alors dans une politique d’aménagement pour assurer un meilleur équilibre entre les territoires. Plus de 60 ans après, quel est le bilan ?

< En premier lieu, comment se manifeste la prépondérance parisienne ?

• Le poids de l’Île-de-France est démographique (plus de 18 % de la population) et économique (29 % du PIB national).
La région parisienne reste le
centre décisionnel de l’industrie française. Si le nombre d’unités de production ne cesse de diminuer, sièges sociaux et centres de recherche s’y maintiennent.
Le poids décisionnel de Paris est également
politique : capitale, Paris accueille les lieux du pouvoir, exécutif comme législatif.
La fonction
culturelle de la capitale, qui abrite universités et musées, renforce encore son pouvoir décisionnel.
Enfin, la région est une grande place
financière et le principal point d’entrée français pour les investissements étrangers.

• Afin de réduire le poids de Paris, l’État met en place, dès les années 1950, une politique de déconcentration industrielle. Huit villes sont élevées au rang de métropole d’équilibre pour y renforcer le peuplement et les activités économiques et culturelles.

• Mais le poids de la région parisienne demeure aujourd’hui l’un des traits marquants de l’organisation du territoire. D’autant que, dans le cadre de la mondialisation, il est essentiel de renforcer la compétitivité des territoires : cela s’applique à Paris dont on développe les aménagements internationaux, lignes à grande vitesse ou hub de Roissy.

< Quels sont les autres espaces dynamiques ?

• En premier lieu, les  arcs Sud et Ouest. Structurés par des métropoles régionales, ils ont bénéficié de la politique de déconcentration parisienne, mais surtout ils ont vu leur poids démographique, industriel et économique augmenter. Ces régions offrent un cadre de vie agréable, susceptible d’attirer une main-d’œuvre jeune et qualifiée, notamment près des technopôles.

• La majorité des littoraux français sont investis par le tourisme, avec 30 millions d’estivants annuels. D’autres littoraux doivent leur dynamisme aux activités industrielles, telles les ZIP de Dunkerque, Le Havre ou Fos-sur-Mer.

• La construction européenne a favorisé également l’essor des régions frontalières du Nord et de l’Est. Elles bénéficient d’investissements étrangers : c’est le cas des entreprises Sony en Alsace ou Toyota à Onnaing, dans le Nord. Le travail frontalier est facilité par des transports à l’échelle européenne et fait baisser le chômage de ces régions en crise. Enfin, ces régions bénéficient de dotations financières de l’UE, dans le cadre des programmes de coopération transfrontalière.

< Qu’en est-il des espaces moins dynamiques ?

• Ces espaces, qui vont des Ardennes aux Pyrénées, forment ce qu’on appelle la « diagonale du vide ». La faiblesse de ces régions est démographique et économique : ainsi l’Auvergne et la Champagne-Ardennes ne représentent chacune que 2 % de la population et du PIB national.

• Pour pallier ces difficultés, ces régions bénéficient d’aides financières de l’UE, de l’État et des collectivités territoriales. En 2005, la politique des pôles d’excellence rurale est lancée, visant à soutenir des projets innovants, créateurs d’emplois en milieu rural.

< Concluons.

Plusieurs régions dynamiques se dégagent : la région parisienne, les arcs Sud et Ouest, les littoraux et les régions frontalières. D’autres régions sont en perte de vitesse : la diagonale du vide, des Ardennes aux Pyrénées.