Légende de la leçon
Vert : définitions
Introduction
L’autorité de la parole se fonde sur la capacité à argumenter. Or, l’argumentation peut être logique ou fallacieuse. Certaines paroles prennent l’apparence d’arguments logiques tout en étant des sophismes, autrement dit des arguments faux. Savoir discerner les arguments permet de vérifier ce sur quoi se fonde l’autorité d’un orateur.
Objectifs : Cette leçon vise à définir différents types d’argumentation et à distinguer l’argumentation logique de l’argumentation fallacieuse.
I. Les arguments logiques
La logique est la science qui a pour objet les procédés du raisonnement, dont l’induction et la déduction.
1) L’induction
L’induction est un procédé de raisonnement qui permet de passer de cas particuliers à la formulation d’une loi générale. Par exemple : « L’eau et le lait se congèlent sous l’action du froid, donc tous les liquides doivent se congeler. »
Exemple de sophisme qui prend l’apparence de l’induction : « Paul a guéri un malade, donc, il est bon médecin. Paul est bon médecin, donc, il guérira cet autre malade. »
2) La déduction
La déduction est un procédé de raisonnement qui permet de conclure une affirmation à partir d’hypothèses. Par exemple, avec les hypothèses « tout corps céleste qui émet de la lumière est une étoile » et « le soleil est un corps céleste qui émet de la lumière », on peut déduire que « le soleil est une étoile ».
II. Sophismes
Il existe de nombreuses catégories de sophismes, mais nous en retiendrons deux ici.
1) Argument d’autorité
L’argument d’autorité permet de se référer à une personnalité connue ou historique pour renforcer sa thèse. C’est un procédé très courant, qui n’épargne pas les leçons ! Par exemple, un argument d’autorité consisterait à dire : « Comme le dit Aristote, il faut respecter la parole des philosophes antiques. » L’argument d’autorité n’a aucune valeur logique.
2) Argument ad hominem
L’argument ad hominem consiste, pour contredire une thèse, à s’attaquer non à la thèse elle-même mais à la personne qui la formule. Cet argument cible souvent l’apparence physique, l’âge, l’orientation religieuse ou sexuelle de la personne. Il est souvent un aveu d’impuissance.
Un exemple célèbre d’argument ad hominem est l’attaque que le philosophe Voltaire (1694-1778) fait à l’encontre de Rousseau (1712-1778) lorsqu’il lui demande comment il a pu écrire un livre sur l’éducation idéale (Émile ou De l’éducation) tout en abandonnant lui-même « ses trois enfants ». Voltaire détourne ainsi l’attention en relevant un abandon qui peut être moralement répréhensible, mais il ne revient pas sur les thèses avancées par Rousseau.