Généralités sur les interférences

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I. Définition

Interférences lumineuses :

  • Lorsque plusieurs ondes lumineuses atteignent un même point, leurs champs électriques s'ajoutent (principe de superposition).

  • En optique, on parle d'interférences lumineuses lorsque des ondes quasi-planes se superposent et qu'il n'y a pas additivité des éclairements (= puissances moyennes par unité de surface).

picture-in-textInterférence de deux ondes quasi-planes lumineuses (d'après Wikipédia, article "Interférence")

II. Conditions d'existence des interférences lumineuses

Propriété :

Pour qu'il y ait des interférences lumineuses, il faut que :

  • Les ondes soient synchrones, c'est-à-dire ont la même fréquence ;

  • Il y ait cohérence temporelle : la différence de phase entre les ondes qui interfèrent en un point donné doit être indépendante du temps ;

  • Assez souvent la cohérence spatiale est nécessaire : les différents atomes d'une source émettent des vibrations non déphasées aléatoirement les unes par rapport aux autres (ce qui est le cas pour un laser par exemple).

III. Type de dispositifs utilisés pour les interférences à deux ondes

  • Pour obtenir 22 ondes synchrones avec une cohérence temporelle, on fait interférer 22 ondes issues du même point source SS après dédoublement de faisceau : on obtient ainsi 22 sources secondaires synchrones cohérentes S1S_1 et S2S_2.

  • Ces sources secondaires peuvent être dans le dispositif ou être les images de SS par le dispositif.

  • On utilise 22 types de dispositifs :

    \circ\quad Le dispositif à division de front d'onde, qui permet une division géométrique du faisceau , tel que les trous d'Young ;

    \circ\quad Le dispositif à division d'amplitude, qui permet une division énergétique du faisceau grâce à des lames semi-réfléchissantes (hors programme).

  • Quel que soit le dispositif, il y a des interférences partout où les faisceaux issus de S1S_1 et S2S_2 se recouvrent (= les ondes se superposent) : on dit que les interférences sont non localisées. Plus exactement, elles sont localisées dans un volume appelée champ d'interférences. On appelle aussi champ d'interférences l'intersection de ce volume et de l'écran avec lequel on les observe.

IV. Superposition de deux ondes planes synchrones et cohérentes

1. Cas général

  • On suppose que 22 vibrations lumineuses synchrones et cohérentes arrivent en MM par 22 chemins différents (par exemple issues des deux sources secondaires S1S_1 et S2S_2 précédemment évoquées) :

    \circ\quad s1(M,t)=A1cos(Φ1(M)ωt)s_1 (M,t) = A_1\cdot \cos(\Phi _1(M) - \omega\cdot t) ;

    \circ\quad s2(M,t)=A2cos(Φ2(M)ωt)s_2 (M,t) = A_2\cdot \cos(\Phi _2(M) - \omega\cdot t).

  • D'après le principe de superposition, la vibration résultante est :

s(M,t)=s1(M,t)+s2(M,t)s(M,t) = s_1 (M,t) + s_2 (M,t)

s(M,t)=A1cos(Φ1(M)ωt)+A2cos(Φ2(M)ωt)\Leftrightarrow s(M,t) = A_1 \cdot \cos(\Phi_1(M) - \omega \cdot t) + A2 \cdot \cos(\Phi _2(M) - \omega \cdot t)

  • Déphasage entre deux ondes :

    On définit le déphasage entre les 2 ondes qui arrivent en MM par :

ΔΦ(M)=Φ2(M)Φ1(M)\boxed{\Delta \Phi(M) = \Phi_2 (M) - \Phi_1 (M)}

2. Cas de deux ondes de même amplitude

  • Les deux vibrations lumineuses ci-dessus deviennent (A1=A2=AA_1 = A_2 = A) :

\circ\quad s1(M,t)=Acos(Φ1(M)ωt)s_1 (M,t) = A \cdot \cos(\Phi _1(M) - \omega\cdot t) ;

\circ\quad s2(M,t)=Acos(Φ2(M)ωt)s_2 (M,t) = A \cdot \cos(\Phi _2(M) - \omega\cdot t).

