Dans un contexte politique marqué par la volonté réformatrice du libéral Valéry Giscard d’Estaing puis du socialiste François Mitterrand, l’État met en œuvre une politique culturelle ambitieuse. Cependant, alors que l’audiovisuel s’impose, les pratiques culturelles des Français se transforment en profondeur.
I. Une vie politique renouvelée
1) De la droite gaulliste à la droite libérale
Après les présidences de Charles de Gaulle puis de Georges Pompidou (1958-1974), c’est un représentant de la droite libérale, Valéry Giscard d’Estaing, qui préside le pays de 1974 à 1981. Son programme de « société libérale avancée » le conduit à de profondes réformes sociétales.
2) La première alternance
En mai 1981, après 23 ans de domination de la droite, le candidat de la gauche François Mitterrand l’emporte aux élections présidentielles. Sa victoire est confortée par le succès de la gauche aux élections législatives de juin.
Fidèle à ses 101 propositions, il met en œuvre son programme électoral dans le domaine économique (nationalisations), social (retraite à 60 ans), territorial (décentralisation) et judiciaire (abolition de la peine de mort).
3) La première cohabitation
En 1986, les élections législatives sont remportées par la droite. François Mitterrand décide de nommer Premier ministre Jacques Chirac, chef de la nouvelle majorité : débute alors une période de cohabitation.
Mot-clé
La cohabitation est une période pendant laquelle le président de la République et le Premier ministre appartiennent à deux camps politiques adverses.
Si le Premier ministre devient alors le véritable chef de l’exécutif, le président de la République conserve sa prééminence en matière de défense et de politique étrangère. Malgré des tensions entre les deux hommes, les institutions de la Ve République s’avèrent solides.
II. Une vie culturelle foisonnante
1) L’État, pilote de la vie culturelle
Dans le sillage de l’action d’André Malraux, l’État cherche à démocratiser et diversifier les pratiques culturelles des Français.
Jack Lang, ministre de la Culture de 1981 à 1986, entreprend de grands travaux (Grand Louvre, Opéra Bastille), lance de nouveaux festivals (BD à Angoulême) et construit de nouvelles salles de spectacle (Zénith) sur tout le territoire.
En 1974, la disparition de l’ORTF marque la fin de la tutelle de l’État sur l’information audiovisuelle. Cependant, le monopole de l’État ne prend fin qu’en 1981 pour la radio et qu’en 1982 pour la télévision.
Info
En 1974, l’ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française) fait place à sept sociétés autonomes comme Radio France, Antenne 2 ou la Société française de production (SFP).
Ces mesures favorisent la multiplication de radios locales privées, les radios libres (NRJ) puis de chaînes de télévision privées (Canal + en 1984).
2) L’essor d’une culture audiovisuelle
La télévision s’impose comme le support culturel majeur : le taux d’écoute quotidien s’élève à 87 % en 1987. Feuilletons et séries représentent la majeure partie du temps d’écoute et deviennent un vecteur d’uniformisation culturelle.
Bien que détrônée par la télévision, la radio reste un support essentiel d’autant plus qu’elle s’est diversifiée : le taux d’écoute quotidien est de 75 % en 1987.
Face à la concurrence de l’audiovisuel, l’imprimé (livre, journal) connaît un important recul : la presse quotidienne, lue par deux tiers des Français en 1967, ne l’est plus que par 42 % d’entre eux en 1987. Le cinéma souffre également de l’hégémonie de la télévision : le nombre de spectateurs est réduit de moitié entre 1962 et 1990.