Les écosystèmes fournissent gratuitement à l’homme des biens et des services nécessaires à son bien-être et à son développement : ce sont les services écosystémiques.
I. Les services d’approvisionnement
Les services d’approvisionnement concernent les produits exploités des écosystèmes ainsi que les processus nécessaires à ces productions.
La production de nourriture (poissons, fruits, graines, etc.) comme la production de matériaux (bois) sont des services rendus par les écosystèmes.
Un processus tel que la pollinisation, nécessaire à la production de graines et de fruits, est également un service d’approvisionnement.
II. Les services de régulation
Les services de régulation regroupent les avantages du fonctionnement des écosystèmes. Les écosystèmes, en récupérant et en dégradant des composés en excès, participent au contrôle des pollutions de l’eau et de l’air.
Le fonctionnement des écosystèmes concourt à la formation des sols mais également à lutter contre l’érosion par le vent, le ruissellement, etc.
À travers les cycles biogéochimiques, les écosystèmes participent au recyclage de la matière organique, à la fixation de carbone et donc à la régulation du climat.
Les écosystèmes assurent la régulation des populations de ravageurs et d’agents pathogènes. La santé de l’homme dépend de celle des écosystèmes.
Doc Les maladies émergentes
Beaucoup de maladies émergentes sont dues à des pathogènes présents depuis longtemps chez d’autres espèces mais qui infectent désormais l’homme à la suite de changements de l’environnement.
III. Les services culturels
Les services culturels incluent les avantages non matériels des écosystèmes.
Les écosystèmes fournissent des opportunités pour des activités de loisirs et pour d’autres usages non commerciaux (valeur esthétique, patrimoniale, etc.).
Méthode
Évaluer l’importance des services écosystémiques
L’évaluation économique des services écosystémiques est complexe et source de débats. Cette discipline récente entend peser dans les prises de décisions politiques concernant les écosystèmes.
Évaluer l’importance des services écosystémiques rendus par la forêt de Masoala par rapport à sa conversion en culture agricole de riz.
Doc1 Données sur la filière riz à Madagascar
Rendement moyen |
Prix moyen au producteur |
Coût moyen de production |
25 q/ha |
0,22 €/kg |
0,12 €/kg |
1 quintal (q) = 100 kg
Doc2 Valeurs d’une forêt de 230 000 ha, le parc de Masoala
1. Médicaments : 1 214 900 €.2. Protection contre l’érosion : 292 000 €. 3. Stockage du carbone : 80 935 000 €. 4. Loisirs : 3 973 200 €. 5. Produits forestiers : 3 288 000 €.
Conseils
Étape 1 Calculer le bénéfice d’une culture de riz sur la surface de la forêt.
Étape 2 Faire la somme des valeurs des services écosystémiques et comparer.
Étape 3 Commenter les valeurs en tenant compte de la durabilité des services écosystémiques et des différentes populations concernées.
Solution
Étape 1 Bénéfice lié à la culture de riz : 230 000 × 25 × 100 × (0,22 – 0,12) = 57 500 000 €.
Étape 2 Valeur cumulée des services écosystémiques : 89 703 100 €. Soit un bénéfice 1,56 fois supérieur (89 703 100/57 500 000).
Étape 3 Les services rendus par la forêt de Masoala ont une valeur économique plus importante qu’une culture du riz à surface égale. Au-delà de cette « valeur marchande », l’écosystème bénéficie durablement aux populations locales, mais aussi au reste du monde.