  • D'après le principe de superposition, la vibration résultante est :

s(M,t)=s1(M,t)+s2(M,t)s(M,t) = s_1 (M,t) + s_2 (M,t)

s(M,t)=Acos(Φ1(M)ωt)+Acos(Φ2(M)ωt)\Leftrightarrow s(M,t) = A\cdot\cos(\Phi_1(M) - \omega\cdot t) + A\cdot\cos(\Phi_2(M) - \omega\cdot t)

  • Premier cas : si Φ1(M)=Φ2(M)=Φ(M)\Phi_1(M) = \Phi_2(M) = \Phi(M) (= les deux ondes sont en phase) :

    s(M,t)=Acos(Φ(M)ωt)+Acos(Φ(M)ωt)s(M,t) = A\cdot\cos(\Phi(M) - \omega\cdot t) + A\cdot\cos(\Phi(M) - \omega\cdot t)

    s(M,t)=2Acos(Φ(M)ωt)\Leftrightarrow \boxed{s(M,t) = 2A\cdot\cos(\Phi(M) - \omega\cdot t)}


    Propriété :

    \circ\quadSi les deux ondes sont en phase en un point MM alors l'amplitude de la vibration résultante en ce point est maximale et égale à 2A2A.

    \circ\quad On dit alors que les ondes interfèrent de façon constructive :

    ΔΦ(M)=Φ2(M)Φ1(M)=0  (mod 2π)\boxed{\Delta \Phi(M) = \Phi_2(M) - \Phi_1(M) = 0 ~~ (\text{mod} ~ 2\pi)}

  • Deuxième cas : si Φ2(M)=Φ1(M)+π\Phi_2(M) = \Phi_1(M) + \pi (= les deux ondes sont en opposition de phase) :

    s(M,t)=Acos(Φ1(M)ωt)+Acos(Φ1(M)+πωt)s(M,t) = A\cdot\cos(\Phi_1(M) - \omega\cdot t) + A\cdot\cos(\Phi_1(M) + \pi - \omega\cdot t)

    s(M,t)=Acos(Φ1(M)ωt)+Acos(Φ1(M)ωt+π)\Leftrightarrow s(M,t) = A\cdot\cos(\Phi_1(M) - \omega\cdot t) + A\cdot\cos(\Phi_1(M) - \omega\cdot t + \pi)

    or, d'après la trigonométrie, cos(α+π)=cos(α)\cos(\alpha + \pi)= - \cos(\alpha), donc :

    s(M,t)=Acos(Φ1(M)ωt)Acos(Φ1(M)ωt)=0s(M,t) = A\cdot\cos(\Phi_1(M) - \omega\cdot t) - A\cdot\cos(\Phi_1(M) - \omega\cdot t) = 0


    Propriété :

    \circ\quad Si les deux ondes sont en opposition de phase en un point MM alors l'amplitude de la vibration résultante en ce point est minimale et égale à 00.

    \circ\quad On dit alors que les ondes interfèrent de façon destructive :

    ΔΦ(M)=Φ2(M)Φ1(M)=π  (mod 2π)\boxed{\Delta \Phi(M) = \Phi_2(M) - \Phi_1(M) = \pi ~~ (\text{mod} ~ 2\pi)}

picture-in-textInterférences constructives et destructives (d'après Wikiversité, article "Interférence/Généralités")

3. Franges d'interférence

  • Lorsque deux ondes planes synchrones et cohérentes interfèrent (= se superposent), on observe des lignes d'amplitudes maximales (lignes blanches) où alternent des zones sombres et brillantes avec un contraste maximal (et qui se déplacent le long de cette ligne au cours du temps) et des lignes de contraste quasi-nul (d'amplitudes minimales, uniformément grise, représentées par une ligne noire) sur lesquelles la vibration lumineuse est nulle quel que soit tt.

  • Ces lignes sont appelées franges d'interférence.

  • Remarque : lorsqu'on augmente la fréquence (donc pour des vibrations lumineuses de longueur d'onde plus petite), le nombre de franges augmente.

= Merci à gbm pour avoir contribué à l'élaboration de cette fiche =