De quoi s’agit-il ?
Deux sujets te seront proposés : tu auras le choix de traiter celui qui te convient le mieux.
Il y aura toujours une question de type dissertation ; quant au deuxième sujet, il peut être moins scolaire (une question plus large, une citation à commenter, etc.). Ces sujets, forcément liés au thème du programme, te seront proposés de manière personnelle : on attend donc une réponse bien à toi.
Il y aura toujours une question de type dissertation ; quant au deuxième sujet, il peut être moins scolaire (une question plus large, une citation à commenter, etc.). Ces sujets, forcément liés au thème du programme, te seront proposés de manière personnelle : on attend donc une réponse bien à toi.
I. Lire, analyser, choisir et problématiser un sujet
La première chose à effectuer en essai, est de lire les deux sujets proposés et d’établir un choix. Mais comment choisir entre deux sujets ? Tu dois te poser les questions : « Lequel m’inspire le plus ? » ; « Sur lequel ai-je le plus de choses à dire ? ». Pour ce faire, il te faudra analyser rapidement le sujet, c’est-à-dire en saisir le mot-clé, ce sur quoi la problématique devra se faire et évaluer ta capacité à y répondre clairement, profondément et de manière référencée.
Pour analyser un sujet et le problématiser correctement, il faut en saisir le mot central, celui autour duquel tourne toute la question. Par exemple, prenons le sujet : « La mort est-elle une limite ? » Le mot-clé est « limite ». Une des astuces pour s’assurer que le mot-clé est le bon est de répondre par « oui » ou « non » à la question.
Problématiser consiste tout simplement à reformuler la question en insistant bien sur le mot-clé. Toujours avec le sujet « La mort est-elle une limite ? », une problématique est alors possible : « [...] autrement dit, la mort est-elle synonyme de fin de quelque chose et donc d’obstacle infranchissable, ou au contraire est-elle une ouverture vers un ailleurs ? » Les mots « fin », « obstacle » et « ouverture » insistent sur le mot-clé, ce qui est gage d’une bonne problématique.
II. Établir un plan logique et progressif
Pour répondre de manière correcte et efficace à la question d’essai choisie, il faudra que ton développement soit logique et progressif : le plan est alors la fondation même de ton propos.
À titre de rappel, comme tu n’auras qu’1 h 30 pour l’essai, privilégie un plan en deux grandes parties (dont chacune comporte deux sous-parties), et non un plan en trois grandes parties et trois sous-parties.
L’importance des sous-parties est de montrer une structuration de ta pensée, et une précision de ton argumentation. Si elles ne sont pas obligatoires, leur présence est de fait hautement recommandée et fera la différence !
À titre de rappel, comme tu n’auras qu’1 h 30 pour l’essai, privilégie un plan en deux grandes parties (dont chacune comporte deux sous-parties), et non un plan en trois grandes parties et trois sous-parties.
L’importance des sous-parties est de montrer une structuration de ta pensée, et une précision de ton argumentation. Si elles ne sont pas obligatoires, leur présence est de fait hautement recommandée et fera la différence !
Attention
Il existe un plan qui n’est pas du tout recommandé dans ce type d’exercice : le plan binaire qui consiste à dire « oui » en première partie et « non » en deuxième partie. Ou un plan avec « les effets positifs » en première partie et « les effets négatifs » en seconde. Ce modèle de plan n’est pas valide car il se contredit : donc, tes deux parties risquent de s’annuler l’une et l’autre, ce qui empêche une pensée logique et progressive !
Trois types de plans sont possibles :
- Le plan radical qui consiste à avoir une seule et même réponse mais avec des arguments différents : « I. Oui », « II. Oui » ou « I. Non. » « II. Non » ;
- Le plan nuancé, où la réponse globale est nuancée voire limitée : « I. Oui », « II. Mais » ou « I. Non », « II. Mais » ;
- Le plan approfondi, plus complexe à mettre en œuvre : « I. En apparence », « II. En realité… ».
Voici un exemple de plan nuancé possible :
I. Oui, la mort se définit très clairement comme une limite puisqu’elle met un terme à la vie et l’anéantit à différents niveaux : physique, comme psychologique.
A) La mort est une limite temporelle de l’existence : le corps et son cycle biologique s’arrêtent.
