La socialisation s’effectue par trois grands mécanismes que sont l’inculcation, l’imprégnation et l’interaction. Elle est classiquement verticale et descendante, mais de nouvelles formes émergent : la socialisation inversée et la socialisation horizontale.
I Inculcation, imprégnation et interaction
1 La socialisation par inculcation
Repère
Mot cléLe holisme considère que le comportement de l’individu dépend du contexte social dans lequel il évolue et non pas de choix personnels et libres.
La socialisation par inculcation est la transmission volontaire et méthodique de valeurs et de normes, selon le sociologue Émile Durkheim (1858-1917), fondateur du holisme méthodologique. Elle a surtout lieu pendant l’enfance et l’adolescence, et nécessite une série de sanctions et de récompenses explicites.
Par exemple, lorsqu’un professeur félicite devant la classe un enfant qui a fait ses devoirs, il transmet aux élèves une valeur (le travail) et une norme associée (faire ses devoirs).
2 La socialisation par imprégnation
La socialisation par imprégnation est la transmission par familiarisation et répétition des valeurs et normes. Elle est plus inconsciente que l’inculcation. Par exemple, les enfants qui visitent régulièrement des musées avec leurs parents développent un sentiment de familiarité, de proximité avec l’art ; plus grands, ils fréquentent seuls les musées, comme par habitude.
Le mécanisme d’imprégnation crée un conditionnement, des réflexes sociaux qui rendent l’individu capable de vivre en société. Ainsi, l’élève s’assoit en classe sur une chaise face au tableau sans même y réfléchir, ce qui lui permet de ne pas être sanctionné tout en facilitant le fonctionnement de l’école.
3 La socialisation par interaction
La socialisation par interaction s’effectue par le contact avec autrui, qui permet à l’individu de s’identifier et donc de se construire des modèles de comportement.
Par exemple, une petite fille de six ans s’identifie aisément à sa grande sœur de quinze ans, par le contact ou le jeu ; grâce à leurs échanges, la grande sœur peut se préparer à son futur rôle de mère, tandis que la petite sœur intègre les normes de comportement d’une adolescente.
II Socialisation inversée et socialisation horizontale
La socialisation est d’ordinaire verticale et descendante : la transmission se fait des aînés vers les plus jeunes. Cependant, de nouvelles formes de socialisation bousculent aujourd’hui ces processus.
1 La socialisation inversée
La socialisation inversée apparaît lorsque ce sont les jeunes qui transmettent aux adultes des valeurs et des normes. Ainsi, les plus jeunes ayant une meilleure maîtrise des nouvelles technologies, ce sont eux qui aident les adultes dans ce domaine.
La socialisation inversée s’appuie sur le mécanisme d’interaction entre les générations. En effet, le rapport entre adultes et enfants n’est plus hiérarchique, contrairement au rapport établi à l’école par exemple, par l’inculcation.
2 La socialisation horizontale
La socialisation horizontale est un processus qui se tient non plus entre les générations (entre adultes et enfants), mais au sein d’une même génération.
Par exemple, les adolescents entrent en contact sur les réseaux sociaux pour partager leurs expériences, conseils et ainsi se socialiser entre eux.
Zoom
Socialisation et pratiques de lecture
En 2000, sur 100 personnes de 15 ans ou plus dont les deux parents étaient lecteurs, 81 lisaient lorsqu’ils avaient entre 8 et 12 ans.
La transmission de la lecture peut se faire soit par inculcation (les parents imposent la lecture), soit par imprégnation (les enfants lisent régulièrement en famille), soit par interaction (les enfants imitent les parents qui lisent).