Fiche révisions en philosophie : la justice

Signaler

Légende de la leçon

Vert : définitions

Jaune : distinctions

Rouge : auteurs, œuvres

Introduction

La justice est une notion double qui a trait au domaine bien spécifique commun au deux programmes de philosophie des terminales générales et technologiques : la morale et la politique. En effet, elle est tantôt de l’ordre de la vertu, tantôt de l’ordre de la légalité, d’où le fait qu’elle soit si adéquate à ce double thème.

I. Définition de la notion

Le mot « justice » provient du latin jus, le droit. On aurait ainsi tendance à penser que la justice c’est cette institution qui norme le droit et les lois, qu’il n’y aurait donc de juste que ce qui est déclaré comme telle par la justice et ses justiciers. Pourtant, la justice n’est pas forcément celle qui est promulguée par la politique ou ses représentants, force est de le constater dans des États particulièrement injustes (les régimes totalitaires en sont un exemple extrême, il y en a d’autres). Si la justice en tant qu’institution permet de fonder ce qui est juste en droit, elle n’est pas forcément juste en soi et n’a surtout pas l’exclusivité de la justice.

Car la justice est avant tout une affaire morale : je suis moins juste en obéissant à des lois dites justes, qu’en agissant bonnement parce que je suis intimement convaincu de faire le bien. La justice est ainsi une vertu, une faculté de celui qui sait bien distinguer le bien et le mal et se placer du bon côté.

La justice soulève des enjeux majeurs par son souci d’objectivité et d’égalité : une justice qui serait différenciée pourrait être taxée d’injuste. Pour autant, l’égalitarisme en devient injuste : on ne peut prétendre la même chose de tout le monde, chacun ayant son contexte de vie et ses moyens.

Ainsi pour être plus juste encore, la justice se devait d’être casuistique (étudier les cas particuliers) et équitable (traiter chacun selon ses moyens et refuser l’égalité de principe profondément injuste dans les faits).

II. Références

  • Aristote est le premier à avoir pensé, sans les nommer, l’égalité et l’équité. En effet, il distingue deux types de justice dans son livre Éthique à Nicomaque :
    • la justice distributiveà chacun selon son dû ;
    • la justice commutativedonner à chacun la même part.
  • Le mythe d’Antigone, du fonds des âges, illustre très bien la différence entre le droit positif, la justice légale, et le droit naturel, la justice comme affaire morale, profondément enfouie dans notre intériorité. Antigone décidât de braver les lois de sa cité pour enterrer son frère, privilégiant la dignité de la personne jusqu’à la mort aux lois absurdes mises en place.

III. Sujets courants

« Revient-il à l’État de décider de ce qui est juste ? »

« Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ? »

« Obéir aux lois, est-ce cela, être juste ? »

« La justice est-elle une affaire personnelle ? »

« Se rendre justice soi-même est-ce vraiment juste ? »

IV. Exemples

  • Robin des bois est la figure même du héros qui brave les règles, le droit et ses droits, pour venir en aide aux plus démunis. Il désobéit à la justice institutionnelle mais agit avec vertu : son sens de la justice est ainsi bien plus fort.
  • Le film Anatomie d’une chute de Justine Triet met en scène un procès, celui de la femme d’un homme retrouvé mort. Durant les longues séances de tribunal, notre avis sur la personne injuste change au fil des monologues des héros. L’issue du procès montrera que la justice institutionnelle elle-même est vouée à maintes subjectivités et interprétations. La justice peut-elle encore s’imaginer devoir être objective ?