La variance d’une variable aléatoire mesure sa dispersion autour de son espérance. L’inégalité de Bienaymé-Tchebychev et toutes les inégalités de concentration apportent des précisions sur cette dispersion.
I. Inégalité de Markov
Si est une variable aléatoire à valeurs positives et si désigne son espérance, alors, pour tout réel strictement positif :
En notant l’espérance de , cette inégalité est parfois écrite sous la forme :
Pour tout réel , .
On en déduit en particulier que la probabilité que prenne une valeur supérieure ou égale au double de son espérance est inférieure ou égale à .
On en déduit en particulier que la probabilité que prenne une valeur supérieure ou égale au double de son espérance est inférieure ou égale à .
II. Inégalité de Bienaymé-Tchebychev
L’inégalité de Bienaymé-Tchebychev permet de majorer la probabilité qu’une variable aléatoire s’écarte de son espérance d’une quantité supérieure ou égale à une valeur donnée.
Si est une variable aléatoire d’espérance et de variance , alors, pour tout réel :
On peut aussi l’écrire : pour tout réel , .
III. Une inégalité de concentration pour la moyenne
Soit un entier supérieur ou égal à et un échantillon de taille d’une loi de probabilité d’espérance et de variance .
On note la moyenne de cet échantillon, c’est-à-dire .
Alors, pour tout réel :
À noter
À noter
Ce résultat est une conséquence directe de l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev et d’un résultat vu au chapitre précédent : la variance de est .
Méthode
Méthode
Définir une taille d’échantillon en fonction de la précision et du risque choisis.
Pour une certaine variété de pois de senteur, la probabilité d’obtenir une fleur blanche est égale à , la probabilité d’obtenir une fleur rose ou rouge est .
Combien faut-il observer de fleurs de cette espèce pour que la fréquence de fleurs blanches soit comprise entre et avec une probabilité supérieure ou égale à ?
Conseils
Conseils
En appelant la taille de l’échantillon, c’est-à-dire le nombre de fleurs à observer, introduisez la variable aléatoire égale à la fréquence de fleurs blanches dans un échantillon de taille et déterminez, en fonction de , l’espérance et la variance de cette variable aléatoire.
Utilisez ensuite l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev.
Solution
Soit le nombre de fleurs à observer, et les variables aléatoires donnant respectivement la fréquence et le nombre de fleurs blanches dans un échantillon de taille . On a et suit la loi binomiale .
La variance de est et celle de est .
équivaut à .
équivaut à .
On cherche donc tel que .
Cette condition équivaut à , soit :
.
Or l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev dit que, pour tout :
Or l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev dit que, pour tout :
, avec , , et , on a :
.
On cherche tel que (*) soit vérifiée, il suffit donc que vérifie , soit c’est-à-dire .
On cherche tel que (*) soit vérifiée, il suffit donc que vérifie , soit c’est-à-dire .
Si on observe au moins fleurs, la fréquence de fleurs blanches est comprise entre et avec une probabilité supérieure ou égale à .
Remarque : est la précision choisie (écart maximal par rapport à l’espérance) et est le risque choisi.
Remarque : est la précision choisie (écart maximal par rapport à l’espérance) et est le risque choisi.