Fiche sur la liberté

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Introduction

La liberté est sans doute l’une des notions qui « parlent » le plus à tout un chacun, car très existentielle et concrète : nous avons tous un point de vue à ce sujet. Cette notion a trait à deux grands pans de réflexion des programmes de philosophie en terminale, l’existence humaine et la culture d’une part, la morale et la politique, d’autre part.

I. Définition de la notion

Être libre, c’est agir en l’absence de contraintes. On parle de libertés à tous niveaux : de mouvement, de pensée, de choix, d’expression, d’idéologie… La liberté équivaut ainsi à l’indépendance (agir sans l’influence de personne) voire à l’autonomie (se donner à soi-même ses propres lois).

La liberté a d’abord une résonance métaphysique : est-on vraiment libre ou avons-nous un destin ? Sommes-nous soumis à un quelconque déterminisme (lois de la nature, lois divines, par exemples) ou en sommes-nous détachés, errant comme bon nous semble ?

La liberté a ensuite une résonance psychologique : si j’agis par conscience, alors oui, je suis libre. En revanche, si j’agis parce qu’un inconscient me meut et que j’obéis à ses pulsions, je ne le suis plus puisque je ne suis plus maître de mes décisions et de mes actions. Je suis alors la marionnette d’un scénario dont je ne suis pas l’auteur.

La liberté, dans l’histoire de la philosophie, est souvent vue de manière spirituelle : je suis libre si mon esprit prend le dessus sur le corps et ses pulsions, si c’est bien moi qui décide et que je n’obéis pas seulement à mes instincts. Ceci rejoint l’idée de liberté de conscience.

Enfin, la liberté a une résonance sociale et politique : ma liberté s’arrêtant là où commence celle des autres. Je suis bien obligé de restreindre ma liberté individuelle pour protéger les droits d’autrui, qui font de même pour respecter mes droits. La liberté collective ainsi mise en œuvre est alors d’un degré supérieur aux diverses libertés intellectuelles, au sens où elle participe de la paix sociale et du vivre ensemble.

II. Références

  • Sartre explique que l’homme est « condamné à être libre ». Oxymore par lequelle il entend que notre liberté est totale. Il l’explique de manière métaphysique : aucun Dieu n’existant, le monde est un série de hasards. J’y nais seul, jeté dans une sorte de chaos d’où par moi-même je dessinerai un chemin parmi une multitude infinie de possibles. Rien ne m’oriente, c’est moi qui par le moindre choix prend telle ou telle orientation (L’existentialisme est un humanisme).
  • Spinoza met en évidence la crédulité des hommes en matière de liberté. Nous nous croyons libres mais ce n’est qu’une illusion. Le monde en son entier est mû par des lois qui nous échappent mais dans lesquelles nous sommes pris, un déterminisme matériel, en somme. Comme la pierre qui roule parce qu’on l’a lancée pourrait se croire libre de son mouvement, l’humain « se croit libre car il ignore les causes qui le déterminent » (Éthique).
  • Marx par son idée d’aliénation réfute l’existence moderne de la liberté. Dans nos sociétés capitalistes où les valeurs sont au travail et à l’argent, l’homme s’avère aliéné, pris dans les rouages d’un système où il n’est plus que valeur marchande et en perd donc son humanité (Le Capital).

III. Sujets courants

« La liberté existe-t-elle vraiment ? »

« Peut-on être absolument libre ? »

« Se libérer du jugement des autres, est-ce la plus grande forme de liberté ? »

« Être libre est-ce faire tout ce que l’on veut ? »

« La liberté est-elle sans limites ? »

IV. Exemples

  • Le film The Truman show de Peter Weir illustre très bien l’idée de Spinoza selon laquelle on se croit libre, en vain, uniquement parce que nous sommes ignorants des causes qui nous déterminent. Le protagoniste du film, à cet égard, ne se rend pas compte que la vie qu’il mène est totalement encadrée par un programme de télé-réalité.
  • Le poème « Liberté » de Paul Éluard montre à quel point celle-ci se trouve absolument partout, dans un fruit coupé en deux, sur une plage de sable fin, dans un sac d’écolier… Il n’y a pas de lieux propices à celles-ci qui relève davantage de l’état d’esprit : « par le pouvoir d’un mot, je recommence ma vie », comme il l’écrit.