L’inégale répartition de l’eau sur Terre provoque des tensions. Elle rend nécessaires des aménagements pour maîtriser cette ressource essentielle et des mesures pour la gérer durablement.
I L’eau, une ressource rare
L’eau recouvre les trois quarts de la surface du globe mais le volume d’eau douce ne représente que 2,5 % du volume d’eau disponible sur Terre.
L’eau douce est, de plus, inégalement accessible :
• 68,3 % est emprisonnée dans les inlandsis (calottes glaciaires) et les glaciers ;
• 31 % est localisée dans des nappes souterraines profondes et fossiles ;
• 0,7 % est stockée dans les lacs, rivières et nappes phréatiques. Seule cette eau est directement utilisable par les êtres humains.
Repère
Mot cléDans les régions en stress hydrique, on ne dispose que de 1 000 à 1 700 m3 d’eau par an et par habitant. En dessous de 1 000 m3/an/hab., on parle de pénurie.
La quantité d’eau disponible sur Terre est toujours la même, grâce au cycle de l’eau, mais elle est très inégalement répartie dans le temps (selon les saisons sèches ou humides ou d’une année sur l’autre) et dans l’espace. Les régions arides et semi-arides ne reçoivent que 2 % des précipitations alors qu’elles couvrent 40 % des continents. Ces régions, situées le long des tropiques, sont en situation de stress hydrique ou de pénurie.
La disponibilité en eau est aussi une question qualitative : près de 800 millions de personnes sont encore privées d’eau potable non contaminée. En Afrique subsaharienne, les maladies hydriques restent le premier facteur de mortalité.
II Une ressource essentielle, convoitée et menacée
L’agriculture irriguée représente 70 % de la consommation mondiale de l’eau. Elle a quintuplé au XXe siècle et elle est en augmentation dans les pays en développement. L’irrigation est une nécessité dans les régions arides et un appoint dans les régions tempérées en période de sécheresse.
L’industrie consomme 20 % des ressources en eau. La part de l’industrie dans les usages de l’eau diminue dans les pays industrialisés grâce au recyclage des eaux usées, tandis qu’elle est en constante augmentation dans les pays émergents.
Les usages domestiques de l’eau représentent 10 % de la consommation mondiale d’eau. Ce chiffre croît de manière constante en raison de l’urbanisation, de la hausse du niveau de vie et de la croissance démographique.
L’augmentation de la consommation d’eau accroît les concurrences : entre villes et campagnes, populations locales et touristes, industriels et agriculteurs.
Des tensions existent entre États riverains d’un même fleuve (Nil, Jourdain, Tigre, Euphrate) ou d’une même nappe souterraine.
La pénurie d’eau menace de nombreux pays du fait de l’irrigation intensive et de l’exploitation des nappes d’eau fossiles (Arabie saoudite, Jordanie). Celle-ci entraîne également la salinisation des sols et une baisse de leur fertilité.
Les pollutions d’origine industrielle (métaux lourds) et d’origine agricole (pesticides et engrais) sont les principales atteintes à la qualité de l’eau.
III Gérer durablement l’eau
Une gestion raisonnée de l’eau passe par la lutte contre le gaspillage. L’entretien des conduites d’eau dans les villes est une nécessité.
L’irrigation goutte-à-goutte limite la baisse du niveau des nappes phréatiques. L’utilisation réduite des intrants (pesticides, engrais) diminue leur pollution.
Le recyclage des eaux usées et la réduction de la consommation domestique sont également des solutions à privilégier.
Zoom
La disponibilité en eau dans le monde (2015)
L’accès à l’eau ne dépend pas uniquement des ressources disponibles mais aussi de la capacité des États à mettre à la disposition de la population cette ressource grâce à des aménagements, donc de leur niveau de développement.