B) La mort est une limite psychologique : elle entrave l’existence de ceux pour qui il est difficile de se savoir mortels.
A) La mort est une limite temporelle de l’existence : le corps et son cycle biologique s’arrêtent.
B) La mort est une limite psychologique : elle entrave l’existence de ceux pour qui il est difficile de se savoir mortels.
II. Mais quand on l’accepte, la mort est loin d’être limitante : elle peut devenir quelque chose de tout à fait fertile, porteuse, créatrice de sens et de valeurs.
A) La mort rend la vie précieuse : Carpe Diem, vivre avec intensité comme si l’on allait mourir demain.
B) La mort ne met pas fin à l’histoire de l’individu : ce qu’il a pu faire reste, et à la force des sentiments, elle peut même renforcer son histoire.
A) La mort rend la vie précieuse : Carpe Diem, vivre avec intensité comme si l’on allait mourir demain.
B) La mort ne met pas fin à l’histoire de l’individu : ce qu’il a pu faire reste, et à la force des sentiments, elle peut même renforcer son histoire.
III. Rédiger l’introduction
Étape phare de ton essai, l’introduction est cruciale car elle apporte les premières lignes de ton argumentation à ton correcteur.
Celle-ci, pour être aboutie, devra comporter quatre étapes :
- Une amorce qui présente rapidement les choses et amène la question du sujet à se poser ;
- La présentation du sujet tel quel ;
- Sa reformulation en problématique ;
- L’annonce du plan (où tu n’annonces que les grandes parties, en l'occurence la partie I. et la partie II.).
Voici un exemple d’introduction sur notre sujet du jour :
[amorce] L’être humain, depuis toujours, fantasme sur l’éternité : il aimerait être comme ces dieux immortels, à qui rien ne peut arriver parce que quoiqu’ils fassent, leur vie est infinie. Nous les jalousons et aimerions avoir cette impunité de vie. Aussi, avons-nous la ferme tendance à toujours percevoir la mort de manière négative : elle nous angoisse parce qu’elle peut, du jour au lendemain, nous terrasser, ou nous priver d’êtres chers. Mais la mort est-elle forcément à entendre comme entravante et obscure ? [sujet] Ainsi, se pose la question de savoir si la mort est une limite : [problématique] autrement dit, est-elle synonyme de fin de quelque chose (en l’occurrence, de la vie) ou est-elle ouverture vers autre chose ? [annonce du plan] Pour répondre à ce questionnement nous verrons, dans un premier temps, qu’en effet, la mort se définit très clairement comme une limite puisqu’elle met un terme à la vie et peut l’anéantir à différents niveaux, tant physique que psychologique. Dans un second temps, nous nuancerons toutefois les choses : la mort, quand on l’accepte, loin d’être limitante, peut devenir quelque chose de tout à fait fertile, porteuse, créatrice de sens et de valeurs.
IV. Rédiger le développement
Rédiger le développement consiste à rédiger quatre sous-parties, ni plus ni moins.
Tout d’abord, pense à ne pas laisser de titre apparent : ni pour les grandes parties, ni pour les sous-parties. Tout doit être écrit en littéral.
Une astuce pour montrer à ton correcteur la bonne structuration de ton essai : fais des alinéas pour distinguer tes sous-parties (chacune d’entre elles ne constituera qu’un paragraphe).
Une sous-partie doit faire minimum vingt lignes, la totalité de l’essai devant avoisiner les trois pages (15 lignes d’introduction, 2 pages de développement, 5-8 lignes de conclusion).
Tout d’abord, pense à ne pas laisser de titre apparent : ni pour les grandes parties, ni pour les sous-parties. Tout doit être écrit en littéral.
Une astuce pour montrer à ton correcteur la bonne structuration de ton essai : fais des alinéas pour distinguer tes sous-parties (chacune d’entre elles ne constituera qu’un paragraphe).
Une sous-partie doit faire minimum vingt lignes, la totalité de l’essai devant avoisiner les trois pages (15 lignes d’introduction, 2 pages de développement, 5-8 lignes de conclusion).
