Il existe une corrélation entre niveau de chômage et niveau de qualification. Mais celle-ci n’est pas la seule explication au chômage. D’autres facteurs interviennent : le niveau des salaires ou la demande des consommateurs.
I Le défaut de qualification
1 Un niveau de qualification insuffisant
Selon Michael Spence, le diplôme agit comme un « signal » qui prouve à l’employeur la compétence du salarié ; les employeurs auront alors tendance à se détourner des candidats les moins diplômés au profit des plus diplômés. En outre, le nombre d’emplois accessibles sans diplôme recule depuis 30 ans.
Repère
Mot cléSelon l’Insee, sont au chômage les personnes de 15 ans et plus, privées d’emploi et en recherchant un.
On observe ainsi une corrélation négative entre le niveau de qualification et le niveau de chômage : plus le niveau de diplôme et/ou l’expérience est faible, plus le risque de chômage est élevé.
2 Une qualification inadaptée
Il peut exister un décalage entre les qualifications des travailleurs et celles recherchées par les employeurs. Ainsi, certains secteurs peinent à trouver du personnel qualifié : en 2016, 72 % des employeurs projetant de recruter des vétérinaires avaient des difficultés à le faire, de même que plus de 60 % de ceux recrutant des ingénieurs en informatique ou en télécommunications.
En outre, un niveau de qualification élevé ne met pas nécessairement à l’abri du chômage. Ceci peut expliquer en partie le fait que, bien qu’il soit plus faible que celui des actifs moins diplômés, le taux de chômage des plus diplômés n’est pas nul.
Un tel chômage est qualifié de structurel, car il est durable. Il résulte d’une transformation de l’économie qui rend certaines qualifications obsolètes et inadaptées aux besoins des secteurs créateurs d’emplois. Pour le réduire, il faut faire évoluer les formations afin qu’elles répondent aux besoins des employeurs.
II Les niveaux de salaires trop élevés
Selon les néoclassiques, si le salaire est trop élevé, l’offre de travail des travailleurs sera supérieure à la demande de travail des employeurs : certains travailleurs ne trouveront pas d’emploi et seront alors au chômage (voir courbe ci-après).
Cette théorie inspire l’idée qu’il faut réduire le coût du travail pour réduire le chômage (baisse des cotisations sociales ou suppression du salaire minimum).
III L’insuffisance de la demande
Pour John Maynard Keynes, le chômage s’explique par une insuffisance de la demande de biens et services dans l’économie.
Selon lui, les entreprises n’emploient que si elles ont l’assurance de pouvoir écouler les marchandises qu’elles produisent. Si elles anticipent une demande trop faible, elles réduiront leurs recrutements : des actifs seront alors au chômage.
Zoom
Évolution des effectifs de certains métiers
Source : DARES.
Les évolutions économiques et technologiques affectent les métiers. Ainsi en France, 200 000 postes de secrétaires de direction ont été détruits entre 1986 et 2016, tandis que 100 000 postes de conducteurs de véhicule ont été créés.