I. De l'action individuelle à l'action collective
Toute personne peut entreprendre une action individuelle pour réaliser certains objectifs (exemple : apprendre une langue étrangère). Néanmoins, de nombreuses activités ne peuvent être entreprises que collectivement, par la création d’un groupe de personnes associant leurs efforts vers la réalisation d’un objectif commun (exemple : créer un club de tennis).
L’action collective permet d’atteindre des objectifs lucratifs (recherche du profit) et non lucratifs (sociaux, humanitaires…). Il est nécessaire de les hiérarchiser : les objectifs principaux, souvent à long terme, sont prioritaires par rapport aux objectifs secondaires à plus court terme.
Exemples
L’internationalisation d’une entreprise est un objectif à long terme.
La réorganisation d’un atelier est considérée comme un objectif à court terme.
L’action collective suppose donc la constitution d’un groupe de personnes qui ont des intérêts et des objectifs communs et qui s’organisent durablement pour l’atteindre. L’action collective se justifie par une plus grande efficacité que l’action individuelle.
II. De l'action collective à l'organisation
Pour que l’action collective soit efficace, il est indispensable que les différents membres du groupe s’organisent : sans organisation, certains participants à l’action collective peuvent, inconsciemment, nuire aux intérêts du groupe.
Exemple
La restauration d’un monument historique par des bénévoles suppose une organisation, afin d’éviter des détériorations involontaires du bâtiment ou des actions dangereuses pour la sécurité des participants.
Le passage de l’action collective à l’organisation implique son inscription dans un cadre juridique donné. Le droit a ainsi prévu différentes structures juridiques adaptées à chaque type d’organisation en fonction de plusieurs critères : finalité lucrative ou non, recherche d’un intérêt privé ou mission de service public, dimension de la structure, etc.
Pour qu’une organisation fonctionne (et c’est d’ailleurs ce qui la différencie d’un groupe informel comme une foule), les fonctions et les responsabilités doivent être réparties entre les différents membres du groupe : il s’agit donc de diviser le travail en différentes tâches et d’affecter chaque tâche à une personne ou à un service. Mais pour permettre aux contributions individuelles d’être cohérentes et d’atteindre les buts assignés, il est également nécessaire de coordonner les efforts de chacun. L’organisation repose donc sur une structure en général hiérarchisée.
Le terme « organisation » désigne à la fois une action (celle d’organiser) et le résultat de cette action (un ensemble structuré relativement stable, doté de ses propres règles et finalisé, comme un hôpital ou une usine). Pour le sociologue français Michel Crozier, l’organisation est « une réponse au problème de l’action collective ».
À savoir
De nombreux auteurs ont tenté de cerner le concept d’organisation. Fayol la compare à une machine, Simon à un organisme vivant, Wiener à un cerveau et Mintzberg à un système politique.
Toute organisation présente donc plusieurs éléments caractéristiques :
- un objectif commun partagé par les acteurs de l’organisation, qui est donc une entité finalisée ;
- un statut juridique (société commerciale, association, établissement public…) ;
- des activités réalisées dans un champ géographique donné ;
- des ressources humaines, matérielles, immatérielles financières et technologiques ;
- une structure qui intègre les différents membres de l’organisation et qui précise la répartition du pouvoir.
Attention
Ne pas confondre : « groupe organisé » et « organisation »
Un groupe organisé est caractérisé par l’interdépendance (ils sont dépendants les uns des autres) et l’interaction (l’action de l’un a une influence sur les autres) de ses différents membres. À cet égard, on peut dire qu’une classe d’un lycée est un groupe organisé. Mais ce n’est pas pour autant une organisation.
III. Le fonctionnement de l'organisation
Pour fonctionner avec efficacité, toute organisation doit mettre en œuvre des processus permettant de réaliser un certain nombre d’actions :