La première partie de l’oral dure 12 minutes. Vous devez lire le texte, puis expliquer l’extrait choisi par l’examinateur, et enfin répondre à la question de grammaire.
I. Lire le texte
Le moment de la lecture est essentiel car il permet à l’examinateur de vérifier votre bonne compréhension du texte.
Lisez lentement, en marquant des pauses. Respectez les liaisons et la ponctuation, et adoptez une intonation qui souligne votre compréhension du texte et de ses nuances (l’ironie par exemple).
Tenez compte des spécificités de chaque genre :
Pour un texte poétique |
• Respectez la versification, les diérèses ou synérèses et les enjambements. • Prononcez les [e] avant une consonne mais pas avant une voyelle ou en fin de vers. |
Pour un texte théâtral |
• Ne lisez pas les didascalies mais tenez compte des indications données (en criant, en chuchotant, à part…). • Marquez une pause entre deux répliques. |
Pour un texte d’idées |
• Montrez-vous convaincant·e. • Soulignez l’enchaînement des idées (en insistant notamment sur les connecteurs logiques). |
II. Expliquer l’extrait
L’explication linéaire d’un texte consiste à suivre l’ordre de l’extrait et à l’analyser au fur et à mesure de son déroulement.
Le risque le plus évident est la paraphrase, c’est-à-dire de reformuler autrement le contenu du texte sans analyse ni interprétation.
Pour éviter cet écueil, il est conseillé d’appliquer une méthode rigoureuse.
• Commencez par définir les mouvements du texte : cela permet d’en dégager la structure. Pour cela, appuyez-vous sur l’organisation en paragraphes, les connecteurs logiques, le repérage des thèmes abordés…
• Dégagez l’enjeu principal du texte, qui servira de fil conducteur à votre explication : que voulez-vous montrer ?
• N’analysez pas nécessairement phrase par phrase, mais regroupez vos remarques au sein d’un mouvement (métaphore filée ; champs lexicaux…).
• Justifiez vos impressions de lecture par des relevés et des procédés précis.
• Dressez des bilans d’étape pour expliciter la logique de votre démonstration.
III. Répondre à la question de grammaire
La question de grammaire porte sur l’analyse syntaxique d’une phrase ou d’un court passage du texte. Répondez de manière précise et complète à la question posée.
Voici quelques exemples :
Identifier une nature ou une fonction |
• Nature : nom, adverbe, subordonnée complétive… • Fonction : sujet, attribut du sujet, COD, COI… |
Justifier un accord |
• S’il s’agit d’un verbe, repérez son sujet. • S’il s’agit d’un adjectif, identifiez le nom ou groupe nominal auquel il se rapporte. |
Justifier l’emploi d’un temps ou d’un mode |
• Pourquoi est-il employé dans ce contexte ? • Quel est l’effet produit ? |
Analyser une phrase complexe |
• Combien de propositions la phrase contient-elle ? • Quelle est leur nature (principale, indépendante, subordonnée) ? • Comment sont-elles reliées (juxtaposition, coordination, subordination) ? |
Comprendre une relation logique |
• Type de relation (cause, conséquence, but…) • Moyens syntaxiques mis en œuvre |
ZoomUn exemple d’explication linéaire
Voici la première strophe d’un poème d’Apollinaire (« Le Pont Mirabeau », Alcools, 1913) :
À l’oral, vous pourriez proposer l’analyse suivante :
La strophe est formée de quatre vers : deux décasyllabes encadrant un tétramètre et un hexamètre. Le quatrain pourrait en fait être un tercet car les deux vers centraux forment un décasyllabe rompu, à l’image de la rupture amoureuse qu’évoque Apollinaire. Dans le premier vers, l’inversion du sujet et du verbe place « la Seine » en fin de vers, manière d’insister sur le rôle du fleuve, miroir du ressenti du poète. L’amour désormais révolu est évoqué avec l’emploi de l’imparfait « venait ». Il s’agit d’un amour passé et tumultueux, comme le souligne l’antithèse entre « joie » et « peine ».