Le calcul du PIB d’un pays sert à évaluer sa production de richesses en une année. Mais pour mesurer le dynamisme de cette production dans le temps, les économistes étudient la croissance économique, indicateur phare de la performance économique d’un pays.
I Définition et calcul
1 Définir la croissance économique
Selon l’économiste François Perroux (1903-1987), la croissance économique est « l’augmentation soutenue durant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension : pour une nation, le produit global brut ou net, en termes réels ». La « dimension » est celle de la production, et le produit global brut désigne ici le PIB.
Pourquoi préciser le caractère soutenu et durable de la croissance ? Car cela permet de la distinguer de l’expansion, qui correspond à une augmentation du PIB sur une période courte.
Pourquoi préciser « en termes réels » ? Parce que l’évolution du PIB peut être due à une augmentation des quantités produites, ou bien de leur prix ; or, la croissance économique ne s’intéresse qu’à l’évolution des quantités produites, c’est-à-dire du PIB exprimé en termes réels, ou « en volume ». Elle ne tiendra donc pas compte de l’évolution des prix.
La croissance économique désigne donc l’augmentation durable et soutenue du PIB en volume.
2 Calculer la croissance économique
La croissance économique est mesurée par le taux de variation du PIB en volume.
croissance = × 100
Il peut être intéressant de comparer le dynamisme économique d’un pays à différentes époques. Pour cela, on utilise le taux de croissance annuel moyen (TCAM), qui indique l’augmentation du PIB en moyenne chaque année sur une période donnée.
Exemple : entre 1950 et 1974, durant les Trente Glorieuses, le PIB en volume de la France augmentait de près de 5,4 % par an en moyenne. Soit près de deux fois et demie plus vite qu’entre 1975 et 2008 (2,2 % par an en moyenne).
Repère
Mot cléLes Trente Glorieuses désignent la trentaine d’années allant de la fin de la Seconde Guerre mondiale au milieu des années 1970, durant laquelle les pays industrialisés ont connu une croissance exceptionnelle comprise entre 4 et 5 % par an.
II Un phénomène récent et différencié
1 Un phénomène récent
La croissance économique mondiale ne décolle qu’à partir de la première révolution industrielle (fin du XVIIIe s.). Le PIB en volume augmente en moyenne chaque année de 0,94 % entre 1820 et 1873, puis de 2,12 % entre 1870 et 1913.
Repère
Mot cléPar l’intensification du travail et les économies d’échelle, le fordisme génère des gains de productivité qui permettent d’augmenter à la fois les revenus des salariés et celui des actionnaires.
Mais la croissance est fluctuante : elle ralentit entre 1913 et 1950 (guerres mondiales, crise de 1929), accélère durant les Trente Glorieuses (fordisme) et ralentit à nouveau entre 1973 et 1998 (crises pétrolières, crise du fordisme).
2 Un phénomène différencié
Les économies dites « avancées » ont connu la croissance dès la première révolution industrielle (Europe occidentale, États-Unis). L’Afrique et l’Asie n’ont rejoint leur rythme de croissance qu’après la Seconde Guerre mondiale.
Depuis les années 2000, plusieurs pays, qualifiés d’émergents, connaissent une croissance très élevée. Parmi eux, cinq sont désignés par l’acronyme BRICS : le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.
Zoom
L’économie mondiale à l’horizon de 2050
Source : CEPII.
Selon cette projection, le PIB de la Chine creuserait un écart durable avec ceux des États-Unis et de l’UE. Il atteindrait 90 000 milliards de dollars en 2050.