Transition démocratique au Portugal et en Espagne (1974-1982)

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L’Espagne et le Portugal ont des trajectoires politiques proches. États ruraux ancrés dans le souvenir d’un passé glorieux, ils subissent la dictature avant de s’ouvrir à la démocratie dans les années 1970.

I. Deux dictatures traditionalistes

1) Le Portugal de Salazar (1932-1974)

En 1932, António de Oliveira Salazar, professeur d’économie à l’université de Coimbra, devient le chef du gouvernement portugais.

Mélange de nationalisme et de traditionalisme catholique, la dictature salazariste, appelée Estado Novo (État nouveau), maintient le Portugal dans le sous-développement. Le multipartisme est interdit, la presse censurée et les opposants pourchassés par la police politique.

2)  L’Espagne de Franco (1939-1975)

Mot clé

La guerre d’Espagne oppose les républicains, soutenus par l’URSS, aux nationalistes de Franco, qui bénéficient de l’appui de l’Italie fasciste et de l’Allemagne nazie.

Vainqueur de la guerre d’Espagne (1936-1939), le général Francisco Franco met en place une dictature, particulièrement meurtrière dans ses premières années. Elle s’appuie sur l’armée et l’Église.

À la fin des années 1950, Franco engage l’Espagne dans un début de modernisation économique. Les années 1960 sont ainsi marquées par une remarquable croissance et une hausse importante du niveau de vie.

II. Le retour de la démocratie

1)  Le Portugal et la « révolution des Œillets » (25 avril 1974)

Dans les années 1960, Salazar engage le Portugal dans de coûteuses et traumatisantes guerres coloniales en Angola, Guinée et Mozambique. En 1968, malade, il cède la place à Marcello Caetano.

C’est finalement l’armée qui va renverser le régime lors de la « révolution des ­Œillets », le 25 avril 1974, sans violence. Les militaires, ­réunis dans le Mouvement des forces armées (MFA), annoncent le retour à la ­démocratie.

2)  La transition démocratique en Espagne

Désigné comme successeur par Franco, Juan Carlos de Bourbon devient roi à la mort du dictateur en 1975. En 1976, il nomme Adolfo Suárez chef du gouvernement. Malgré l’opposition des nostalgiques du franquisme, celui-ci autorise le multi­partisme, les syndicats, rétablit l’autonomie de la Catalogne et du Pays basque.

En contrepartie du rétablissement de la démocratie, Suárez obtient du socialiste Felipe González et du communiste Santiago Carrillo qu’ils acceptent la monarchie constitutionnelle comme régime légitime.

III. Vers une normalisation démocratique

1)  Le Portugal : une difficile transition vers la démocratie

Mot clé

Un régime semi-présidentiel est un régime qui accorde de larges pouvoirs au président mais dont le gouvernement est responsable devant le parlement. C’est le cas de la Ve République en France.

En 1974, le climat politique est tendu dans le pays et plusieurs tentatives de coup d’État ont lieu, y compris après les élections législatives d’avril 1975. Celles-ci voient le Parti socialiste portugais (PSP) de Mário Soares arriver en tête.

La Constitution de la IIIe République, votée en avril 1976, instaure un régime semi-présidentiel, avec une place importante accordée à l’armée. Cette tutelle ne disparaît qu’avec la réforme constitutionnelle de 1982.

2)  L’Espagne : un lent processus vers l’alternance politique

Les premières élections libres ont lieu le 15 juin 1977. Les Cortès (l’assemblée) votent la Constitution en 1978, ratifiée par près de 90 % des Espagnols.

Mais la jeune démocratie doit faire face à une tentative de coup d’État ­militaire en 1981. Un an après, la victoire des socialistes de Felipe Gonzáles aux législatives marque la première alternance pacifique du pays.

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