Evolution temporelle dans un circuit : charge d'un dipôle RC

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I. Notion d'échelon de tension

Définition :

On parle d'échelon de tension lorsque la tension passe instantanément de 00 à une valeur constante non nulle (par exemple 30 V30~V).

II. Charge d'un condensateur

  • On réalise le circuit RCRC suivant :

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  • On cherche la réponse du dipôle RCRC à un échelon de tension, c'est-à-dire l'équation différentielle qui régit la tension aux bornes du condensateur lorsqu'on ferme l'interrupteur.

1. Mise en équation

  • État initial : à t=0t = 0, le condensateur est déchargé (Uc=0U_c = 0) et on ferme l'interrupteur KK.

  • D'après la loi des mailles, on a la relation (1)\textcolor{purple}{\text{(1)}} : Uc+UR=EU_c + U_R = E.

  • On sait que UR=R×iU_R = R \times i (loi d'Ohm) et que i=dqdti = \dfrac{dq}{dt}.

  • Donc UR=R×dqdtU_R = R \times \dfrac{dq}{dt}.

  • De plus, on a la relation : q=C×Ucq = C \times U_c.

  • Donc UR=R×d(C×Uc)dtUR=R×C×dUcdtU_R = R \times \dfrac{d(C \times U_c)}{dt} \Longleftrightarrow U_R = R \times C \times \dfrac{dU_c}{dt} car CC est une constante.

  • En reportant dans (1)\textcolor{purple}{\text{(1)}}, on trouve : R×C×dUcdt+Uc=ER \times C \times \dfrac{dU_c}{dt} + U_c = E.

  • Puis, en divisant le tout par R×CR \times C, on obtient finalement l'équation différentielle :

dUcdt+UcR×C=ER×C\boxed{\dfrac{dU_c}{dt} + \dfrac{U_c}{R \times C} = \dfrac{E}{R \times C}}

2. Solution de l'équation différentielle

  • L'équation peut s'écrire sous la forme générale :

dUcdt+Ucτ=Eτ   (en posant τ=R×C=constante)\boxed{\dfrac{d U_c}{dt} + \dfrac{ U_c}{\tau} = \dfrac{E}{\tau} \; \text{ (en posant } \tau = R \times C = \text{constante}) }

  • La constante τ\tau s'interprète comme un temps caractéristique d'évolution du système car nous allons voir que la charge est terminée (à 1%1\% près) au bout d'une durée de 5τ5 \tau.

  • Nous admettons que la solution générale de cette équation est de la forme :

    Uc(t)=E+K  etτ\boxed{ U_c(t) = E + K \; e^{\frac{-t}{\tau}} }, où KK est une constante

    \circ\quad KK est déterminé par la condition initiale : Uc(0)=0U_c(0) = 0 (car le condensateur est déchargé à l'instant t=0t = 0).

    \circ\quad On en déduit que 0=E+Ke0=E+K0 = E + K \cdot e^0 = E + K donc K=EK = -E.

  • La solution de cette équation différentielle est donc :

    Uc(t)=E(1etRC)\boxed{U_c(t) = E\left(1-e^{\frac{-t}{R \cdot C}}\right)}

  • Vérification :

    \circ\quad dUcdt=0×(1etRC)+E×1RCetRCdUcdt=ERCetRC \dfrac{dU_c}{dt} = 0\times (1-e^{\frac{-t}{R \cdot C}})+E\times \dfrac{1}{R \cdot C}e^{\frac{-t}{R \cdot C}} \Longleftrightarrow \dfrac{dU_c}{dt} = \dfrac{E}{R \cdot C}e^{\frac{-t}{R \cdot C}}

    \circ\quad dUcdt+UcRC=ERCetRC+ERCERCetRC=ERC \dfrac{dUc}{dt} + \dfrac{U_c}{RC} = \dfrac{E}{RC}e^{\frac{-t}{RC}} + \dfrac{E}{R \cdot C} - \dfrac{E}{R \cdot C}e^{\frac{-t}{R \cdot C}} = \dfrac{E}{R \cdot C}

    \circ\quad L'équation différentielle est donc bien vérifiée.

3. Calcul de l'intensité dans le circuit

  • On a la relation i=dqdti = \dfrac{dq}{dt} ou encore : i=CdUcdti = C \cdot \dfrac{dU_c}{dt} (car q=C×Ucq = C \times U_c).

  • En remplaçant UcU_c par son expression, on trouve : i(t)=ERetRC\boxed{i(t) = \dfrac{E}{R} \cdot e^{\frac{-t}{R \cdot C}}}.

III. Interprétation graphique de la charge d'un condensateur dans un dipôle RCRC

  • Lors de la charge d'un condensateur initialement déchargé :

    \circ\quad La tension aux bornes du condensateur est donnée par :

    Uc(t)=E(1etτ)\boxed{U_c(t) = E \left(1-e^{\frac{-t}{\tau}}\right)}

    \circ\quad L'intensité dans le circuit vaut :

    i(t)=ERetτ\boxed{i(t) = \dfrac{E}{R} \cdot e^{\frac{-t}{\tau}}}

    (où EE est la tension fournie par le générateur)

  • Représentation graphique de la tension Uc(t)U_c(t) :

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  • Interprétation :

    \circ\quad La constante de temps τ\tau du circuit RCRC caractérise la vitesse de la charge du condensateur.

    \circ\quad Il y a 3 méthodes pour la trouver :

    1.\textcolor{purple}{\text{1.}} On utilise la relation τ=RC\tau = R \cdot C.

    2.\textcolor{purple}{\text{2.}} On trace la tangente à l'origine (en rouge sur le graphique). τ\tau est l'abscisse de l'intersection de la tangente et de la droite EE.

    3.\textcolor{purple}{\text{3.}} Pendant la charge, nous savons que : Uc(t)=E(1etτ)U_c(t) = E \left(1-e^{\frac{-t}{\tau}}\right).

    Pour t=τt = \tau, on a donc : Uc(τ)=E(1e1)=0,63 EU_c(\tau) = E \left(1-e^{-1}\right) = 0,63 ~ E (rappel : e2,718e \approx 2,718).

    Lorsque t=τt = \tau, la tension du condensateur a atteint 63%63\% de la tension du générateur (EE).

  • Temps de charge :

    \circ\quad La droite EE est asymptote horizontale à la courbe, donc Uc(t)U_c(t) n'atteint jamais la valeur EE.

    \circ\quad Toutefois, pour t=5 τt = 5 ~ \tau, on a : Uc(5 τ)=E(1e5)=0,993 EEU_c(5 ~ \tau) = E \left(1-e^{-5}\right) = 0,993 ~ E \approx E.

    \circ\quad Au bout d'une durée égale à 5τ5 \tau, on estime que la charge est terminée (car la tension du condensateur a atteint son maximum EE à moins de 1%1\% près).

    \circ\quad ATTENTION !\textcolor{purple}{\text{ATTENTION !}} La constante de temps (τ=RC\tau = R \cdot C) n'est pas le temps de charge (=5 τ= 5 ~ \tau) !

  • Représentation graphique de l'intensité i(t)i(t) :

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\circ\quad On peut remarquer une discontinuité de l'intensité lors de la fermeture de l'interrupteur (à t=0t = 0).

= Merci à krinn et Skops pour avoir contribué à l'élaboration de cette fiche =