Objets, acteurs et répertoires de l'action collective

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Les formes et les objets de l’engagement politique se sont transformés au cours du temps. Les conflits du travail, auparavant centraux, n’ont pas pour autant disparu, même si les modalités d’action sont largement renouvelées.

I. La transformation des enjeux de l’action collective

1 ) La prédominance des conflits du travail

Depuis le XIXe siècle, l’action collective se cons­truit essentiellement autour des conflits du ­travail et du mouvement ouvrier, porté par des organisations syndicales et des partis politiques, ce qui n’exclut pas d’autres types de conflits (droits des femmes…).

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Les conflits du travail opposent des collectifs ou des organisations de salariés et des patrons d’entreprises ou organisations patronales, pour l’obtention ou la sauvegarde de droits économiques et sociaux.

Ces conflits qui ont pour enjeu les conditions de vie et de travail des salariés vont conduire à la conquête de nouveaux droits en matière de rémunération, temps de travail, congés payés, protection sociale…

2 ) De nouveaux enjeux de conflictualité sociale

À partir des années 1960‑1970 de nouveaux enjeux se développent. Qualifiés par certains sociologues de postmatérialistes car ne portant pas sur la sphère du travail et les conditions matérielles de l’existence, ils revendiquent de nouveaux droits (égalité homme-femme, droit au logement, mariage pour tous…) et la reconnaissance de minorités (ethniques, sexuelles…), le respect de l’environnement…

Les conflits « matérialistes » ne disparaissent pas pour autant même s’ils peuvent évoluer dans leurs formes, comme le mouvement des Gilets jaunes (hiver 2018) qui a démarré pour protester contre la hausse des carburants due à l’instauration d’une taxe carbone, ou celui contre la réforme des retraites (hiver 2019).

II. L’évolution des répertoires et des acteurs de l’action collective

1)  Un élargissement du répertoire de l’action collective

La grève reste un élément incontournable du répertoire d’actions même si, par définition, elle ne concerne que les salariés. De nombreux types d’action l’accompagnent (manifestations) et la complètent (occupations…).

De nouveaux moyens d’action cherchent à mobiliser davantage les citoyens et à donner une visibilité plus grande aux revendications et aux groupes ­mobilisés dans un cadre souvent international. Ils s’appuient sur l’usage des médias et des ­réseaux sociaux numériques et mettent en scène des actions spectaculaires à l’image d’Act Up dans les années 1980‑1990 cherchant à alerter sur l’épidémie de sida et à ­défendre les droits des personnes homosexuelles. Les actions d’Extinction Rebellion prônant la désobéissance non violente illustrent ce renouvellement.

Des mouvements plus ponctuels et spontanés émergent. S’appuyant également sur la capacité de mobilisation d’Internet, ils se développent en marge des structures hiérarchisées, manifestant une volonté de démocratie directe (mouvement des Stylos rouges chez les professeurs en 2019).

2)  Une diversification des acteurs

Les acteurs traditionnels de l’engagement traversent une crise : l’adhésion aux partis politiques concerne une très faible minorité de citoyens et le taux de syndicalisation n’a cessé de baisser depuis les années 1970.

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Le taux de syndicalisation représente la part des salariés adhérents d’une organisation syndicale (syndiqués) dans l’ensemble des salariés.

De nouveaux acteurs (associations, collectifs…) et de nouvelles formes de militantisme (moins durables, moins hiérarchisées…) apparaissent en marge ou défiants à l’égard des organisations traditionnelles.

Pour autant les partis – dans le cadre des élections – et les syndicats – dans leur capacité à organiser les conflits sociaux – restent des acteurs incontournables.