Les partis politiques et les électeurs ne sont pas les seuls à faire vivre la démocratie. D’une part, la société civile organisée, composée des associations, syndicats et mouvements sociaux, d’autre part, les médias, y participent aussi.
I Le rôle de la société civile organisée
1 Coopérer avec les partis politiques
Repère
Mot cléUn groupe d’intérêt est un ensemble de personnes organisé pour influencer les autorités dans le but de défendre un intérêt particulier (ex. : celui de l’industrie automobile).
Les syndicats coopèrent avec les partis politiques pour trouver des solutions politiques. Par exemple, ils négocient lors des réformes de l’assurance-chômage.
En cas de réforme, les groupes d’intérêt sont aussi consultés et participent plus ou moins directement à la rédaction des lois.
Les associations peuvent siéger dans des instances officielles. Ainsi, le Mouvement associatif, regroupement de 600 000 associations, siège au Conseil économique, social et environnemental.
2 Influencer les partis politiques
Les groupes d’intérêt font pression sur les partis politiques pour orienter les décisions. Certains, constitués d’intellectuels ou de personnalités, servent de « réservoirs d’idées » pour les partis politiques (ex. : Terra Nova, proche du Parti socialiste ; l’Institut Montaigne, proche des Républicains) : ils rédigent des rapports d’expertise sur des sujets de société.
La plupart, cependant, défendent les intérêts de certaines professions ou de secteurs industriels, parfois au détriment de l’intérêt général. Selon la journaliste Stéphane Horel (Lobbytomie, 2018), l’influence des groupes d’intérêt menacerait la société démocratique.
3 Entrer en conflit avec les partis politiques
Les mouvements sociaux portent des revendications qu’ils souhaitent imposer aux partis politiques. Pour cela, ils organisent, parfois avec l’appui des syndicats, des conflits (grèves, manifestations).
Les mouvements sociaux classiques ont recours à des moyens traditionnels (syndicalisme, grève, manifestation) et défendent des valeurs matérialistes (pouvoir d’achat).
Ils se distinguent des « nouveaux mouvements sociaux », qui privilégient des moyens tels que les collectifs et les pétitions sur Internet, et expriment des revendications non matérialistes (ex. : protection de l’environnement).
II L’influence des médias
1 Les médias : un « quatrième pouvoir »…
L’existence de médias libres et pluriels est fondamentale dans une démocratie : on parle de « quatrième pouvoir ». Les médias informent les citoyens sur les faits politiques, sociaux, etc. Ils contribuent ainsi à structurer l’opinion publique.
Ils peuvent construire des problèmes publics. En menant des investigations, ils révèlent au grand jour des dysfonctionnements de nos sociétés. Mais ils peuvent aussi, par exemple, créer un climat d’insécurité en multipliant les informations sur des faits d’agressions.
On parle alors d’effet d’amorçage : les médias incitent les partis à apporter une réponse politique aux messages qu’ils véhiculent.
2 … ou de « nouveaux chiens de garde » ?
Les médias ne sont pas « neutres » : selon la façon dont ils traitent l’information, ils en modifient la perception. En outre, ils doivent faire face à des contraintes économiques face à leurs financeurs ou aux annonceurs.
Ils peuvent alors être tentés de jouer sur l’émotion ou le scandale, supposés plus payants en termes d’audience, au détriment de la réflexion. Seraient-ils, alors, comme le pense Serge Halimi, les « nouveaux chiens de garde » des puissants ?
Zoom
La confiance dans les médias
Source : La Croix/TNS-Sofres.
En France, selon ce sondage, en 2015, seulement 57 % des Français pensent que la télévision restitue les faits comme ils se sont passés.
La méfiance envers les médias classiques (télévision, presse écrite) s’accroît. Elle pousse les citoyens à se tourner vers les réseaux sociaux ou vers des médias alternatifs en ligne.