Légende de la leçon
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Introduction
La notion de science est centrale pour les programmes de philosophie, que cela soit en terminale générale ou technologique. En effet, elle est foncièrement rattachée au grand domaine de la connaissance, dans lequel elle flirte avec des notions au programme comme la vérité, la nature, la religion.
Elle pose la question de la possibilité d’un regard objectif quant aux choses qui nous entourent et au monde dans lequel nous évoluons.
I. Définition de la notion
À l’origine, la science désigne la connaissance (« connaissance », étymologiquement, voulant dire « avec la science »). La science est une connaissance rationnelle, intellectuelle, qui s’oppose par nature à la connaissance révélée (celle de la religion par exemple). Science et religion se sont d’ailleurs fortement opposées lorsqu’il était question de problématiques métaphysiques comme la rondeur de la Terre ou le prétendu égocentrisme.
La science fonctionne par déduction (il y a des principes premiers, universels, à partir desquels tout découle) ou par induction (on part au contraire des faits pour en tirer des conclusions, des généralités), l’induction la rendant révisable et non pas absolue.
Deux conceptions départagent la science contemporaine : le réalisme, où la science se veut décrire le monde tel qu’il est, et le pragmatisme, où la science a pour but de permettre d’agir dans le monde et non de le connaître en soi.
La science s’oppose par principe à l’opinion, aux préjugés et stéréotypes. Elle est liée à la vérité de manière générale et à un souci d’objectivité, même si l’oeil scientifique sera toujours quelque part subjectif.
L’étude des tenants et aboutissants de la science se dénomme l’épistémologie.
II. Références
- Platon donne une gradation de la connaissance. En tête, se trouve la science (épistémé), rattachée au monde intelligible (les idées). Elle est ce à quoi tout homme, pour viser le vrai, doit parvenir. Le but est de se détacher du premier pan de la connaissance, celui des opinions et du monde sensible, lié aux images et aux objets physiques (La République).
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Hume, philosophe empiriste, explique que la science doit se détacher du monde de l’esprit qui la rendrait obscurantiste. Elle doit provenir des faits réels et donc de l’expérience. C’est par la perception répétée de certains faits que l’esprit en vient à faire des généralités, qui sont en fait des probabilités, et à tirer des lois, comme celle de la causalité.
Par exemple, l’idée que le soleil se lève chaque jour n’est une vérité que parce qu’on a constaté sans exception le fait en question (Enquête sur l’entendement humain).
- Popper crée le principe de falsifiabilité. Pour lui, la science n’amène pas une vérité intangible et absolue. Penser cela la rendrait dogmatique. La science n’est certaine que dans la mesure où elle résiste à la contradiction de l’expérience et tant qu’une vérité contraire ne lui a pas été opposée (La Logique de la découverte scientifique).
III. Sujets courants
« L’homme peut-il avoir une connaissance exacte du monde ? »
« Qu’est-ce que la science peut apporter au monde ? »
« Faut-il imposer des limites à la science ? »
« L’expérience scientifique est-elle utilse à la réflexion ? »
« Science et religion s’opposent-elles ? »
IV. Exemples
- « Le cœur a ses raisons que la raison ignore ». Cette phrase de Pascal connaît beaucoup de contresens. Loin de formuler une vision romantique ou sentimentale des choses, elle pointe seulement le fossé qui existe entre le domaine de la foi – où l’on connaît Dieu ou d’autres éléments de ce type par une évidence de cœur, irrationnelle et indémontrable – et le domaine scientifique – de la connaissance intellectuelle, où c’est l’esprit qui met en œuvre ses facultés pour appréhender la réalité – (Pensées).
- Le film Oppenheimer de Christopher Nolan met en scène l’histoire de celui qui inventât la bombe atomique. Intrigue dans laquelle la science se trouve présentée tantôt de manière purement théorique, tantôt dans sa version pratique. Les avancées scientifiques ont des répercussions concrètes immenses. Ici, la réaction en chaîne potentiellement générée par l’existence de la bombe atomique pouvant mener à la destruction du monde.