Identifier la tonalité d’un texte

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Tout texte fait ressentir un type d’émotion au lecteur. Analyser la tonalité, c’est chercher à identifier la nature de cette émotion et comprendre ce qui, dans le texte, la provoque.

I. Émouvoir

À noter

Le lyrisme est emblématique de la poésie, cependant tous les poèmes ne sont pas lyriques et on peut trouver du lyrisme dans tous les autres genres.

Tonalité lyrique. Expression forte des sentiments sur des thèmes comme l’amour, la mort la nature. Le texte est à la première personne. Le lyrisme peut être déploration (lyrisme élégiaque) ou hymne joyeux.

Tonalité pathétique. Caractérise un texte qui cherche à faire ressentir au lecteur le sentiment de la pitié et de la compassion. On le reconnaît à l’expression de la souffrance physique ou morale, à des images violentes, à des invocations. Il joue sur la capacité d’identification du lecteur.

Tonalité tragique. Le héros tragique est en prise au destin ou à des forces qui le dépassent. Le lexique, noble et solennel, fait référence aux dieux, au destin, à une fatalité. Il est évidemment à l’œuvre dans les tragédies. On parle d’ironie tragique, quand le héros, cherchant à trouver une issue favorable, prend des décisions qui vont se retourner contre lui et le mènent là où le destin l’attend.

Tonalité épique. En relation avec l’épopée, c’est une narration d’épisodes guerriers, qui tend à magnifier les combats et les exploits des héros jusqu’à les diviniser. L’exemple typique est l’Iliade, d’Homère. On emploie volontiers l’hyperbole et les procédés de l’amplification.

II. Faire rire

Tonalité comique. La visée est le rire. Il joue sur le décalage entre ce qui est attendu et ce qui est produit. On le reconnaît précisément à trois types de comique : le comique de mots (jeux de mots, inventions langagières, répétitions), de gestes (gesticulations, poursuites, chutes…) et de situation (situations incongrues, quiproquos…). On le trouve dans les comédies, mais pas seulement.

Tonalité satirique. La visée est la critique. On se moque d’une catégorie professionnelle ou sociale, en la mettant en situation. Ainsi, Molière fait la satire des médecins dès qu’il en a l’occasion.

Tonalité ironique. L’ironie fait entendre le contraire de ce qui est énoncé. Jeu sur le second degré, elle suppose la complicité de l’interlocuteur qui accepte de décrypter le sens. L’ironie se définit par l’antiphrase. L’ironie peut servir une visée critique. Voltaire l’utilise beaucoup.

III. Convaincre

Tonalité didactique. Sa visée est l’enseignement, la pédagogie. On le reconnaît à une argumentation claire qui cherche à guider le lecteur dans sa compréhension. On peut trouver des impératifs et tous les modes d’expression du conseil.

Tonalité polémique. Le mot vient du grec polémos qui veut dire « guerre ». Il caractérise un débat conflictuel, une argumentation menée de manière violente. Les mots servent d’armes. On cherche l’implication du destinataire.

IV. Déstabiliser

Citation

« Le fantastique, c’est l’hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles, face à un événement en apparence surnaturel. » (Todorov)

Le fantastique. Irruption d’éléments surnaturels dans le réel. On ne sait pas si ces événements sont explicables rationnellement ou non. L’angoisse ressentie est due au doute qui est maintenu jusqu’à la fin du récit. Le lexique de l’étrangeté et de la peur est employé. Le texte est souvent à la première personne ou en focalisation interne, et le lecteur suit le narrateur dans ses doutes et ses peurs.

Le merveilleux. C’est le monde des contes de fées. Dans le monde merveilleux, il est naturel que les humains côtoient fées, ogres et animaux qui parlent… Contrairement au fantastique, le surnaturel ne provoque pas l’angoisse.