Principes et institutions de la gestion des risques

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La reconnaissance de risques sociaux nécessite une gestion ­collective : de la prévention à leur prise en charge, plusieurs institutions vont jouer un rôle complémentaire. Parmi elles, les pouvoirs publics ont une place privilégiée dans les économies développées.

I. Les principes d’une gestion collective

1) La prévention des risques

La prévention consiste à prendre des mesures pour éviter la survenue du risque et à en réduire la gravité s’il survient. Cela nécessite en amont d’évaluer les risques en s’appuyant sur l’expérience de dommages déjà réalisés.

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La formation initiale désigne la formation des enfants et des étudiants. La formation continue est destinée aux salariés actifs.

Des politiques de santé publique sont ainsi mises en œuvre : actions d’information et d’éducation pour la santé, réglementations visant à changer les comportements (ex. : interdiction de fumer dans les lieux publics), campagnes de dépistage de maladies ou de vaccination, etc.

Pour prévenir le risque de chômage, des dispositifs cherchent à augmenter l’employabilité et la productivité des actifs, en favorisant par exemple l’accès à la formation initiale et continue.

2) La mutualisation et la diversification des risques

Mutualiser les risques consiste à transférer un risque individuel à un groupe d’agents d’économiques potentiellement exposés au même risque. Par exemple, quand une population d’individus souscrit une couverture maladie, la somme de leurs contributions est globalisée pour financer la prise en charge éventuelle des individus de cette population.

Diversifier les risques correspond à l’adage populaire « ne pas mettre ses œufs dans le même panier ». Face au risque de chômage, un couple peut choisir deux emplois inégalement exposés, par exemple entrepreneur et fonctionnaire. Les ­sociétés d’assurance couvrent desrisques indépendants afin de mieux les gérer.

II. La variété des institutions impliquées

1) La famille

Traditionnellement, la famille est perçue comme un lieu de solidarités, par exemple en termes d’assistance entre générations. Les transformations familiales et la précarité croissante tendent cependant à fragiliser cette fonction.

L’épargne, dite de précaution, peut permettre à une famille de se constituer une réserve pour faire face ultérieurement à un risque. Cette épargne a un coût d’opportunité : elle conduit à renoncer à une consommation actuelle.

2) Les pouvoirs publics

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Les partenaires sociaux regroupent les représentants des syndicats de salariés et des organisations patronales.

Les pouvoirs publics proposent une couverture collective de base et obligatoire. En France, la Sécurité ­sociale, encadrée par l’État mais gérée par des partenaires ­sociaux, joue ce rôle.

Enfin, dans une logique d’assistance, des collectivités locales et l’État peuvent directement intervenir lorsque le système de base ne suffit pas.

3) Les sociétés et mutuelles d’assurance

Une mutuelle est un organisme de droit privé à but non lucratif qui gère les risques auxquels sont soumis ses adhérents : chacun paie une cotisation indépendamment du risque pour se constituer un filet de sécurité complémentaire.

Les sociétés d’assurance, à but lucratif, sélectionnent les risques à assurer, contrairement aux mutuelles. Elles offrent des protections à tout client ayant payé sa prime d’assurance, calculée en fonction de la couverture souhaitée et de la probabilité du risque.