Un titrage conductimétrique peut être envisagé lorsque la réaction support du titrage fait intervenir des ions.
I. Conductivité d’une solution
La conductivité d’une solution est fonction des concentrations des espèces chargées la constituant. D’après la loi de Kohlrausch (forme générale), dans une solution diluée, chaque ion se comporte comme s’il était seul. La conductivité d’un électrolyte est la somme des conductivités propres σi, indépendantes, de chacun de ses ions :
Conductivité molaire ionique de quelques ions :
Exemple : pour une solution de chlorure de sodium :
σ=λNa+×Na++λCl−×Cl−=λNa++λCl−×C avec C concentration apportée en chlorure de sodium.
II. Repérer l’équivalence du titrage
On explique l’évolution de la conductivité σ d’une solution en comparant la conductivité molaire λi0 propre à chaque ion présent dans la solution avant et après l’équivalence.
Avant l’équivalence, la conductivité σ varie au fur et à mesure de la disparition des ions titrés et de l’apparition des ions produits par la réaction et/ou des ions spectateurs ajoutés.
Après l’équivalence, la conductivité σ varie encore, mais uniquement en raison de l’ajout des ions titrants non consommés et/ou des ions spectateurs.
On ajoute un volume important d’eau au volume de solution à titrer, ainsi au cours du titrage Vtitrant-ajouté << Vsolution = Vtitré + Veau, la dilution due à l’ajout du titrant est alors négligeable. Ainsi, la courbe σ = f(Vtitrant) est constituée de segments de droites dont l’intersection permet de repérer l’équivalence.
Méthode
Interpréter une courbe de titrage conductimétrique
On titre une solution d’acide chlorhydrique (H3O+ + Cl−) par une solution d’hydroxyde de sodium (Na+ + HO−). On suit la conductivité de la solution titrée en fonction du volume Vb de solution titrante versé. La réaction support du titrage est : H3O+(aq) + HO−(aq) → 2 H2O(ℓ).
a. Justifier l’allure de la courbe obtenue (document 2).
b. Comment déterminer le volume équivalent VE ?
Données : conductivités molaires ioniques (en mS ⋅ m2 ⋅ mol−1 à 25 °C) :
Conseils
a. Faites l’inventaire de toutes les espèces ioniques et regardez comment leurs concentrations évoluent au cours du titrage (avant et après l’équivalence). Comparez la conductivité molaire ionique des ions qui apparaissent ou disparaissent pour justifier l’évolution globale de la conductivité de la solution.
Solution
a. Na+(aq) et Cl−(aq) sont des ions spectateurs. Au début du titrage, sont présents dans la solution les ions H3O(aq)+ et Claq−. Avant l’équivalence, le réactif titrant versé est limitant : les ions HO− réagissent complètement avec les ions H3O+ alors H3O+ diminue et Na+ croît. Mais comme la conductivité molaire ionique de H3O+ est très grande devant celle de Na+, la conductivité du mélange décroît.
Après l’équivalence, le réactif titré est limitant, les ions HO− sont en excès, donc HO− et Na+ augmentent et la conductivité croît.
Ainsi à l’équivalence, la conductivité est minimale.
b. À l’intersection des deux droites, la conductivité est minimale et correspond à l’équivalence du titrage. On peut alors lire le volume équivalent VE.