Pour rédiger correctement ta sous-partie, il faut obéir à quatre étapes :
- Rédiger le titre de la sous-partie pour en lancer l’idée ;
- Argumenter l’idée en la questionnat par toi-même, la démontrer par A + B, la dérouler (au moins cinq grosses lignes) ;
- Illustrer son idée à l’aide de deux références bien expliquées ;
- Faire une phrase bilan pour conclure.
Exemple de début de développement rédigé, ici le grand I. petit 1) du sujet sélectionné dès le départ :
[titre rédigé de la grande partie] Oui, la mort apparaît très clairement comme une limite, elle semble même tenir de là sa définition, puisqu’elle met un terme à la vie et l’entrave à maints niveaux. [petite introduction et titre rédigé de sous-partie] Tout d’abord, la mort apparaît comme une limite temporelle de la vie d’un humain. [développement de l’argument] En effet, l’existence humaine, du moins sur Terre, est circonscrite dans le temps. Un homme se définit ainsi par sa date de naissance et celle de sa mort, qui vont spécifier le laps de temps durant lequel il a vécu. Pendant sa vie entière il se voit évoluer et se rapprocher de sa fin, la mort. Quand tout se passe bien, il passe de bébé à enfant, d’enfant à adulte : c’est la maturation ; puis, il vieillit et se rapproche de son dernier jour : c’est la sénescence. Nul ne peut échapper à cela : notre existence, qu’elle soit longue ou brève, va biologiquement finir, nous sommes mortels et non éternels. La vie sur Terre ne peut durer, elle a un début et une fin, notre corps finira par s’arrêter, nos organes biologiques par ne plus fonctionner. Notre finitude, le fait précisément que nous ne sommes pas des êtres infinis, dérange d’ailleurs la plupart d’entre nous, car cela nous force à l’humilité : nous sommes réellement bien peu de choses et nous pouvons bien peu aussi, puisque précisément nous ne résistons pas au temps, qui emporte tout sur son passage, nous inclus. [référe n° 1] Comme le dit Baudelaire dans son poème « L’horloge », le temps est ce joueur avide qui gagne à tous les coups, nous n’avons aucune chance de l’emporter et vivons notre existence avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, ne sachant quand nous allons périr ni comment. Ainsi, toute vie humaine est à concevoir comme une parenthèse brève dans l’espace-temps, bien délimitée. [référence n° 2] À cet égard, Marc Aurèle, dans ses Pensées pour moi-même, va jusqu’à qualifier notre vie de « point », tant elle lui paraît minuscule, limitée qu’elle est dans le déroulé du temps infini. Pensons à la place de notre existence individuelle par rapport à celle de l’humanité, par exemple ; ou encore par rapport à l’histoire de la Terre. Une telle échelle nous amoindrit, nous rend bien ponctuels, au sens où nous sommes de tous petits points, des temporalités très courtes et réduites, en comparaison à ces temps longs. [petite conclusion de sous-partie] Ainsi donc la mort apparaît comme une limite temporelle de nos vies biologiques au sens où notre corps s’arrête et, par conséquent, notre existence sur Terre.
V. Rédiger la conclusion
Dernière étape et non des moindres : la conclusion ! Celle-ci consiste à rappeler la problématique et à spécifier de manière concise et très claire ta réponse. En règle générale, le correcteur lit d’abord l’introduction suivie de la conclusion pour s’assurer que cette dernière soit bien dans la lignée de la première et apporte une réponse cohérente, et ensuite seulement le développement. Soignez donc cette dernière et ne la bâclez pas ! Elle est un peu comme la cerise sur le gâteau, le point final de ton œuvre !
Exemple de conclusion rédigée sur notre sujet :
[rappel de la problématique ou du sujet] Pour conclure, à la question de savoir si la mort est une limite, [réponse] ma réponse est nuancée. [explication] En effet, il ne faut pas refuser de voir la réalité, et quelles que soient les croyances notamment d’une vie après la mort, celle-ci est bien la fin d’une vie physique. Pour autant, c’est aussi parce qu’elle est cette fin que la mort revêt tout son potentiel de création : elle est bien ce qui fait que la vie est si précieuse et si intense. Ainsi, loin de n’être qu’une limite, loin d’entraver, elle ouvre et transcende bien davantage lorsqu’elle est comprise positivement.