Étant donné qu’une réforme du baccalauréat a été mise en place en 2019, les élèves qui obtiendront leur baccalauréat (à partir de 2021) passent des épreuves inédites !
C’est pour cela que nous te proposons cette fiche de lecture : pour t’aider dans tes révisions de l’épreuve anticipée écrite de français, qui se déroulera à la fin de ton année de Première (en juin, pendant 4 heures). Pour la voie générale, le sujet d'épreuve est un commentaire ou une dissertation ; pour la voie technologique, un commentaire ou une contraction de texte + un essai. Pour chaque voie, l'épreuve est notée sur 20 points, avec un coefficient 5.
Grâce au cours réalisé par notre professeur (voir ci-dessous), tu peux réviser plus d'éléments attendus dans ton examen lors de l’évaluation. Tu trouveras d'abord un bref résumé de ce roman épistolaire. Nous verrons aussi ce qu'il faut retenir sur l'auteur, ainsi que sur les contextes littéraire et historique des Lettres persanes. Nous nous intéresserons aussi aux problématiques majeures concernant ce roman et aux passages qu'il faut maîtriser.
N’hésite pas à regarder la vidéo qui correspond aux révisions de cette œuvre : Lettres persanes, Montesquieu : présentation de l'œuvre | Bac de français
Tu peux aussi consulter l'autre cours disponible (plus général) concernant cet ouvrage et t'entraîner avec le quiz qui lui est associé.
I. Résumé de l'œuvre
Classées comme faisant partie d'un roman épistolaire par la postérité, Montesquieu n’imagine pas d’abord ses Lettres comme tel. Échange épistolaire fictif entre des personnages fictifs, le roman lui permet de se livrer à une critique de la société de son temps.
Usbek et Rica, deux riches Persans, partent en voyage et arrivent à Paris. Ils échangent des missives avec plusieurs autres personnages et cet artifice littéraire permet à Montesquieu de poser sur la société de son temps un regard faussement naïf. Lorsqu’Usbek rentre chez lui, une révolte a eu lieu dans son harem et sa favorite s’est suicidée.
Il est à noter que la narration n’est que l’occasion pour Montesquieu de critiquer la société.
II. Présentation de l'auteur
Montesquieu est un homme issu d’une noblesse éclairée, dont Molière aurait pu dire qu’il était un honnête homme.
Charles Louis de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu, est né en 1689 et est mort en 1755 ; il jouit d’une situation financière confortable mais ses parents lui choisiront comme parrain un mendiant afin qu’il garde à l’esprit qu’il est en quelque sorte privilégié et que les pauvres doivent aussi compter. Les idées des Lumières sont déjà là.
Il observe la monarchie parlementaire anglaise et l’on considère qu’il est, avec John Locke, l’un des théoriciens de la pensée libérale moderne ainsi que de la séparation des pouvoirs qu’il théorise dans De l’esprit des lois.
Dès 1728, il voyage dans toute l’Europe et ses voyages nourriront son œuvre et sa réflexion. Cela se retrouvera dans son œuvre majeure, De l’Esprit des lois. Il s’y consacra et sa cataracte ne l’empêchera pas de terminer une œuvre qui sera largement critiquée par ses contemporains.
III. Présentation du contexte (littéraire, culturel, etc.)
Il débute sa carrière de penseur sous la Régence, période politique durant laquelle un gouvernement transitoire est instauré en raison du trop jeune âge de louis XV en 1715, à la mort de Louis XIV.
Du reste, Montesquieu a vingt-six ans quand débute le siècle des Lumières en 1715. On voit combien il peut être considéré comme l’un des principaux artisans de ce grand courant de pensée qui vise à sortir de l’obscurantisme et cherche à faire progresser la pensée.
IV. Problématique(s) majeure(s) de l'œuvre
Réduire les Lettres persanes à une problématique unique semble être une absurdité : il faut comprendre que ce véritable « faux roman épistolaire » consiste en une critique de la société contemporaine par l’intermédiaire de deux Persans qui offrent un regard distancié et faussement ingénu.
Beaucoup considèrent que les Lettres persanes sont une critique de la France de Montesquieu.
En effet, la présence des deux Persans permet une critique de la société française.
Nous pensons qu’il faut y voir une critique plus universaliste et estimons que considérer uniquement ce texte comme une ouverture au relativisme culturel serait l’amputer d’une partie de son sens.
Notre propos est simple : la problématique majeure de l’œuvre est la critique, chère et propre au siècle des Lumières. À cette époque, aucun philosophe n’aurait renié cette affirmation kantienne : il faut faire un usage critique de sa raison. C’est en ce sens que les Lettres persanes s’inscrivent éminemment dans le siècle des Lumières, comme une œuvre critique et qui apprend au lecteur à réfléchir par lui-même à tout propos.
V. Les passages phares de l’œuvre
Certaines lettres sont incontournables :
- La lettre 24 qui propose une critique du roi et du pape.
- La lettre 28 qui est une satire des salles de spectacle.
- La lettre 38 qui réfléchit à la condition de la femme.
- La lettre 85 qui évoque la révocation de l’édit de Nantes en 1724.
Nota bene : nous vous conseillons de lire les Lettres persanes en plusieurs fractions : d’un seul trait, la multitude des lettres vous empêcherait d’y voir clair. Dans une lecture fractionnée, vous aurez le temps de faire une pause sur certaines lettres importantes.