L’environnement aux États-Unis : le rôle de l’État fédéral

Signaler

Un États-unien pollue 30 % de plus qu’un Européen. Les États-Unis furent pourtant parmi les premiers à se soucier d’environnement. La volonté de protéger la nature a néanmoins toujours dû composer avec la contrainte de l’exploitation économique.

I. La nature, lieu de l’identité états-unienne

1)  La nature états-unienne : un patrimoine national

Sous l’influence du romantisme européen, la sensibilité environnementale apparaît aux États-Unis au début du XIXe siècle avec des peintres comme George Catlin ou l’ornithologue français Jean-Jacques Audubon.

La nature américaine inspire le premier courant philosophique états-unien, le transcendantalisme de Ralph Waldo Emerson et Henry David Thoreau. Pour ces philosophes, la nature américaine, grandiose et immense, est le trésor qui distingue les États-Unis de l’Europe.

2)  La Wilderness, symbole des États-Unis

La Wilderness, c’est la nature sauvage, vierge de toute influence humaine. Patrimoine à préserver pour les uns, elle est aussi pour le pionnier le lieu d’un accomplissement où, à force de courage et de travail, il « civilise » les espaces « sauvages ».

Lieu de l’identité américaine, la Wilderness est popularisée par le western, en particulier ceux de John Ford magnifiant les paysages désolés et magnifiques de Monument Valley.

II. Préserver ou conserver ?

1)  Préservationnisme ou conservationnisme : deux notions contradictoires

Le préservationnisme, dont l’Écossais John Muir (1838-1914) fut un des pionniers, postule que la nature a une valeur intrinsèque et doit être protégée de l’Homme.

Le conservationnisme estime aussi qu’il faut protéger la nature, non pour sa valeur esthétique ou morale, mais parce qu’elle constitue un réservoir de ressources à gérer rationnellement. Gifford Pinchot est le principal défenseur de cette vision utilitariste de la nature.

Mini bio

dd15e4f9-436a-499e-af54-cb1d5a705bb2

Après des études à l’école des Eaux et Forêts de Nancy, Gifford Pinchot (1865-1946) joue un rôle majeur dans la protection des forêts des États-Unis. Ami du président Theodore Roosevelt, il devient en 1905 le premier directeur du Service fédéral des Forêts.

2)  La protection de la nature : le rôle central de l’État fédéral

Deux lois fédérales sont à l’origine du premier parc naturel de l’histoire dans la vallée de Yosemite en Californie (1864) et du premier parc national, le ­Yellowstone (1872). En 1903, le président Theodore Roosevelt crée l’Arctic ­National Wildlife Refuge en Alaska.

Les années 1960-1970 sont marquées par de multiples lois environnementales. Votée en 1970, la loi nationale sur l’environnement impose pour tout projet d’aménagement une étude préalable sur l’impact écologique.

III. Une mise en valeur peu respectueuse de l’environnement

1 ) Transformer la nature pour mieux l’exploiter

La mise en valeur du territoire états-unien fut et demeure peu respectueuse de l’environnement. Ainsi, l’exploitation agricole des Grandes Plaines s’est traduite par une destruction des sols. Dans le domaine minier, la plupart des exploitations se font à ciel ouvert.

2)  Les menaces accrues contre l’environnement

La pression sur la Wilderness est de plus en plus en forte. L’exploitation des gaz de schiste, en plein essor, est écologiquement catastrophique. La croissance ­urbaine menace des espaces protégés (ex. : parc naturel des Everglades en ­Floride).

Donald Trump se distingue par son désintérêt des questions écologiques. Il a ainsi autorisé, en septembre 2019, des forages pétroliers et gaziers dans l’Arctic National Wildlife Refuge.