Les préoccupations de santé publique et la reconnaissance des problèmes

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I) Les risques sanitaires et la survenance de crises

A) La notion de risque sanitaire

Un risque sanitaire est la survenue possible d’un ou plusieurs effets néfastes pour la santé d’un individu ou d’une population, suite à l’exposition à un agent agresseur ou à la survenue d’un événement ayant les mêmes effets. Le risque augmente proportionnellement selon l’importance de l’exposition.

Le risque est dit :

individuel lorsque la personne en est elle-même à l’origine, en fonction de ses propres comportements à risques (exemple : prise de produits toxiques, comportements routiers dangereux) ;

collectif lorsqu’il concerne une population dans son ensemble quel que soit le territoire considéré (exemple : sûreté d’une centrale nucléaire).

Si des données scientifiques en valident l’évidence (exemple : lorsqu’un organisme officiel et reconnu fait le constat d’une défaillance, comme l’autorité de sûreté nucléaire), ce risque peut être envisagé comme avéré, voire subjectif, lorsqu’il est en fonction de la perception de chacun (exemple : sentiment développé un habitant en fonction de l’exposition à un toxique comme certains pesticides).

B) Des risques aux crises sanitaires

Nous vivons dans une société aux risques multiples. Certains parmi eux demeurent simplement des évènements dont la survenue reste probable voire prévisible, sans toutefois se réaliser.

En revanche lorsqu’un risque avéré est insuffisamment pris en compte ou parvient à braver les systèmes de surveillance mis en œuvre, il peut donner lieu à une crise sanitaire. Il s’agit alors d’une menace réalisée entraînant des conséquences pour la santé et le bien-être social de la population.

Définition

Une crise se manifeste dans une configuration généralement soudaine. Son caractère surprenant voire brusque peut être violemment vécu par une population, contraignant les autorités à prendre des mesures immédiates pour stabiliser la situation et tenter de ramener les événements à la situation de pré-crise.

La crise est habituellement traduite en santé publique par une augmentation des indicateurs de morbidité et de mortalité qui concernent la population.

Une crise est évitable :

en amont, grâce à des dispositifs de vigilance et de surveillance efficacement mis en œuvre, par le biais d’indicateurs suivis et comparés régulièrement ;

en aval, grâce à un certain nombre de réponses immédiatement déployées afin de conjurer son ampleur en cas de survenance : plan canicule, plan blanc, plan Novi.

Un principe de précaution peut être également mis en œuvre par les décideurs publics consistant à ne pas exposer et/ou permettre l’exposition à des agents dont l’innocuité n’est pas démontrée.

II) La reconnaissance des problèmes de santé publique

L’épidémiologie est la discipline permettant la reconnaissance de problèmes de santé publique. Cette science étudie la fréquence et la répartition dans le temps et l’espace des problèmes de santé dans les populations humaines, ainsi que le rôle des facteurs qui les déterminent, à partir d’indicateurs. 3 branches de l’épidémiologie peuvent ainsi être distinguées :

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Afin de cibler les problèmes nécessitant une action spécifique des pouvoirs publics, plusieurs critères sont utilisés :

une morbidité (incidence et prévalence) voire une mortalité élevées ;

une évolution estimée comme négative voire grave ;

un coût social important pour les individus (impact financier familial) et pour la collectivité : dépenses importantes pour le système de protection sociale (ex. affections longue durée développées (ALD)) ;

la présence de facteurs de risques associés.