Les PCS constituent un outil statistique pour décrire la structure sociale en cherchant à classer les individus à partir de leur situation professionnelle. Comment ces catégories sont-elles construites et sur quels critères sont-elles fondées ? Quels en sont les usages ?
I. Enjeux et principes de construction des PCS
1) Enjeux et évolutions
Mot clé
Une nomenclature est une liste de catégories visant à classer une population dans des ensembles homogènes sur la base d’un ou de plusieurs critères.
La nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS), établie par l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) à partir des recensements de population et des enquêtes-emploi, permet de décrire la structure sociale.
La classification en PCS aujourd’hui en vigueur a remplacé en 1982 la classification en CSP (catégories socioprofessionnelles), créée en 1954, afin de s’adapter aux évolutions de la structure des emplois.
2) Les principes de construction
La nomenclature des PCS comporte quatre niveaux d’agrégation emboîtés. Le niveau le plus détaillé comprend 497 professions. Le plus agrégé est composé de 8 groupes socioprofessionnels : 6 groupes d’actifs et 2 groupes d’inactifs.
Le classement s’effectue à partir du croisement de plusieurs critères :
- concernant la personne elle-même : profession, statut (indépendant ou salarié), classification professionnelle (liée au niveau de qualification), fonction exercée ;
- concernant son employeur : activité, nombre de salariés, statut public ou privé.
Deux actifs exerçant le même métier ne sont pas nécessairement classés dans la même PCS. Par exemple, un plombier à son compte est classé dans le groupe « artisans, commerçants, chefs d’entreprise », tandis qu’un plombier exerçant comme salarié dans une entreprise de plomberie sera classé dans le groupe « ouvriers ».
INFO + Les chiffres clés (2017)
◗ Les 12,9 millions d’ouvriers et d’employés représentent 48 % de la population active.
◗ La part des cadres parmi les actifs est de 20,6 % chez les hommes et 15,2 % chez les femmes.
◗ L’espérance de vie des cadres est de 6 ans supérieure à celle des ouvriers.
II. Les usages de la nomenclature des PCS
1) Décrire la structure sociale et ses évolutions
Les PCS mettent en évidence les mutations de la structure sociale française depuis les années 1950, marquées par le déclin du secteur primaire, le développement du salariat, la désindustrialisation et la tertiarisation.
Les PCS qui ont le plus progressé au cours des dernières décennies sont les cadres et les professions intermédiaires, tandis que celles qui ont le plus diminué sont les agriculteurs et les ouvriers.
2) Mettre en évidence les inégalités économiques et sociales
La classification en PCS permet de montrer des inégalités économiques, en matière de revenu et de patrimoine. Ainsi, le niveau de vie des cadres est en moyenne deux fois supérieur à celui des ouvriers.
Cette classification met aussi en évidence des inégalités sociales et culturelles, en matière d’espérance de vie, de pratiques de loisir ou d’accès aux études supérieures, pour ne citer que quelques exemples.